Pas moins de 50 familles, d'anciens travailleurs de la coopérative d'engraissement de bétail, sise au lieu-dit Sidi El Bekay, dans la commune d'Es-Sénia, occupant des logements d'astreinte, depuis plusieurs années au niveau de ce site, risquent de se retrouver dans la rue en cette période hivernale puisqu'un arrêté d'expulsion leur a été notifié. «La décision d'expulsion a été rendue par la justice à la suite d'une plainte déposée par un particulier qui a acheté le terrain en 2015», selon les familles. La première tentative de mise à exécution de cet arrêté d'expulsion a eu lieu la semaine passée, mais, devant la résistance des familles, un sursis de quelques jours leur a été accordé. La durée de cet ajournement arrive à son terme aujourd'hui (mardi). «N'ayant pas où aller, les familles concernées ont sollicité le chef de daïra qui leur a promis de repousser encore une fois la date de leur expulsion», dira Mme Houaria, représentante de ces familles. «Même si on va repousser la date de l'évacuation des lieux, tôt au tard on sera expulsés et on n'a pas où aller. On a déposé des demandes de logements sociaux depuis des années et on attend toujours», a-t-elle ajouté. Les concernés lancent un appel aux autorités locales, à leur tête le wali, pour se pencher sur leur situation et trouver une solution à leur problème. Il y a quelques jours, en guise de protestation contre leurs conditions de vie et de refus de leur expulsion, ces familles avaient bloqué l'axe routier menant de l'ex-IGMO vers Es-Sénia, près de la direction de Sonelgaz. Les protestataires ont interpellé le wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement des familles dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Selon des habitants, le site est dépourvu de toutes les commodités et la situation s'est davantage dégradée après les dernières précipitations, où de nombreuses habitations ont été submergées. Les protestataires indiquent que les eaux ne cessent de monter lors de chaque précipitation du fait du débordement de l'oued qui se trouve à proximité. «Malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, nous n'avons reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de nos doléances», affirment-ils.