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Les mesures du Gouvernement algérien de l'obligation de paiement par chèque en vigueur à partir du 1er juillet 2015 seront-elles efficaces?
Publié dans Réflexion le 01 - 07 - 2015

Face à la chute du cours des hydrocarbures, le Gouvernement vient à nouveau de décider d'intégrer la sphère informelle au sein de la sphère réelle et une des mesures serait l'obligation à compter du 1ER juillet 2015 de l'utilisation de chèques dans les transactions commerciales, cinq millions de dinars pour l'achat de biens immobiliers et un million de dinars pour l'achat de yachts ou bateaux de complaisance, matériels roulants neufs et d'équipements industriels neufs, de véhicules neufs soumis à immatriculation auprès des concessionnaires automobiles ou autres distributeurs agréés etc. C'est une pratique normale dans les économies développés et sans décret. Or, en Algérie cette sphère hétérogène, contrôle des segments importants de l'économie, utilise de la monnaie fiduciaire (billets de banques) au lieu de la monnaie scripturale (chèques) ou électronique faute de confiance favorisant la hausse des prix, la corruption et donc le divorce Etat/citoyens et la détérioration du pouvoir d'achat des Algériens. Rappelons que deux fois ces décrets ont été publiés la première pour 50.000 dinars, une seconde fois pour 500.000 dinars mais qui n'ont jamais été appliqués (1).
5.-Liens entre la sphère informelle et la gouvernance
L'approche par modélisation développée par Frey et Weck et approfondie par Laurent Gilles, qui consiste à utiliser le modèle des multiples indicateurs - multiples causes (MIMIC) pour estimer l'indice de l'économie informelle présuppose l'existence de plusieurs propagateurs de l'économie informelle incluant la lourdeur de la réglementation gouvernementale et l'attitude sociétale envers la bonne gouvernance. En fait, pour une analyse objective et opérationnelle, on ne peut isoler l'analyse de la sphère informelle du mode de régulation mis en place c'est-à-dire des institutions et en Algérie. L'extension de la sphère informelle est proportionnelle au poids de la bureaucratie qui tend à fonctionner non pour l'économie et le citoyen mais en s'autonomisant en tant que pouvoir bureaucratique. Dans ce cadre, il serait intéressant d'analyser les tendances et des mécanismes de structuration et restructuration de la société et notamment des zones urbaines, suburbaines et rurales face à la réalité économique et sociale des initiatives informelles qui émergent impulsant une forme de régulation sociale. Cela permettrait de comprendre que face aux difficultés quotidiennes, le dynamisme de la population s'exprime dans le développement des initiatives économiques informelles pour survivre, ou améliorer le bien-être, surtout en période de crise notamment pour l'insertion sociale et professionnelle de ceux qui sont exclus des circuits traditionnels de l'économie publique ou de la sphère de l'entreprise privée. La construction d'un Etat de Droit est inséparable du développement des libertés, seule garantie de la transparence et ce dans toutes les sphères de la vie politique, économique et sociale. C'est également une des conditions de l'instauration d'une véritable économie productive reposant sur l'entreprise créatrice de richesses ce, afin de pouvoir favoriser une saine concurrence et attirer les flux d'investissement nécessaires pour une croissance durable, Il ne suffit pas de crier sur les toits que cette sphère ne paye pas les impôts. Il faut expliquer les raisons de son existence et de son extension et surtout les actions à mener pour son intégration, dans la mesure où la sphère informelle n'est pas le produit historique du hasard mais trouve son essence dans les dysfonctionnements de l'Etat et ce, à travers toutes les sphères, n'étant que la résultante du poids de la bureaucratie et du trop d'Etat au sein d'une économie et du blocage des réformes. Aussi, les obstacles ou la rapidité de la construction d'un Etat de droit et d'une véritable économie de marché concurrentielle qui fait que cette sphère diminue ou s'étend. Cela pose d'ailleurs la problématique de la construction de l'Etat et ses nouvelles missions en économie de marché. C'est faute d'une compréhension l'insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains reposent leurs actions sur des mesures seulement pénales la taxent de tous les maux, paradoxalement par ceux mêmes qui permettent son extension en freinant les réformes. Cela ne concerne pas uniquement les catégories économiques mais d'autres segments difficilement quantifiables. Ainsi, la rumeur est le système d'information informel par excellence, accentué en Algérie par la tradition de la voie orale, rumeur qui peut être destructrice mais n'étant que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. L'utilisation de divers actes administratifs de l'Etat à des prix administrés du fait des relations de clientèles transitent également par ce marché grâce au poids de la bureaucratie qui trouve sa puissance par l'extension de cette sphère informelle. Cela pose d'ailleurs la problématique des subventions qui ne profitent pas toujours aux plus défavorisées (parce généralisables à toutes les couches) rendant opaques la gestion de certaines entreprises publiques et nécessitant à l'avenir que ces subventions soient prises en charge non plus par les entreprises mais budgétisées au niveau du parlement pour plus de transparence. En résumé, le Premier Ministre a avancé un montant faramineux de 40 milliards de dollars circulant au sein de la sphère informelle. Or, l'étude réalisée, sous ma direction pour l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI- 8ème Think Tank mondial Paris France décembre 2013) intitulé «Le poids de la sphère informelle au Maghreb et impacts géostratégiques » où en 2012, selon les données officielles de la banque d'Algérie et du Ministère du commerce, cette sphère contrôlait 50 milliards d'euros au cours de l'époque. La question qui se pose : entre 2012/2014 a-t-on intégrés 13 milliards d'euros au sein de la sphère réelle(1)? Comme j'ai eu à l'affirmer dans plusieurs contributions depuis 15 années, ( voirwww.google.com), son intégration au sein de la sphère réelle ne peut relever d'un seul département ministériel devant impliquer la présidence, chefferie du gouvernement, les services de sécurité, et tous les départements ministériels dont les finances, la justice, l'intérieur etc.) Et ce avec la participation réelle des segments de la société civile. Sans une vision stratégique d'ensemble de sortie de la crise multidimensionnelle supposant une profonde mutation systémique embrassant le politique, l'économique et le social solidaires, la sphère informelle ne peut que s'étendre et toutes les mesures ponctuelles s'assimileront à du replâtrage.
(1)-« Le poids de la sphère informelle au Maghreb et impacts géostratégiques» ( étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul pour l'Institut Français des relations Internationales ( Paris –décembre 2013) -Voir également l'intervention du docteur Abderrahmane MEBTOUL Unesco/ l'African Training Research Centre in Administration Development 8 février 2010 en présence de plus d'une dizaine de Ministres et secrétaires d' Etat africains et des directeurs généraux et représentants de la majorité des Etats africains, ainsi que des missions diplomatiques et institutions un séminaire international sur la bonne gouvernance en Afrique « vers une nouvelle gouvernance des services publics et des institutions de l'Etat en Afrique face aux nouvelles mutations mondiales ».Ronéotypé CAFRAD /UNESCO . Le professeur Abderrahmane MEBTOUL est membre depuis mai 2015 du conseil scientifique de la CAFRAD, institution africaine dépendante des Nations Unies. fin
*Professeur des Universités Expert international en management stratégique, membre du conseil scientifique de la CAFRAD, institution africaine dépendante des Nations Unies.


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