Apparemment, pour Amar Saadani, le patron du FLN, une chose promise n'est pas forcément chose due. Alors qu'il s'attendait à ce que plusieurs noms de son entourage figurent sur la dernière liste des postes ministériels dans le gouvernement d'Abdelmalek Sellal, un seul a été retenu seulement : celui de Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire FLN, qui, lors du remaniement du 14 mai dernier, a été nommé ministre des Relations avec le Parlement. La stratégie politique du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), déjà confronté à la contestation de plusieurs cadres de son parti, semble couler sous le poids de ses opposants et sous la charge de ses déclarations, tentant de devancer le cercle de la décision, allant même jusqu'à critiquer certaines institutions de l'armée. Le camouflet est d'autant plus cinglant que Saadani demandait à quelques ministres d'intégrer le parti du FLN comme militants pour recevoir dans un plat en or un gouvernement majoritaire FLN. L'affrontement Dans l'autre front, c'est une guerre ouverte contre Saadani, ceux qui continuent à lutter pour le débarquer de son poste ont dévoilés, mardi dernier, leurs noms en public. En effet, selon le site TSA, la liste des membres du Comité central (CC) opposés à Amar Saâdani a été finalement publiée, ce mardi 26 mai. Composée de 111 membres, elle comprend surtout des anciens ministres et ex-secrétaires généraux du parti qui ont décidé de boycotter le 10e Congrès du parti. On y trouve Abdelaziz Belkhadem, qui a été chassé de la direction du parti en 2013, après un bras de fer avec ses adversaires et Abdelaziz Ziari, ex-président de l'APN et plusieurs mois ministre. Il y a également Rachid Boukerzaza, Rachid Benaissa, Mohamed Seghir Kara, Lakhdar Dorbani, Abdelkader Bounekraf, Nadir H'mimid, El Hadi Khaldi, Amar Tou, Rachid Harroubia, Abdelkrim Abada et Salah Goudjil, sénateur du tiers présidentiel et ancien ministre. Tous anciens ministres des gouvernements de Bouteflika. La liste des boycotteurs comprend, également, Mohamed Salah Yahiaoui, membre du Conseil de révolution et Boualem Benhamouda, ancien SG du FLN et ex-ministre, révèle la source. Selon le site Algérie 1, la réunion d'hier du Comité central (CC), tenue après plusieurs reports, avait pour but de mettre fin au différend opposant les frères ennemis du parti FLN. Le groupe de Abderrahmane Belayat et les redresseurs emmenés par Mustapha Abada se sont retrouvés face à face, une occasion de se racheter où d'enfoncer le parti encore plus dans la déchirure. Si les pourfendeurs d'Amar Saâdani pensent naïvement qu'ils peuvent limoger le SG du FLN sur fond de contestations et bataille judiciaire, pour Amar Saadani, il ne s'agit que d'un simple vent comme son précédent. Certains observateurs, disent que c'est une grave erreur d'appréciation de la part des deux camps. Selon certains analystes, le sort des redresseurs est tributaire d'une décision de justice, soit ils obtiennent gain de cause et interdisent le congrès, soit, ils sont obligés à exprimer leur refus avec la "fanfare ‘' à l'extérieur du siège du parti. Quant à Amar Saadani, face à des circonstances exceptionnelles soit il résiste à toutes les tornades, soit il quitte le fauteuil de SG du FLN, comme l'a fait déjà avant lui plusieurs grands ‘'dinosaures'' de l'ex parti unique. Une première victoire est annoncée pour Saidani, qui a gagné une première manche, mardi, avec le rejet par le tribunal d'une autre plainte des contestataires opposés à la tenue du Comité central du parti. Les travaux du 10e Congrès de l'ex-parti unique commencent, normalement ce jeudi 28 mai.
