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Pourquoi Poutine soutient la Syrie de Bachar al-Assad ?
Publié dans Réflexion le 26 - 06 - 2013

« Poutine n'a aucun tropisme pour les révolutions arabes, quelle qu'elles soient. Il est l'ennemi des islamistes. Il en fait même une affaire personnelle (...) On le voit mal lâcher Bachar ... » - Le Monde (juin 2012)
La tension entre Poutine et les Occidentaux lors du dernier G8 a révélé définitivement tout ce qui séparait Poutine des Occidentaux. Tant au G8 qu'à Moscou au cours des derniers jours, la Russie a elle aussi de fixé ses « lignes rouges » en Syrie. « Froid et distant avec les autres membres du G8, Vladimir Poutine a campé sur ses positions concernant la question syrienne, lors du sommet en Irlande du Nord », commente Francetv info. « Désaccord affiché sur la Syrie entre les huit pays les plus riches. Le sommet du G8 s'est conclu par un communiqué commun dans la douleur, mardi 18 juin. Ce dernier demande de mettre fin aux violences en Syrie, mais ne mentionne pas le sort du chef d'Etat syrien, Bachar Al-Assad, sur lequel les Occidentaux et le président russe s'opposent. »

Le Premier ministre canadien n'a pas hésité à parler d'un "G7+ 1", Vladimir Poutine jouant seul contre les autres chefs d'Etat.
Alban Mikoczy, le correspondant de France 2 à Moscou, fait l'analyse suivante de « l'attitude quasi "désinvolte" de Vladimir Poutine pendant ce G8 » : « Le président russe a fait le service minimum. Lors du sommet, Vladimir Poutine semblait curieusement détendu. Officiellement, il n'a pas entendu les critiques du chef du gouvernement canadien, qui a évoqué un G7+1. Officiellement toujours, il n'a pas trouvé si éloignées les positions des différentes délégations sur les thèmes économiques. Il a même affirmé que sur la Syrie, les objectifs poursuivis étaient les mêmes : le retour de la paix et le respect de l'intégrité, tout en annonçant que les livraisons d'armes russes pouvaient continuer ». Mais, précise Mikoczy, « Vladimir Poutine adresse en fait » un message à la communauté internationale, « il dit en substance : "Je ne bougerai pas d'un pouce, vous pouvez toujours vous liguer contre moi, vous n'obtiendrez rien." Il réclame ainsi d'ouvrir de vraies négociations, mais sur la base de ses propositions sur la Syrie. La première étape pour lui est d'obliger les rebelles à déposer les armes ; dans un second temps, il essaiera de convaincre Damas de constituer un gouvernement d'alliance nationale ».

Un soutien constant à la Syrie ba'athiste

Derrière la fermeté de Poutine sur la Syrie au G8, il y a un soutien constant à la Syrie ba'athiste.
Déjà en juin 2012, à l'occasion du G20, le président russe Vladimir Poutine Poutine affirmait qu'« en Syrie ce n'est pas aux étrangers de décider qui gouverne » et défendait la politique russe de non-intervention en Syrie. "Nous pensons que personne n'a le droit de décider pour d'autres pays qui devrait être au pouvoir ou pas", avait déclaré V.V. Poutine au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20.
"Ce n'est pas changer de régime qui est important, mais qu'après un changement de régime, qui doit être constitutionnel, un terme soit mis à la violence et que la paix s'installe dans le pays", avait-il ajouté.

Le mauvais souvenir de la Libye hante Moscou

Derrière le dossier syrien, il y a évidemment le mauvais souvenir de l'affaire libyenne de 2011, dans laquelle Moscou s'était fait rouler dans la farine par les Occidentaux.
Le président russe avait estimé lors du G20 de 2012 que tous les pays devraient s'asseoir à la table des négociations et élaborer un plan préalable pour permettre une issue négociée à la crise. "Pas comme dans certains pays d'Afrique du Nord où la violence se poursuit bien que le régime ait changé", a-t-il ajouté dans une référence voilée à la Libye, où la Jamahiryia du colonel Mouammar Kadhafi est tombée avec l'agression des Occidentaux. V.V. Poutine s'exprimait alors au lendemain d'une rencontre avec le président américain Barack Obama.

Derrière le soutien au président Assad il y a les maneuvres des USA en Europe orientale, les « révolutions de couleur ». Et aussi le dossier de l'agression contre la Jamahiryenne de Kadhafi. « Poutine est habité par la crainte de subir un jour le même sort qu'un Kadhafi quelconque. Il ne va pas laisser sans réagir Bachar al-Assad être le prochain sur la liste. S'il laisse filer, cela n'en finira plus. A qui le tour? », commentait Le Monde (Paris), dans une analyse reprise des thèses de l'IFRI, un Think Tank français atlantiste.

Et lorsqu'il entend le puissant sénateur US John Mc Cain appeler depuis Tripoli en septembre 2011 les Russes à « prendre les armes » contre son régime (2) il voit à juste raison ses craintes confirmées. Et lorsque des émeutes sont organisées en Russie à l'occasion des législatives de décembre 2011 et de la présidentielle de mars 2012 avec l'argent occidental et ses relais en Russie, avec une gigantesque campagne russophobe des medias de l'OTAN, Poutine ne peut pas y assister sans réagir. En Syrie notamment !

A cela s'ajoute le dossier libyen. Où la Russie et la Chine ont été roulée dans la farine par les USA et l'OTAN au Conseil de sécurité. Poutine « est agacé, et c'est là encore un euphémisme (il emploie personnellement un langage moins châtié) que Dmitri Medvedev, dans un moment d'égarement, ait permis le vote au conseil de sécurité de la résolution autorisant l'intervention française, britannique et américaine en Libye, commentait aussi Le Monde. Il n'aurait jamais baissé sa garde de la sorte. Pas ça, pas lui! Quelle naïveté de croire que ces pays de l'Otan, aidés du seul Qatar, agissaient pour empêcher un massacre à Benghazi... »

La Russie a perdu un grand allié géopolitique en Libye. Il n'y a que l'arrogante absence de culture géopolitique de certains pigistes de RIA pour affirmer le contraire. La politique étrangère de Medvedev dans l'affaire libyenne a été une politique incohérente et qui allait à l'encontre de tous les intérêts nationaux de la Russie. C'était l'avis du dernier ambassadeur de Russie à Tripoli lorsqu'il est rentré en Russie après avoir quitté la Libye à la fin du mois de mars 2011. La Jamahiriya de Kadhafi était le bastion de la Russie en Méditerranée. Avec la Syrie précisément. Kadhafi était extrêmement favorable aux intérêts russes. A la suite de son voyage en Russie en 2009, c'était encore avec Vladimir POUTINE qu'il avait négocié un certain nombre de traités. Les Russes auraient dû disposer d'une base navale à Benghazi. Ajoutons que la Russie était devenue le premier fournisseur d'armes de la Libye et que les Russes étaient privilégiés pour de nombreux contrats pétroliers.

Le contexte géopolitique et idéologique général ou s'inscrit le dossier syrien

Le dossier syrien s'inscrit aussi dans un contexte géopolitique vital pour la Russie. Qui doit défendre ses intérêts stratégiques et économiques. Et soutenir le régime ba'athiste syrien, qui est un allié de longue date de Moscou, aussi bien de la défunte URSS que de la Russie renaissante de Poutine ; Dont Damas est aujourd'hui le seul véritable point d'ancrage au Moyen-Orient.

A cela s'ajoute aussi des convergences politico-idéologiques. Celui de la longue guerre terroriste dans le Caucase – Tchétchénie, Ingoustan, Dagestan – au sein même de la Fédération russe. Terrorisme appuyé par les services occidentaux, notamment via le régime georgien, bon petit soldat de l'OTAN. Poutine « n'a aucun tropisme pour les révolutions arabes, quelle qu'elles soient. Il est l'ennemi des islamistes. Il en fait même une affaire personnelle », conclut Le Monde. On le voit mal lâcher Bachar ... »

Enfin, il y a un arrière-plan beaucoup plus vaste, où se mêle géopolitique et psychologie collective. Où résonne les échos de l'assaut américano-atlantiste pour la domination de l'Eurasie et ceux, sanglants et encore frémissants, de la destruction organisée de l'URSS et de la Yougoslavie socialiste. La chute sanglante de la Jamahiriya de Kadhafi, elle aussi socialiste, a ramené au premier plan ces échos et ces mauvais souvenirs.

En Occident on est d'ailleurs pleinement conscient de cette dimension où la Syrie n'est qu'un révélateur, comme l'a été la Libye. « la vraie raison pour laquelle Poutine va continuer de soutenir le dirigeant syrien Bachar al-Assad est en fait intimement liée à la vision que le chef d'Etat russe a de lui-même : il se voit comme le garant d'une Russie puissante qui refuse de recevoir la moindre leçon de morale de l'Occident, analysait un chroniqueur de France 24. Poutine est un nostalgique de l'ancienne Union soviétique, et ne s'en cache pas. Pour lui, la chute de l'URSS constitue la plus grande tragédie du XXe siècle. L'homme qu'il juge responsable de cette débâcle, Mikhaïl Gorbatchev, n'est rien d'autre, selon une vision partagée par grand nombre de Russes, qu'un incapable multipliant les erreurs. Il n'est d'ailleurs pas rare de deviner dans chacune des initiatives prises par le dirigeant russe en matière de politique étrangère un sentiment de fierté blessée. »

L'analyse que faisait en juin 2012 France 24 est pertinente : « Poutine se voit, ainsi que son pays, comme une victime incomprise d'un complot occidental pernicieux qui cherche à déstabiliser la Russie éternelle qui lui tient tant à cœur. Et c'est sur ce point qu'il se rapproche de Bachar al-Assad. » Simplement ce que France 24, la très atlantiste TV française, se refuse à voir – ou à avouer – c'est que ce complot est une réalité. Une réalité organisée dans toute l'Eurasie et le Proche-Orient, comme je l'ai souvent analysé.

L'assaut occidental au Proche-Orient est aussi une guerre contre l'Eurasie !

Le problème de la Russie dans cette affaire, c'est que l'agression contre Damas, et avant elle le coup d'état qui a déstabilisé la Libye et l'agression occidentale qui l'a suivi et a conduit à la chute de la Jamahiriya, prennent place dans une série d'événements qui visent en fait au contrôle par les Etats-Unis de l'Eurasie. C'est le programme défini par Zbigniew Brzezinski dans « LE GRAND ECHIQUIER ». Et je rappellerai, parce que c'est quelque chose qu'on ignore souvent, c'est qu'au moment de l'élection présidentielle américaine de 2008 le principal conseiller de OBAMA en politique étrangère était précisément Brzezinski. D'où l'erreur politique de Medvedev dans le dossier libyen : aller soutenir le renversement du régime libyen, se comporter avec une extrême timidité face à l'agression contre le régime syrien, c'était bien entendu préparer le terrain à la future agression contre la Russie elle-même, qui est le but ultime des Américains.

La vague d'agression contre le monde arabe, et singulièrement contre la Libye et la Syrie est de toute évidence une opération de déstabilisation occidentale similaire aux « révolutions de couleurs » opérées par les USA en Europe de l'Est depuis 2000 et la chute du Président Slobodan Milosevic.

Des révolutions de couleur au soi-disant « printemps arabe »

J'ai été le premier – et le seul – au début du mois de février 2011 depuis Tripoli (Libye) même, à attirer l'attention justement sur les similarités entre les « révolutions de couleur » et le soi-disant « printemps arabe ». Et à annoncer avant l'événement l'agression qui se préparait contre Tripoli et Damas. Depuis d'autres ont refait la même analyse, après-coup. Mais je suis le seul à avoir anticipé les événements.

Ce qui m'interpellait dès le début, c'est que non seulement le scénario est le même que dans les « révolutions de couleur » en Europe de l'Est, mais aussi que les acteurs sont les mêmes . Ce qu'on appelle les « révolutions de couleur », c'est une série de coups d'état organisés généralement à l'occasion d'élections, mais aussi de troubles sociaux. Derrière ces opérations, il y a un ensemble d'organismes qui sont de soi-disant « O.N.G. », mais qui en fait sont des organismes d'Etat américain camouflés, qui sous couvert de « promotion de la démocratie » assurent le financement des oppositions dans les pays que les Américains veulent déstabiliser.

Derrière tout ce système, il y a un groupe international qui s'appelle OTPOR (en serbe : « résistance »). C'est le premier groupe qui a organisé une « révolution de couleur » avec le financement des Américains. Ce sont eux qui ont organisé le coup d'état contre Milosevic en octobre 2000 (5). OTPOR ensuite a été transformé par les Américains, avec d'énormes moyens de financement, en un mouvement international. Qui a organisé à Belgrade, en Serbie, ce qu'on appelle l'école internationale CANVAS. Une école où on apprend à des militants la déstabilisation des régimes. Les cours sont donnés depuis 2009 en arabe et la plupart des activités sur les réseaux sociaux Internet, mais aussi dans les émeutes des villes, lors des soi-disant « révolutions » en Egypte et en Tunisie, venaient de ce groupe. Le groupe OTPOR a également formé et patronné d'autres groupes similaires, que l'on a vus en Algérie, au Yémen, au Bahreïn et aussi dans les tout premiers jours à Benghazi en Libye .


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