Deux familles sans aucune ressource, occupant depuis plus de 52 années une vieille maison composée de deux petites pièces à la cité Petit Lac à Oran, sont menacés d'expulsion par les héritiers de cette ancienne bâtisse qui date de l'époque coloniale. Ces familles avec enfants risquent de se retrouver dans la rue en cette période de confinement contre le Coronavirus puisqu'un arrêté d'expulsion leur a été notifié. La décision d'expulsion a été rendue par la justice à la suite à la demande des héritiers qui ont obtenu un jugement du tribunal compétent pour faire exécuter la décision de justice par défaut de leur expulsion en date 16 octobre 2019. Ces deux familles composées de neuf personnes avec des enfants à bas âge vont se retrouver donc dehors sans aucun abri en cette période du confinement. Ces deux familles nous ont informés qu'elles occupaient cette habitation depuis 1968 avec l'accord du propriétaire un certain Larbi Maamar et réglé toutes les charges de consommations d'eau et d'électricité au nom de SNP Larbi Ould Maamar. Les héritiers, qui sont venus de l'étranger pour les faire évacuer des lieux, ont réussi à obtenir des décisions de justice en leur faveur pour expulser ces deux familles qui sont dans un état lamentable puisque la mère des enfants est déjà atteinte d'une malade chronique et risque à tout moment d'attraper un AVC . La première tentative de mise à exécution de cet arrêté d'expulsion a eu lieu la semaine passée, mais, devant la résistance des familles, un sursis de quelques jours leur a été accordé. La durée de cet ajournement est arrive à son terme jeudi.«N'ayant pas où aller, les familles concernées sollicitent le wali d'Oran afin de repousser la date de leur expulsion», dira Mr Djillali, représentant de ces familles. «Même si on va repousser la date de l'évacuation des lieux, tôt au tard nous serons expulsés et on n'a pas où aller. On a déposé des demandes de logements sociaux depuis 1996 et la commission d'enquête des logements sociaux est passée chez nous et on attend toujours», a-t-il ajouté. Les concernés lancent un appel aux autorités locales, à leur tête le wali, pour se pencher sur leur situation et trouver une solution à leur problème. Il y a quelques jours, en guise de protestation contre leurs conditions de vie et de refus de leur expulsion, ces familles avaient observé un rassemblement devant leur habitation pour se faire entendre par les pouvoirs publics. Les protestataires interpellent le wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement des familles dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Selon des témoins, leur habitation est dépourvue de toute commodité et la situation s'est davantage dégradée après les dernières précipitations, où de nombreuses habitations de même cas ont été submergées. Les protestataires indiquent que les eaux ne cessent de monter lors de chaque précipitation du fait du débordement des eaux qui se trouvent à proximité. «Malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, nous n'avons reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de nos doléances», affirment-ils.