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Mali : L'amélioration de la situation sécuritaire passe par l'Accord d'Alger
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 09 - 2023

Le Mali vient d'être ébranlé par un triple attentat à un moment où les groupes terroristes sont devenus de véritables armées et que les autorités maliennes se sont repliées sur elles-mêmes en décidant de bloquer tout contact pour la mise en œuvre de l'Accord d'Alger pour se réapproprier toute solution politique.
Deux attaques terroristes ont secoué, jeudi 7 septembre dernier, l'une un camp militaire à Bamba près de Gao, dans le nord du Mali et la seconde «Tombouctou», un navire de transport de passagers, causant les deux 64 morts dont 49 civils et 15 militaires. Le lendemain, vendredi 8 septembre, une attaque-suicide a visé un camp militaire près de Gao et des zones aéroportuaires, selon un communiqué de l'armée malienne qui a fait état «d'une attaque complexe». Des médias et agences étrangers font savoir que ces attentats ont été revendiqués par le GSIM (Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans) créé en 2017 après le déclenchement de la guerre au Mali. L'on note que depuis le retrait de la Minusma (la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) de plusieurs camps, entre autres ceux de Ber et Goundam, près de Tombouctou, pour les transférer aux autorités maliennes, les groupes terroristes ont accentué leurs actions contre l'armée conventionnelle qui fait aussi face de temps à autre à «des accrochages avec les ex-rebelles touaregs».
L'Algérie a eu à déplorer par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté à l'étranger, le départ de la Minusma sur demande expresse du gouvernement de transition au Mali qui a pris le pouvoir après le coup d'Etat de 2021. Ahmed Attaf l'a fait savoir lors de la conférence de presse qu'il a animée au CIC d'Alger le lundi 29 août dernier où il a évoqué un rapport récent du Conseil de sécurité qui affirme que depuis l'année dernière, les groupes terroristes ont doublé leur assise territoriale au Mali. « La Minusma occupait le terrain, garantissait le respect du cessez-le-feu, elle était un point d'appui pour la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, elle assurait le secrétariat de la médiation internationale(…) »,
Qualifiée de «véritable armée», la mission onusienne au Mali comptait 11.676 militaires, 1.588 policiers, 1.792 civils dont 859 nationaux, 754 internationaux et 179 volontaires des Nations Unies et bénéficiait d'un budget annuel de plus de deux milliards de dollars. Déployée par les Nations Unies en 2013, la Minusma a été chargée «d'appuyer le processus politique et d'assurer la sécurité aux civils».
«L'Accord d'Alger au cœur de l'instauration d'une paix durable au Mali»
En juin dernier, la junte militaire au pouvoir a décidé de déposer plainte contre cette mission après la diffusion d' «un rapport onusien accusant l'armée malienne et des agents secrets étrangers d'avoir massacré l'année dernière plus de 500 civils». Le gouvernement de transition l'accuse alors «d'espionnage» au Mali et exige son départ «sans délai» par une lettre au président du Conseil de sécurité.
Le 30 juin dernier, le Conseil de sécurité a pris à cet effet la résolution 2690 en rappelant, entre autres, que« l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger est au cœur de l'instauration d'une paix durable au Mali et se félicitant des efforts que la médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file, continue de déployer pour maintenir le dialogue avec les parties maliennes et les acteurs régionaux, dont l'Union africaine, à l'appui de son application». Un rapport du SG de l'ONU daté du 1er juin dernier sur la situation au Mali nous apprend au sujet «des progrès accomplis dans l'application de l'Accord pour la paix et la réconciliation» que «malgré la reprise d'une certaine dynamique au deuxième trimestre de 2022, les parties ne se sont plus rencontrées dans le cadre des mécanismes de suivi de l'Accord depuis l'année dernière».(…). «De nouvelles difficultés sont apparues en décembre 2022, après que les mouvements signataires ont décidé de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi. Pour faciliter le règlement des différends, l'équipe de médiation internationale a multiplié les contacts avec les parties signataires et exercé ses bons offices, dans le cadre d'une série de consultations tenues à Alger, Bamako et Kidal. Mon Représentant spécial a également contribué aux efforts déployés par la voie de contacts bilatéraux (…)». Le CS a noté dans sa résolution que la junte militaire putschiste s'est engagée lors du Sommet de la Cedeao du 3 juillet 2022 « à mener à terme la transition politique et à garantir le rétablissement de l'ordre constitutionnel avant mars 2024 ».
A compter du 1er juillet dernier, «la Minusma a été priée de commencer immédiatement la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches ainsi que la réduction et le retrait de son personnel, de façon organisée et en toute sécurité, avec pour objectif que le processus soit achevé le 31 décembre 2023». Dans un de ses communiqués de presse, la Minusma fait savoir que le 4 août dernier, elle a achevé son retrait de la base d'Ogossagou, le 17 août dernier, elle a fermé ses bases à Ber et à Goundam dans la région de Tombouctou, et le 31 du même mois, elle a conclu la première phase de son retrait en quittant Ménaka, dans le nord-est du Mali ».
«La Minusma assurait une présence armée dissuasive»
L'on rappelle que la France avait lancé l'opération Barkhane en 2014 pour participer dans la lutte antiterroriste au Mali. Mais sur exigence du gouvernement de transition à sa tête le colonel Assimi Goïta, Paris a mis fin à son opération en 2022 et a déplacé toute son armée et ses équipements vers sa base militaire au Niger.
Interrogé sur le bilan de la Minusma, Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali a estimé que « ce n'est pas un échec, bien entendu, elle n'a pas réglé la question sécuritaire, son rôle était essentiellement d'assurer une continuité de l'Accord d'Alger ». Il a avoué que cet accord n'a pas été appliqué, mais au moins la Minusma garantissait qu'il survivait et garantissait la présence de l'Etat dans les villes du Nord. Grâce à ses nombreux camps, elle assurait une présence armée dissuasive vis-à-vis de tous les groupes armés dans les villes du Nord ».
L'on rappelle que lors de sa première visite à Bamako, Attaf visait comme objectif essentiel de dégeler l'Accord d'Alger, boudé par les autorités maliennes depuis plus de 15 mois. Pourtant, il est reconnu dans la région et au plan international que « sans la mise en œuvre de cet accord, il n'y aura pas de sécurité au Mali y compris au Nord ». Le président Goïta a ainsi dit qu'il n'était pas possible de tenir le référendum dans Kidal (assiégée par les groupes terroristes ndlr) « et c'est l'Accord d'Alger qui peut la libérer ». Une déclaration qui a donné de l'optimise à Alger qui devait participer à la préparation de prochaines étapes pouvant réactiver le processus de paix sur la base de l'Accord en question. L'Algérie apprendra cependant, à ses dépens que toutes les rencontres avec les mouvements signataires de l'Accord ont été annulées.
«Le serment» d'Alger
La décision a été prise très tard dans une nuit d'avril par les autorités maliennes qui refusent jusqu'à aujourd'hui tout contact avec Alger ou d'autres pays de la médiation internationale. La décision du retrait immédiat de la Minusma était déjà de mauvais augure. Un retrait qui a des conséquences désastreuses sur la sécurité au Mali puisqu'il profite aux groupes terroristes. Attaf a fait savoir dans sa conférence de presse que « nous sommes en train de réfléchir à une alternative pour laquelle un appel à la négociation a été lancé y compris avec le soutien de l'ONU ». Mais il semble que la junte militaire malienne reste sourde à toutes les propositions et veut, selon des observateurs, « se réapproprier toute solution politique pour se légitimer et empêcher Alger d'y participer ou d'en faire la médiation ». C'est un véritable repli sur soi que ces autorités ont décidé d'adopter en disant «non à tout le monde». Le constat est patent, c'est une attitude qui fait des ravages depuis plusieurs mois.
Ce n'est pas la première fois que l'Accord d'Alger est bloqué. Conclu en 2015, il en est à sa 5ème édition. Jugé « impopulaire » par des mouvements signataires du Sud, l'Accord, ont-ils dit, «ne profite qu'au Nord».S'il en est ainsi, il est reconnu toutefois que c'est le prix à payer pour préserver l'intégrité territoriale du Mali et sa sécurité. Alger a toujours estimé que ce sont des problèmes politiques qu'il faut régler politiquement. D'autant que les adeptes de l'Accord de 2015 sont convaincu qu'en 30 ans, «on n'a pas perdu de temps, on a évité une guerre interethnique généralisée ». Située au carrefour de ces pays africains en feu, l'Algérie a fait le serment qu'elle ne lâchera jamais à cet accord même si c'est un processus de paix très complexe dont la mise en œuvre bute contre de grandes difficultés sur le terrain.


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