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MAROC : Dans le Rif, la contestation ne faiblit pas
Publié dans Réflexion le 04 - 04 - 2017

Les organisateurs de la contestation populaire dans le Rif marocain, en réclamant la ‘'démilitarisation d'Al Hoceima'' déclarée en 1958, reprennent à leur compte une vieille revendication de la société civile. À défaut de pouvoir manifester dans les rues en raison de l'interdiction par les autorités de leur sit-in du 4 janvier dernier, innovent à travers une autre forme de contestation. Ils brandissent cette fois le slogan de la ‘'démilitarisation d'Al Hoceima''.
Une revendication qui a pris sa source sur les réseaux sociaux, avant de se propager dans les artères de la ville via des pancartes. Bien entendu, les forces de l'ordre sillonnent les rues pour retirer rapidement les affiches. Par cette initiative, les Rifains redonnent vie à une très vieille revendication du tissu associatif local.
Nasser Zafzafi, l'activiste qui mène la contestation rifaine?
Nasser Zafzafi est la voix de la contestation populaire à Al Hoceima et dans le Rif. L'élément fondateur de ce mouvement et de ses manifestations pacifiques : la mort du vendeur ambulant Mohcine Fikri, écrasé par une benne à ordures le 27 octobre alors qu'il essayait de récupérer la demi-tonne d'espadon que lui avait confisqué la police au motif de l'interdiction de pêche à cette période. « Ce qui est arrivé à Fikri nous touche nous aussi : si nous nous taisons aujourd'hui, cela continuera. Voilà pourquoi il faut sortir pour arrêter ça », assurer Nasser Zafzafi lors d'un entretien avec El Español début janvier. Les mobilisations se succèdent depuis à Al Hoceima et dans les villages alentours, et peuvent aussi compter sur le soutien d'autres villes marocaines comme Nador et Tanger, et même sur celui de certaines villes européennes. Les émigrés rifains se sont réunis à plusieurs occasions devant les ambassades et consulats du Maroc à Madrid, Barcelone ou Amsterdam. De fait, certains accusent le mouvement populaire d'être financé depuis la Hollande, où ont émigré de nombreux citoyens du Rif ou de cacher, dans l'ombre, des motivations politiques inavouées.
Un rejet assumé de toute marque politique
Nasser Zafzafi se défend néanmoins : « nos mains sont propres de toute marque politique. Ce qui nous guide, c'est la conviction d'aller avec force et détermination vers le changement. Voilà notre élan, et il n'y a là aucune influence politique ni intérêt étranger comment veulent le faire croire les appareils du Makhzen, au travers d'associations qui obéissent à ses ordres, parce que nous avons rejeté ces partis ou associations nées dans le giron de ce régime dictatorial ». La situation de cette région du nord est sous tension. Le 5 février dernier, Al Hoceima est contrôlé par la police et les forces antiémeutes, un grand rassemblement sur la place Cala Bonita a été empêché. Des témoins sur place parlent d'interpellations et condamnent l'interdiction d'honorer la mémoire d'Abdelkrim Khattabi, icône historique de la lutte rifaine contre le joug colonial espagnol. Les autorités marocaine ont dispersé le 4 janvier une manifestation similaire organisée par le mouvement populaire, qui protestait contre le fait que la place sur laquelle se réalisaient les réunions entre voisins et où se déroulaient les manifestations avait été clôturée pour y célébrer une fête. Ce 4 janvier, un commissaire adjoint, mégaphone en main, annonçait les peines et châtiments auxquels s'exposent les citoyens regroupés s'ils restent sur la place. Déterminés les manifestants ne bougent pas jusqu'à que les forces anti-émeutes lancent leurs fumigènes et entament les courses-poursuites et la dispersion.
Zafzafi : la Constitution est bafouée
Nasser Zafzafi maintient que « le régime a violé l'article 22 de sa Constitution en intervenant par la force pour disperser une manifestation pacifique » avec plusieurs blessés et 30 personnes incarcérées, remises en libertés au cours de la même matinée. Zafzafi se considère comme un citoyen comme un autre de ce mouvement qui « cherche des avancées pour notre terre – le Rif – qui a ressenti la hogra, l'humiliation ». Ils ont pris la rue pour dire « stop à cette politique structurelle du Makhzen qui prévaut sur notre terre depuis longtemps ». La hogra est un terme populaire à connotation négative qui vient de l'arabe maghrébin et que Nasser définit comme « un sentiment, comme l'amour ou la haine, que ressentent les individus quand un individu, institution ou système plus puissant viole ses droits ». L'activiste prend en exemple le cas d'un citoyen qui possède un terrain et que quelqu'un avec plus de pouvoir lui prend au motif de l'intérêt général, pour le vendre ensuite à des entreprises particulières ou privées.
En 1958, Al Hoceima déclarée ‘'zone militaire''
La proclamation d'Al Hoceima en tant que «zone militaire» fait suite à la publication, le 24 novembre 1958, du Dahir royal n°1.58.381, soit deux semaines seulement après le soulèvement du 11 novembre de la même année. A l'époque, les protestations des Rifains étaient pacifiques. Un mémorandum composé de 18 points avait été rédigé à l'intention de Mohammed V réclamant que justice soit faite ainsi que des réformes et, surtout, le retour de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi de son exil en Egypte. Seulement, les événements avaient pris une tournure tragique. Des sections du Parti de l'Istiqlal, pointé du doigt pour sa responsabilité présumée dans l'assassinat d'Abbas Messaâdi en juin 1956, avaient été incendiées et des soldats des FAR stationnés dans la province emprisonnés. Vers la fin de janvier 1959, la révolte fut étouffée par une force composée de 30 000 hommes et conduite par le prince héritier Moulay Hassan. Cinquante-neuf ans plus tard, des Rifains demandent l'abrogation du Dahir de 1958 en faveur d'un autre décret, considérant cette fois-ci la région comme zone sinistrée et devant avoir la priorité dans les programmes du développement du gouvernement. Mais le slogan de la ‘'démilitarisation' n'a été repris que tardivement par certaines têtes d'affiche de la «Mobilisation du Rif». En effet, les premiers à l'avoir ressuscité sont les partisans séparatistes du «Mouvement du 18 septembre». Ce fut en novembre 2016, soit quelques jours avant même la commémoration du 40e jour du décès de Mohcine Fikri.


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