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ABSENCE D'UNE POLITIQUE DE SANTE EN ALGERIE : Nos hôpitaux inquiètent les patients !
Publié dans Réflexion le 18 - 04 - 2016

On m'a demandé, en tant qu'homme, et en tant que professionnel de la santé de jouer les pythies et d'essayer de camper le praticien moderne face à son avenir et le malade actuel face à son devenir, c'est-à-dire face à la nouvelle ère qui s'ouvre devant nous.
Le bradage de la santé publique a fait naître beaucoup de tentations et les citoyens qui ont amassé des fortunes au noir ont voulu faire dans la médecine et surtout dans la pharmacie en ouvrant des cliniques et des sociétés fantômes d'importation de médicaments défiant toutes normes. Le comble a été d'avoir jeté en pâture les praticiens hospitalo-universitaires et les spécialistes de santé publique à exercer une médecine à deux vitesses, les poussant vers le rabattage et toutes formes de tentations inélégantes.et contraires aux principes de déontologie et de l'éthique, pour la seule raison que l'Etat n'est pas en mesure de les payer décemment. Cela nous a fait entrer directement dans l'ère de l'incohérence, du bricolage et de l'improvisation, où il est demandé aux gestionnaires de servir mais jamais de gérer et aux universitaires, de toujours se chercher, sans jamais pouvoir faire de recherche.
-La régression alarmante des possibilités d'exploration, la mauvaise disponibilité des molécules médicamenteuses et consommables entravent considérablement la prise en charge des maladies et la formation médicale et paramédicale.
-Les perturbations du réseau d'approvisionnement à différents niveaux aboutissent à la détérioration des prestations de soins et de prévention.
-L'impossibilité de maintenir fonctionnel un plateau technique rudimentaire dans la quasi-totalité des services hospitalo-universitaires compromet durablement la qualité des prestations pour les malades et celle de l'enseignement gradué et post-gradué, remettant en cause sa pertinence.
-La non-maîtrise des coûts et des dépenses de santé par rapport aux ressources disponibles a pour conséquence l'exclusion croissante de l'accès aux soins d'une grande partie de la population algérienne.
-Absences des gardes d'urgences en dentisterie dans les grandes villes du pays.
-Un seul laboratoire de biologie réanimatrice, unique et indivisible du CHU Oran, mobilisé et en ébullition même les jours 24H/24H et Jours /Nuits.
-Cette situation aboutira à la paralysie à court terme des structures publiques de santé. En ce qui concerne la formation médicale, la situation est des plus inquiétantes : Soit à l'université soit aux C.H.U.
- le nombre d'étudiants est en totale inadéquation avec les capacités d'accueil et les besoins réels du pays (Numérus – Clausus) :
-les structures d'enseignement sont dans un état de délabrement inacceptable pour des lauréats aux Baccalauréats.
-la documentation scientifique a totalement disparu depuis une dizaine d'années et surtout les sciences exactes appliquées en médecine.
-l'inapplication des textes réglementaires relatifs à la formation des formateurs pénalise gravement la qualité de la formation et bloque la progression hospitalo-universitaire ;
-La mise à la retraite d'office sans ménagement des enseignements ;
-L'introduction et l'ingérence de certains enseignants et sans scrupules dans la direction de certains travaux des sciences –exactes ardues, alors qu'ils sont profanes.
-La Décision unilatérale de restructuration des établissements hospitalo-universitaires ne fait qu'aggraver la confusion ; ni le ministère de l'Enseignement supérieur, ni les institutions prévues à cet effet ne sont consultés. Comme les nouveaux départements de pharmacie et de dentisterie implantés récemment (Arbitrairement).
-De plus, l'absence de définition claire d'une politique nationale de santé et de formation, qui devrait permettre d'identifier clairement les objectifs à atteindre en matière de soins et de prévention des trois paliers - primaire, secondaire et tertiaire -, ainsi que l'absence de hiérarchisation des priorités ont abouti à une situation de marasme dans laquelle aucun palier du système de santé n'est opérationnel. Les tergiversations, hésitations, reniements successifs ont contribué à l'aggravation de cette situation chronique.
-Non seulement, les engagements des différentes autorités de tutelle n'ont connu aucune évolution positive depuis 1995, mais plus grave encore, le dialogue a été interrompu de manière unilatérale.
-Ainsi, l'inexistence d'une réelle volonté de concertation et de dialogue avec les partenaires incontournables que sont les praticiens hospitalo-universitaire a conduit à une situation de fait accompli suicidaire pour les usages de la santé.
Les autorités concernées se sont engagées à concrétiser dans les meilleurs délais des revendications jugées très légitimes. Ces engagements qui n'ont pas été tenus à ce jour, visaient à :
-arrêter l'hémorragie des Hospitalo-universitaires qui se rabattent du secteur public vers le secteur privé par la revalorisation des conditions socioprofessionnels et non par des mesures autoritaires et arbitraires, anachroniques dans une économie de marché ;
-assurer au niveau du secteur privé des soins de qualité par des spécialistes de haut niveau ;
-soulager la pression subie par les structures de santé publique ;
-permettre à ceux qui ont les moyens de payer leurs soins ;
-permettre aux patients à bas revenus d'être mieux pris en charge au niveau d'un secteur public moins sollicité ;
-redonner au malade un droit fondamental, celui du libre choix de son médecin traitant ;
-permettre aux CHU de répondre à leur vocation première d'être des centres de référence de diagnostic. de soins de haut niveau et surtout de formation universitaire.
Ceci par la mise en place d'un nouveau système de santé et l'établissement de passerelles entre les deux secteurs, public et privé.
-D'autre part, Nous Hospitalo-universitaires (H.U.I), soucieux de redonner à l'université le rang qui lui revient au sein de la société algérienne, s'associent pleinement à l'action engagée par l'ensemble des universitaires et chercheurs dans le cadre de la Coordination nationale des programmes de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dont ils sont membres.
Mais pour être francs avec nous-mêmes, et pour éviter les pièges fascinants de l'autosatisfaction, nous devons reconnaître l'existence d'un certain nombre de problèmes dont les plus importants sont la réalisation d'une industrie pharmaceutique et la formation des pharmaciens dans notre pays.
-En effet, l'industrie pharmaceutique algérienne, dont tout le monde parle, n'a pas encore été ni conçue, ni réalisée.
- Pourtant, nos dirigeants ont compris que l'indépendance réelle de notre région ne peut se faire que si d'importateurs de biens, nous nous transformons en producteurs.
-Malgré cette conviction, notre pays ne consacre pas suffisamment d'efforts à la mise en œuvre d'une industrie pharmaceutique nationale, même sectorielle, et qui pourrait être utile à la santé de nos citoyens algériens, à notre économie.
-Une industrie pharmaceutique algérienne et arabe est donc une nécessité. Ne nous perdons pas dans le temps. Ne nous égarons pas dans l'histoire. Si l'implantation de cette industrie constitue un des problèmes majeurs qui nous préoccupe, celui de la formation des pharmaciens revêt également pour nous une grande importance.
*Les programmes et le rythme des études correspondent-ils aux besoins réels de notre région ?
*L'enseignement de type occidental est-il adapté aux exigences de notre contexte socio-économique ?
Autant de questions sur lesquelles nous sommes appelés à réfléchir :
*Le Pharmacien, ce « polytechnicien des sciences de la Santé », compte-tenu de sa formation polyvalente, joue-t-il le rôle qui lui revient dans toutes les branches d'activité de notre profession ?
Nous citerons notamment :
- Les domaines de la Biologie clinique dont l'importance ne saurait nous échapper.
- Le domaine de la pharmacie Clinique qui permettrait au pharmacien d'être intégré dans l'équipe médicale au sein de nos formations hospitalières. Le vaste domaine du contrôle où le pharmacien analyste de choix peut exercer ses compétences tant au niveau du contrôle des médicaments, qu'au niveau du contrôle des aliments ou de la Cosmétologie, pour ne citer que ceux-là.
- Enfin, n'oublions pas le rôle primordial que doit jouer le pharmacien dans la prévention sanitaire ; sa formation, sa disponibilité, la facilité d'accès à son officine, font de lui le meilleur conseiller en matière d'éducation sanitaire et sociale.
- Conscients de l'incidence de ces préoccupations sur le problème de la formation du Pharmacien et du profil à lui donner en. vue de lui permettre de remplir au mieux sa mission dans la société Musulmane.
Nous ne devons pas éluder notre responsabilité dans la noble tâche qui consiste à améliorer la santé de nos peuples, malgré les difficultés certaines que nous rencontrons. .
Le chemin qui nous attend est long, très long même, et difficile, mais il nous appartient de faire les premiers pas, dans la clarté de la raison et la passion de notre conviction et de notre foi.
Le malade avant de s'adresser à son médecin, rend souvent visite à son pharmacien pour lui faire part de ses problèmes de santé.
Tout en rassurant le malade de son mieux, le pharmacien doit être à même de déceler quelques anomalies caractéristiques d'affections graves lorsqu'il écoute ou voit son « client ».
Nous ne pouvons pas dresser un tableau exhaustif de ces particularités pathologiques symptomatiques très souvent d'affections graves.
Exemples : ganglions, indurations, tuméfactions qui peuvent s'observer sur des parties bien précises du corps.
-ulcérations traînantes
-saignements d'origines diverses : hématurie, hémoptysie, épistaxis, purpura hémorragique, méléna, etc...
-troubles nerveux de symptomatologies variées
-douleurs vives bien localisées, abdominales, thoraciques, précordiales, crâniennes, etc...
-Ces quelques symptômes peuvent être évocateurs de maladies graves et le pharmacien, surtout en milieu rural, doit déployer tous ses efforts pour convaincre un malade réticent d'aller consulter immédiatement un médecin.
Mais pour être à même de le faire, le pharmacien doit avoir des notions suffisantes et précises des pathologies médicales, chirurgicales et d'urgence.
Cet enseignement ne lui est malheureusement pas dispensé au cours de ses études universitaires et c'est là une lacune bien regrettable. Mais, s'il est motivé, s'il aime bien sa profession, il peut acquérir ces notions tout seul, en travaillant sur des manuels spécialisés et il n'en manque pas dans ce domaine (Vade Me cum Médicaux, mini-encyclopédie médicale, voire même certains manuels très simples et très clairs destinés à la formation en pathologie des techniciens de la santé).
- Comme participant aux activités hospitalières depuis fort –longtemps.
Le pharmacien doit bien préciser au malade que son intervention est «un comportement d'attente» afin de le soulager provisoirement : le médecin est toujours à consulter que le mal régresse, persiste ou s'aggrave.
En dehors de l'information donnée au malade et concernant tout ce qui touche à sa maladie, on ne saurait conclure sans consacrer quelques lignes à diverses informations que peut encore donner un pharmacien à ses concitoyens.
La formation de chimiste et de naturaliste fort du pharmacien une sorte d'expert en diverses occasions.
Le médecin à l'hôpital est aveugle si le pharmacien n'intervient pas.
*Quel est celui de nos confrères qui n'a pas été encore sollicité pour reconnaître un champignon, une plante à usage traditionnel, la pureté d'un miel, la nature du métal dont est fait un bijou ? Durant ses prestations de soins. D'autres fois des personnes rapportent au pharmacien pour expertise un produit chimique ou un aliment avarié, cause d'une intoxication.
Enfin, des malades anxieux et crédules nous ont parfois plongés dans les ténèbres de la sorcellerie, en nous demandant notre avis sur des mixtures alchimiques invraisemblables, à consommer ou à brûler, des philtres et des talismans composés par des charlatans persuasifs et sans scrupules, garantissant le départ des démons possesseurs, cause de tous les maux.
Nous observons, il faut bien l'avouer, ces prescriptions magistrales d'un autre âge avec beaucoup de curiosité. Dans ce cas, l'information allait d'abord du malade au pharmacien, puis elle reprenait toujours son sens normal, car nous réussissions finalement à orienter le malade vers le médecin, après l'avoir convaincu de jouer sur les deux tableaux et qu'un talisman associé à la médecine moderne pouvait faire encore plus de miracles.
En conclusion, voici, en quelques phrases, le constat que nous faisons, non sans amertume, de notre système de santé et de la façon dont il a été géré. Le redressement de notre système de santé ne peut être possible qu'à condition de normaliser, de moraliser les professions médicales, par la définition d'une politique nationale de santé, qui ne peut en aucune manière sortir du cadre universel, car la médecine ne peut être qu'universelle, et surtout par la réhabilitation et l'utilisation rationnelle de toutes les compétences nationales sans exclusive, et pourquoi pas étrangères. Nous avons constaté que pour une population d'environ 40 millions, l'Algérie dispose de 27 000 médecins, 8000 dentistes, 4000 pharmaciens, 70 000 paramédicaux, et 70 000 administratifs, soit 1 médecin/1200 habitants, 1 dentiste/4000 habitants, avec 01 pharmacien/8000 hab.
Il faudrait donc réhabiliter les C.H.U originels et revoir le fonctionnement des C.H.U politiques dont la genèse ressemble beaucoup à celle des nouveaux départements universitaires, car les prestations de soins et la formation qui sont dispensées en dehors des anciens C.H.U restent des plus aléatoires, et la solution réside dans l'implication de tout un chacun, parce que notre système de santé à été détourné de sa vocation première de prestataire de soins, on l'à transformé en prestataire de services ?
La faute c'est d'abord à ceux qui n'ont pas appris aux jeunes praticiens à aimer ce pays, son histoire, ses symboles, ses héros, comme sont adulés les verts de l'équipe nationale, et les grands hommes de l'Algérie.
Va-t-on laisser pérenniser cette situation ou pour parodier un film western « Sartana, si ton bras gauche te gêne coupes-le ! », le ministre-Wali va-t-il abandonner le corps médical à la gangrène ou amputer le membre condamné.
Que Dieu nous assiste et nous guide.


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