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Les diplômes chômeurs et la question de leur insertion dans le corps de l'enseignement supérieur
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 08 - 2023

Tout le monde sait que les universités algériennes forment chaque année des milliers de diplômés de différentes spécialités, dont un nombre important de porteurs de doctorats et de magistères. Le marché national entendu au sens large (enseignement supérieur, éducation nationale, entreprises publiques et privées...) peut-il absorber de tels nombres de diplômés ? C'est la question que tout le monde se pose, mais chacun y va de sa réponse particulière.
En l'occurrence, la réponse suggérée et « trouvée » par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Baddari, peu après sa prise de fonction à la tête de ce département, était de procéder au recrutement direct, sans concours, entre 5.000 et 7.000 diplômés de doctorats et de magistères n'ayant jamais travaillé. Le but de cette initiative, avalisée par le président de la République, initiative que l'on peut qualifier de louable est de réduire un tant soit peu le nombre de diplômés désœuvrés.
Tout en promettant de contribuer à l'insertion d'une partie au moins de ces diplômés chômeurs dans la vie active, le ministre avait bien précisé que leur recrutement ne relevait pas du seul ressort de son département, mais de l'ensemble des institutions de l'Etat. De février à juin 2023, ce ministre n'avait de cesse de rappeler que parmi les nombreux objectifs qu'il a assignés à son secteur (numérisation, création de plateformes utiles, stimulation de la recherche, innovation, ouverture de l'université sur le monde extérieur, captation des compétences nationales à l'étranger...), figure l'emploi des diplômés inactifs. Ces derniers font partie de ses soucis majeurs, mais il sait parfaitement qu'il ne peut exaucer les vœux de tous, tant les postes budgétaires ne relèvent pas de ses prérogatives ou compétences, mais du ressort de l'Etat qui tente d'enrayer la progression des chômeurs diplômés par le bais des dispositifs divers.
Le 4, puis le 25 mai 2023, le ministre Baddari qui ne semble pas manquer d'imagination, revient à la charge et déclare vouloir atténuer le nombre des chômeurs diplômés dont l'étiolement à l'ombre des centres urbains paraît le tracasser. Le 25 mai 2023, il réitère devant les députés de l'APN la volonté de son département de concrétiser ce projet de recrutement, et dont le but vise à absorber le plus grand nombre possible de diplômés chômeurs que sont les titulaires de magistères et de doctorats, toutes disciplines confondues. Outre le recrutement direct, et donc sur simple titre aux postes de maîtres-assistants - classe B, le ministre avait évoqué la possibilité de recruter également des chercheurs permanents ou sous forme de contrats dans l'enseignement ou dans la recherche1.
LA BOITE DE PANDORE...
Sans le vouloir et avec toute la volonté de bien faire qui semble animer son action, le ministre Baddari n'a-t-il pas ouvert la boite de Pandore d'où s'échapperaient tous les maux dont souffre le marché de l'emploi de l'Algérie ? En proposant de recruter un nombre déterminé de diplômés désœuvrés, n'a-t-il pas excité sans le vouloir les convoitises des diplômés salariés qui rêvent depuis toujours de devenir « professeurs d'université » en abandonnant leurs postes d' agents salariés de la protection civil, de juges défroqués ou incompétents, d'avocats en manque de clientèles, de reconnaissance et de prestige, de professeurs du primaire et du secondaire recrus de fatigue et mal rémunérés ? En effet, depuis le lancement en février de 2023 de cette offre de recrutement des diplômés chômeurs par le ministre, le nombre des diplômés déjà salariés qui se sont portés candidats au recrutement direct s'est accru de manière spectaculaire.
Les demandes par correspondance électronique, courriers, téléphone, fax, qui affluent vers le ministère de la part de ces diplômés salariés s'élèvent à des centaines, voire à des milliers, et tous exigent que soient prises en considération leurs demandes « légitimes » de recrutement dans l'enseignement supérieur. Beaucoup ont donné leur démission dans le but de bénéficier du recrutement au sein de ce corps, alors que le ministre et ses collaborateurs ont précisé par voie de presse et de déclarations officielles diverses que cette offre de recrutement ne concerne que les diplômés chômeurs.
COMMENT EXPLIQUER L'ATTRACTION EXERCEE PAR L'UNIVERSITE SUR L'IMAGINAIRE DE CERTAINS PROFILS DE PERSONNES ?
L'université n'est pas seulement un espace de « liberté », dépourvu de contraintes disciplinaires et d'efforts intellectuels ; c'est aussi le lieu où le nombre d'heures de travail effectué par chacun est très réduit, où la paresse et la parade sont les choses les mieux prisées. L'absentéisme de beaucoup, que couvrent certains doyens, et chefs de départements, est un des plaies de nos universités. Pour les parvenus, les incompétents et les partisans du gain facile, l'université est une aubaine inespérée. Un observateur impartial et averti pourrait déclarer sans risque de se tromper que beaucoup d'universitaires issus du primaire, du secondaire et du moyen se comportent comme de vrais parasites, et bouchent, de ce fait même, tous les pores de la société. Sans généraliser cette conduite à tous les universitaires du pays, il est incontestable cependant qu'une minorité d'entre eux relève de ces parasites qui sucent, tels des vampires, le sang de l'organisme de la société algérienne. Grassement rémunérés par rapport aux efforts fournis et à la qualité, souvent plus que médiocre, de l'enseignement dispensé tant il relève du « bourrage du crâne », car fait d'un mélange de formules pieuses et d'apologie d'un nationalisme plus étriqué que raisonné et raisonnable, ces enseignants sont regardés par les diplômés salariés d'autres secteurs économiques comme des modèles de réussite intellectuelle et matérielle.
De là s'explique l'attraction exercée par l'université sur l'imaginaire de beaucoup de personnes qui cherchent à se déchausser de leurs postes, à les troquer contre un poste à l'université. De là s'explique aussi la pression exercée par le ministère de l'Enseignement supérieure par l'Union nationale des titulaires de magistères et de doctorats pour qu'il recrute un certain nombre de diplômés déjà salariés dans d'autres secteurs économiques et dont le nombre serait de l'ordre 6 600.(2)
Le recrutement de ces milliers de diplômés ne risque-t-il pas d'ouvrir la boite de Pandore signalée plus haut ? De donner des idées et des envies aux salariés d'autres secteurs pour déferler vers l'université ? Comme je l'ai déjà dit, des centaines de personnes avaient donné leur démission avant de se porter candidat au recrutement en se déclarant « chômeur ».
Il y a en effet une sorte de « harraga » depuis certains secteurs vers l'université pour les motifs que j'ai signalés : bonne rémunération, moindre effort, paresse, liberté, contrainte horaire quasi nulle, parade et prestige. Le MESRS n'est pas dupe et s'emploie d'ores et déjà à faire le tri entre les demandes des chômeurs effectifs et de faux « chômeurs » qui s'efforcent de s'introduire par effraction dans cette compétition...
*Professeur d'histoire et écrivain
Notes
1- CF: https://www.aps.dz/sante-science-technologie/156181-enseignement-superieur-les-procedures-de-recrutement-des-titulaires-de-magister-et-de-doctorat-engagees)
2- Cf. https://www.jeune-independant.net/recrutement-direct-des-titulaires-de-doctorat-et-magistere-ce-nest-pas-du-ressort-du-ministere-affirme-baddari/


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