Les morts du cimetière ‘'Moul Douma'' de la cité Senoubar ex les planteurs relevant de la commune d'Oran, ne reçoivent pas le respect qui leur est dû par les vivants. Ils ne peuvent, en effet, prétendre reposer en paix tant que les ordures entourent leurs tombes. Malgré les différentes opérations de nettoyage des lieux par les jeunes bénévoles de la cité des planteurs avec le peu de moyens, n'arrivent pas à rendre les lieux comme on le souhaite, du fait que ce cimetière est abandonné par les autorités locales notamment l'APC d'Oran, qui devrait en principe étudier la possibilité d'établir une fiche technique d'aménagement dudit ancien cimetière qui date de l'époque coloniale. En rentrant dans le cimetière Moul Douma, sur les hauteurs de Sidi Houari, la première idée qui frappe l'esprit est qu'une fois le mort enterré, ou les visiteurs qui n'ont pas conscience de ces lieux sacrés. L'entrée principale du cimetière est dans un état de dégradation très avancée, avec des fissures sur la muraille et aussi sur les murs de clôture qui se dégradent de jour en jour. A l'intérieur, on peut constater par-ci, par-là des déchets jetés à même le sol. Par endroits, le cimetière ressemble à une décharge sauvage. Même les restes de bois et d'herbes sauvages coupés par les agents d'entretien sont abandonnés dans les allées. Les visiteurs auront parfois du mal à passer, ce qui les oblige à emprunter les petits espaces entre les tombes. Le simple citoyen grincerait des dents en voyant des tombes mal aménagées. D'autres donnent l'impression qu'elles ont été endommagées par un séisme. En réalité, beaucoup de familles de personnes décédées reviennent rarement se recueillir sur les sépultures de leurs proches. Le manque d'entretien, la passivité, voire l'oubli laissent les tombes dans un piètre état. Nous avons également pu constater que des tombes sont érigées sur une pente. Le relief accidenté de Moul Douma est bien connu des Oranais. C'est un cimetière aménagé sur une colline abrupte, car du temps de la colonisation, les autorités françaises interdisaient aux musulmans d'enterrer leurs morts sur des terrains plats. Autre fait, plus alarmant, la consommation de boissons alcoolisées à l'intérieur du cimetière. Enfin, il est à signaler que durant les fortes averses de pluie, il est indiqué que des ruisseaux de boue coulent du haut du cimetière pour se déverser à la sortie des portes sud. Si les morts pouvaient parler, ils auraient demandé un transfert dans un autre cimetière plus propre où l'on fait preuve de respect. Devant cet état des lieux qui n'augure rien de bon, il est temps que les pouvoirs publics interviennent pour prendre en charge les travaux de réhabilitation de cet ancien cimetière d'Oran qui est à l'abondant, voire même oublié depuis une décennie.