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LES MARTYRS DE LA REVOLUTION ALGERIENNE : Zighoud Youcef, le forgeron soldat
Publié dans Réflexion le 07 - 08 - 2011

Les héros sont souvent des gens simples. Ni mythes ni légendes. Avant tout, des hommes et des femmes. Zighoud Youcef, Larbi Benmhidi, Benboulaid , Benyahia Belkacem,Amirouche,Didouche ,Hassiba Benbouali, et plusieurs d'autres sont des principaux dirigeants de la guerre d'indépendance
Le héros Zighoud Youcef, un des principaux dirigeants de la guerre d'indépendance, en est un. Mais l'habit du héros était aussi celui d'un chef «politico-militaire» exceptionnel. Un stratège qui a réinventé la guérilla urbaine, en combinant techniques de l'Intifadha et procédés militaires.
Membre des «22», adjoint de Didouche Mourad
Après ce coup d'éclat, Zighoud Youcef rejoindra le massif des Aurès où il se réfugiera dans une semi-clandestinité, se partageant entre l'activisme militant et la vie dans le maquis. Il reviendra après dans sa région natale où il poursuivra sa lutte anticolonialiste avant de faire partie des «22» historiques qui créeront à El Madania (Clos Salembier, Alger) la matrice de l'indépendance, le CRUA, le Comité révolutionnaire d'unité et d'action. Lors de la répartition des responsabilités, ses pairs le désigneront comme adjoint de Didouche Mourad à la tête de ce qui deviendra, après le congrès de la Soummam, la wilaya II. Pionnier de l'action militaire, il sera l'un des tout premiers à tirer les cartouches de la libération. C'est lui qui a mené donc des coups d'éclat contre la caserne de la gendarmerie de Condé Smendou dès novembre 1954. De l'aveu même de chefs de l'armée française, il avait inauguré la guérilla urbaine à Bône (Annaba) et à Philippeville (Skikda), mais surtout, il n'a cessé depuis le début de 1955 de mettre au point «une certaine tactique de l'attaque d'un village». Il aurait du même point de vue «échoué» mais «a failli réussir» à El Harrouch, où se trouve le PC des parachutistes du colonel Ducourneau. L'homme au chapeau de brousse que l'on voit sur les rares photos d'époque, «ce loup maigre et sec», selon la formule de Jacques Duchemin, auteur d'une partiale et partielle Histoire du FLN (Table Ronde, Paris 1962), avait pourtant hérité d'une wilaya coupée des autres wilayas, à la mort de Didouche Mourad qui avait emporté avec lui l'essentiel des archives du territoire nord-constantinois. C'est que, aussi, la révolution algérienne naissante n'avait pas encore eu le temps d'installer des structures de renseignements, de liaison et de communications et le futur et célèbre MALG, le ministère de l'Armement et des Liaisons générales n'était pas encore créé. La guerre n'avait que trois mois à peine et tout était à faire, notamment assurer ce que notre confrère Boukhalfa Amazit appelle judicieusement l'implantation du FLN-ALN par vascularisation. Donc, assurer la politique de rupture avec l'administration coloniale, pénétrer en profondeur les villes, les douars et les mechtas, en un mot, selon la théorie maoïste, «assurer l'eau au poisson». Du commandant militaire et du responsable politique, on sait peu de chose. Feu Mahfoud Bennoune, capitaine de la wilaya II, disait de lui que c'était «un homme réfléchi, intelligent, sérieux, profondément engagé pour la cause nationale, bien organisé et surtout d'une extrême modestie». Ce portrait paraît d'autant plus juste que la wilaya II est la seule wilaya qui a échappé aux implacables purges ayant endeuillé les maquis à partir de 1958, suite à la fameuse «bleuïte», l'opération d'intox, à grande échelle, imaginée par les services d'action psychologique de l'armée française. Sa formation était celle d'un autodidacte, doublé d'un militant lucide «avec une base politique solide», avait confié à son sujet, à Boukhalfa Amazit, Salah Boubnider, l'un de ses compagnons d'armes les plus proches. Ce que confirmera d'ailleurs, Ali Kafi, successeur de Sawt El Arab à la tête de la wilaya II dans ses Mémoires et dans des entretiens à la presse arabophone algérienne. Pour convaincre du sens politique de Zighoud Youcef, Salah Boubnider, qui l'avait remplacé comme commandant de la wilaya II, se souvient alors d'une opération militaire à Sidi Mezghiche, décidée et conçue par Zighoud comme une action psychologique destinée à vaincre les doutes des habitants de ce village au sujet du pouvoir d'initiative et de la capacité d'agir de l'Armée de libération nationale (ALN). Pour mieux frapper les esprits, il décide alors de n'y associer aucun djoundi et d'y engager exclusivement des cadres. Ainsi, 160 hommes au total seront mobilisés pour accrocher avec un total succès des unités de l'armée françaises dans les alentours de Sidi Mezghiche. Invité par Salah Boubnider à dresser le bilan des opérations, le colonel Zighoud Youcef eut alors ces propos : «Ce peuple est un grand peuple, sa volonté est immense, sa disponibilité est permanente ; il lui faut une direction à sa dimension, qui le convainc, nous ne devons pas le décevoir, sinon il risque de commettre de graves dégâts. Si la direction n'est pas à la hauteur du peuple qu'elle mène, alors ce dernier peut faire des choses incontrôlables.» Autodidacte et stratège spontané, Zighoud Youcef n'a probablement pas lu Sun Tsu, ni Nedham El Mulk, pas plus qu'il n'aurait assimilé Clausewitz ou Mao Zedong. Mais, en attaquant simultanément 39 centres militaires dans le Nord-Constantinois, il a inventé une nouvelle technique de guerre en lançant contre des objectifs militaires précis des colonnes de fellahs armés de bâtons et de serpes. D'un point de vue militaire classique, cette technique non conventionnelle est apparue alors «absurde» aux adeptes de la science militaire pure. Bien avant l'heure, le forgeron soldat de Smendou avait combiné «marche verte», intifadha et techniques de guérilla pour atteindre des objectifs politiques et militaires essentiels. L'importance des objectifs atteints fut telle que le 20 août 1955 constituera un tournant historique majeur dans la guerre d'indépendance de l'Algérie.
Chef militaire réaliste
Déjà, sa lecture des résultats de l'opération du 20 août 1955 et d'une année d'activité militaire montrait que point n'était nécessaire de sortir de quelque école de guerre pour se révéler analyste politique lucide et chef mi litaire réaliste et intellectuellement honnête. En novembre 1955, lors d'une réunion de l'état-major de la zone II, à Taïrou, à l'est de Settara, Zighoud Youcef avait livré ce jugement : «Si nous avons perdu militairement et gagné politiquement dans le nord-est du Constantinois, c'est-à-dire à Skikda et sa périphérie, je peux vous dire que nous avons gagné militairement et politiquement dans le nord-ouest du Constantinois, et plus particulièrement à El Milia» (source : Ammar Guellil, l'Epopée de l'Algérie nouvelle, Dar El Baath, 1991). Derrière le constat se profilaient aussi des félicitations à Messaoud Bouali, adjoint direct de Lakhdar Bentobbal et commandant des opérations à El Milia qui se sont déroulées selon un mode opératoire différent de celui utilisé dans les autres régions. Dans la zone d'El Milia, qui s'étend d'Aïn Kechra à Erdjana, Messaoud Bouali a tout simplement inversé l'ordre d'attaque : au lieu que ce soit la population qui avance vers les objectifs désignés, canalisée et encadrée par les moudjahidine et les moussabiline ou dissimulés en son sein comme c'était le cas ailleurs, il ordonne que ses hommes en armes se mettent en avant des habitants désarmés. Résultat : les opérations qui se sont succédés dans le secteur d'El Milia durant les 20, 21, 22 août, ont atteint les objectifs avec des pertes nsignifiantes (embuscades sur la route de Constantine qui a abouti à la mort du juge Reno, embuscades à Hazouane et Zegar, occupation pendant trois jours du village d'Arago (Bordj Ali Halia, notamment). Au lieu de houspiller Messaoud Bouali pour avoir contrevenu aux ordres du commandement, Zighoud le félicita et le remercia en lui offrant un exemplaire du saint Coran. A suivre


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