Une des toutes premières puissances industrielles mondiales, la Chine est entrée en déflation. Ses exportations patinent et ses usines commencent à tourner au ralenti. La tendance au renchérissement des prix à la vente s'est inversée. Les soldes et la baisse des prix s'accélèrent peu à peu pour amadouer la fâcherie d'une clientèle dont le registre des achats a totalement changé. Dans une logique imparable, le turbo chinois des entreprises s'éteint, la main-d'œuvre se comprime et un nombre inquiétant de travailleurs est mis en stand-by. L'inflation mondiale s'est appliquée à activer ses implacables revers en sommant usagers et consommateurs du monde entier à n'avoir de considération et d'obligeance que sur les produits de toutes premières nécessités. La consommation mondiale a attrapé la grippe et le phénomène déflationniste n'est pas une spécificité chinoise. Il n'est pas nécessaire d'aller à Shanghai, à Shenzhen ou à Guangzhou pour remarquer que les consommateurs n'ont plus la main légère et le portefeuille ouvert et que les étalages commerciaux sont boudés. Plus proche de nous, l'ancienne frénésie des achats que nous avons connue ne se remarque que pour les basiques produits d'alimentation et d'évidence elle a sérieusement rétréci. La consommation, maître mot et nerf axial de la philosophie libérale, bat de l'aile. Devant la dénature et l'entame d'une hibernation des circuits de production, les populations sont orientées vers de nouvelles modes et cultures d'achats en faisant de plus en plus preuve d'un obligatoire lessivage. Il n'est pas nécessaire de se fourvoyer dans les hautes analyses économiques pour comprendre pourquoi une grande majorité de commerçants nationaux se roulent les pouces en ce moment en énumérant les bredouilles passants. Elle aussi, l'Algérie a été frappée par une crise économique n'accordant aucun droit de registre au toc, à l'accessoire et à l'inutile. Dans sa perversité, elle imprime cependant un nerf positif. Elle pourrait suggérer une concurrence saine et par les bienfaits de l'engagement obligé dans la création. Car le commerce honnête est d'abord une histoire de génie et de création.
