Les travailleurs de l'unité Henkel d'Ain Temouchent dénoncent une conspiration diligentée par une main étrangère avec la complaisance de certains responsables nationaux Considérée comme une bouffée d'oxygène en matière de production et de création d'emplois de la wilaya d'Ain Temouchent, ainsi que les régions limitrophes, l'usine de production des détergents Henkel, fait actuellement l'objet d'un plan de mise à mort programmée, datant de l'année écoulée , pour un épilogue qui devait s'achever au cours de l'année , afin que tout se passera dans l'anonymat à l'occasion de la tenue de la prochaine présidentielle, sachant que ce plan est orchestrée par une main étrangère, avec la complaisance et le mutisme des responsables nationaux. Sur ce registre, il faut souligner que le plan en question , préparé en catimini, prévoit la compression de plus d'une centaine d'employés , pères de familles, dans une région dépourvue de toute activité industrielle, excepté cette unité ou la cimenterie de Beni Saf, arrive à un moment ou les pouvoirs publics se penchent pour récupérer le terrain perdu en matière de redynamisation du secteur de l'industrie, dans le but de corriger les erreurs commises il y a deux décennies à l'origine de la liquidation de centaines pour ne pas dire de milliers d'entreprises publiques, ayant généré des centaines de milliers de chômeurs, rejoignant par le concours des circonstances, ces algériens vivant au seuil de la pauvreté. Par ailleurs , il faut souligner que ce plan concocté par les premiers responsables de Henkel, arrive à l'encontre des dernières mesures prises par les hauts dirigeants du pays, comme celle de la renationalisation du complexe sidérurgique d'El Hadjar, opérée , il ya quelques jours, ou celles des mesures prises pour redynamiser le secteur des textiles, et la métallurgie . Sur ce registre, il faut également préciser , qu'en dépit des critiques souvent subjectives, la loi 51/49, a permis même laborieusement à nos entreprises de relever la tête. Pour revenir au groupe Henkel, installé dans notre pays depuis 2000, avec à la clé la création de trois unités de production de divers produits très prisés à Reghaia, Chelghoum Laid et Ain Temouchent , il faut dire que ce plan de licenciement de plus d'une centaine de travailleurs, constitue un préjudice énorme en matière de rentrée financière pour le pays, puisque la recette des douanes du port d'Oran perd aux alentours de 7 milliards de dinars pour chaque arrivage de la matière première et de la perte d'environ 13 milliards , servant au paiement des cotisations des travailleurs chaque trimestre, au profit de la CNAS. Par ailleurs , il faut noter que les représentants des travailleurs , ont adressé une lettre au Premier Magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, pour lui faire part de leur préoccupation au sujet de cette mise en scène ubuesque, oû ils s'interrogent sur l'utilité de liquidation d'une unité rentable , alors que de nombreuses entreprises, sous perfusion, demeurent toujours en activité. Selon la lettre , dont nous détenons une copie, la décision des responsables du groupe Henkel , établi à Düsseldorf en Allemagne, vise à mettre la poudre au feu au sein des travailleurs algériens, en privilégiant les sites de Reghaia et Chelghoum Laid au dépens de celui d'Ain Temouchent. Dans le même sillage, les représentants des travailleurs ont mis en relief, l'application de la réglementation, comme le confirment les décisions de conformité accordées par la Direction de l'Energie et des Mines de la wilaya d'Ain Temouchent et de la tutelle. D'autre part, il faut souligner que ce groupe qui engrange d'importantes sommes d'argent de notre pays, comme l'indiquent les chiffres donnés sur son site électronique, n'a jamais procédé au transfert réel de la technologie vers notre pays, conformément aux clauses des accords signés entre les deux parties, sachant que la région d'Ain Temouchent, est considérée comme l'une des meilleures régions du monde en matière de production des détergents. Par ailleurs, il faut également s'interroger sur le rôle joué par la Succursale du groupe Henkel d'Egypte, pour la concrétisation de ce plan machiavélique de démantèlement d'une unité de production de centaines d'emplois directs et indirect, pour semble-t-il, implanter dans ce pays, marqué par une instabilité politique et sécuritaire, qui n'incite pas à l'optimisme en matière d'investissement.