L'ancien ministre des Relations avec le parlement, Tahar Khaoua (de 2015 à 2018), a été placé sous interdiction de sortir du territoire national (ISTN) par les autorités judiciaires. Selon le site d'information arabophone Ennahar Online qui cite une source sécuritaire, cette décision a été prise suite à l'ouverture d'une enquête profonde à l'encontre de l'ancien ministre qui est soupçonné d'être impliqué dans des affaires de corruption. Il est à rappeler que Tahar Khaoua a fait l'objet d'un scandale en 2017. Lui et l'ex-ministre de la Solidarité, Mounia Meslem, ont réussi à avoir leur année de formation théorique dans une classe de Master à la faculté de droit d'Alger sans jamais avoir posé les pieds dans une salle de cours. Le tribunal administratif de Bir-Mourad Raïs avait sanctionné Tahar Khaoua et Mounia Meslem en annulant de façon partielle, les résultats des délibérations les concernant dans l'un des modules qu'ils étudient dans le cadre d'un Master en droit. L'affaire a commencé avec une plainte ayant été déposée contre l'administration de l'université Alger 1 l'accusant de favoritisme au profit de ces deux personnalités politiques. Le plaignant a soutenu dans sa plainte que ces « étudiants VIP » ont été propulsés sans qu'ils n'aient assisté à un seul cours du module de droit pénal durant toute l'année. C'est l'enseignant de ce module qui a saisi la justice. Ce dernier a prouvé à la cour que les deux « étudiants VIP » ont bénéficié des largesses de l'administration de la faculté Benyoucef Benkhedda pour passer en deuxième année Master et ce, sans avoir assisté aux séances de formation préparatoires nécessaires à l'élaboration d'un Mémoire. Il a également accusé l'administration d'avoir falsifié les listes de délibérations en effaçant les noms des deux ministres. « La notion « recalé » devait être inscrite devant leurs noms », a-t-il soutenu, ajoutant que dans les listes finales collées sur les tableaux d'affichage, les deux personnalités avaient réussi à avoir leur année et même que des notes leur ont été attribuées dans le cours de droit pénal alors qu'ils n'ont jamais foulé le sol de la salle de classe ! Un jugement similaire a été prononcé à l'encontre d'un procureur adjoint qui a bénéficié du même traitement de faveur. Cette affaire révèle, une fois encore, les pratiques illégales et le favoritisme pratiqué à grande échelle à l'intérieur de l'université algérienne. Une université qui est devenue l'otage de la logique de «tissage de réseau d'influence». Ce qu'il faut retenir à la fin, c'est que ces deux personnalités, aussi haut placées soit-elles, sont les premières à avoir redoublé, en classe de poste graduation, dans toute l'histoire de l'université algérienne.