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SARKO, LES FLICS, ET LA RUPTURE : De quoi est mort l'algérien Ali Ziri ?
Publié dans Réflexion le 24 - 08 - 2010


Ali Ziri est mort à 69 ans après avoir été interpellé par la police à Argenteuil. Une contre-autopsie montrait clairement des mauvais traitements, tout comme un rapport commandé par la sénatrice Nicole Borvo. Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, venu passer quelques jours en France avant le mariage de son fils, est interpellé à Argenteuil (Val d'Oise) le 9 juin 2009 avec son ami Arezki Kerfali, pour conduite en état d'ivresse. Ziri est d'abord emmené au commissariat, puis, de là, transféré à l'hôpital - où il meurt, 48 heures plus tard. Officiellement, il a succombé à des problèmes cardiaques : c'est du moins la conclusion de l'autopsie effectuée immédiatement après son décès. « Un mois plus tard, le parquet a », dans un premier temps, «classé l'affaire sans suite, affirmant que les investigations menées par la police d'Argenteuil n'indiquaient pas que des mauvais traitements aient eu lieu », indique Amnesty International dans le chapitre consacré à la France de son dernier rapport annuel. Cette version, où les policiers d'Argenteuil jugent – surprise - que les policiers d'Argenteuil n'ont rien commis de répréhensible, présente quelques évidents avantages. Mais, problème : l'enchaînement des faits, tel qu'il a depuis été – partiellement – reconstitué, montre, dans cette émolliente démonstration, quelques failles. Bavure en vue Ainsi, une contre-autopsie, datée du 31 août 2009, retient «la présence de multiples hématomes, dorso-lombaire, thoracique latéral et des membres inférieurs, dont certains », au moins, « peuvent être en rapport avec un maintien » - et conclut que « Ziri, Ali, âgé de 69 ans, est décédé d'un arrêt cardio-circulatoire d'origine hypoxique par suffocation multifactorielle (appui postérieur dorsal, de la face, et notion de vomissement) ».En clair, plutôt qu'à des problèmes cardiaques indéterminés, le défunt pourrait avoir succombé aux effets d'un maintien forcé : c'est la directrice de l'Institut médico-légal de Paris, Dominique Lecomte, qui le dit, et cela prend désormais d'autant plus de poids, qu'un tout récent rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), saisie du cas Ziri au mois de mai dernier par la sénatrice communiste Nicole Borvo, dénonce - après visionnage de vidéos de surveillance du commissariat - le traitement infect infligé au retraité après son interpellation, et réclame « l'engagement de poursuites disciplinaires à l'encontre des fonctionnaires de police qui ont usé de la force de façon disproportionnée et précipitée pour extraire M. Ali Ziri du véhicule de police à son arrivée au commissariat et contre ceux qui ont laissé (…) deux hommes, âgés de 60 et 69 ans, menottés dans le dos, allongés au sol, le visage dans leurs vomissures, pendant environ une heure, sans réagir ». En toute humanité, il va de soi.Comme de juste, ces préconisations de la CNDS sont restées sans le moindre effet : un mois après qu'elles ont été faites, aucun des policiers incriminés n'a été sanctionné, « ni même déplacé », regrette l'avocat Stéphane Maugendre. Plus étonnant : personne n'a encore été entendu par la juge d'instruction en charge de l'affaire – comme si la justice avait là décidé de se hâter en toute lenteur. Amnesty France fustige les bavures de la police Amnesty s'en fait l'écho et relève les insuffisances de la justice. « Des policiers se seraient rendus responsables de recours excessif à la force et de mauvais traitements qui, dans un cas au moins, ont entraîné la mort d'un homme. Outre la lenteur de leur progression, les enquêtes sur ces allégations menées par les organes chargés de l'application des lois et par les autorités judiciaires semblaient souvent manquer d'indépendance et d'impartialité. » Interpellé par la police à Argenteuil, Ali Ziri, 69 ans, sombre dans le coma et meurt. S'agit-il d'une bavure policière ? Enquête.Le 9 juin dernier, le vieil homme est interpellé en voiture. Son ami Arezki K., 61 ans, était au volant. Ils ont bu. L'échange fut très violent. Deux versions. Les policiers, deux hommes, une femme, âgés de 21 à 28 ans, accusent les deux hommes d'outrage. Arezki K. veut porter plainte pour coups et blessure, une plainte qu'un premier commissariat refuse d'enregistrer… Pour Ali Ziri, on ne saura jamais rien. Décédé trois jours plus tard après être tombé dans le coma le soir même. C'est le choc à Argenteuil. Un comité de soutien se crée : Vérité et justice pour Ali Ziri. Le vieil homme a travaillé quarante ans en France. Pendant près de vingt-six ans, il avait bossé dans la même entreprise de transports comme manutentionnaire, faisant vivre sa famille à distance avec son salaire. Marié, père de quatre enfants, depuis la retraite, il passait son temps entre la Kabylie et la France. Cette fois-ci, il venait chercher un cadeau pour le mariage de son fils en Algérie. Mais c'est à l'enterrement du vieux « chibani » que sera conviée la famille le 5 septembre sur ses terres Sarko ,les flics, et la rupture Le 8 juin sur Arte est diffusé un documentaire sur les gardiens de la paix. Un film inquiétant sur l'état de la police. Désabusés, traumatisés, en proie à des dysfonctionnements, les policiers se confient malgré leur devoir de réserve.L'histoire devait être belle, glorieuse ; le socle d'un mandat. La promesse sécuritaire comme slogan de campagne, Nicolas Sarkozy, le premier flic de France, garantissait la rupture.Mais trois ans plus tard, rien ne va plus. Les chiffres sur lesquels Sarkozy a tout misé sont en berne. Et le moral des bleus dans les rangers. Un film, diffusé le 8 juin sur Arte, fait le récit d'une police désabusée, traumatisée, en proie aux dysfonctionnements, prête à exploser.Le film traite pour sa plus grande part la police en banlieue et les conséquences des émeutes en 2005 et 2007. Une autre partie est consacrée aux "bleus" de province, acculés par la pression du chiffre, en colère ou en dépression face aux choix gouvernementaux. Première scène, mardi 23 mars 2010 à Melun, on assiste à l'hommage exceptionnel du policier Jean Serge Nerin assassiné 6 jours plus tôt par l'ETA. A l'extérieur de la cour d'honneur, plusieurs centaines de policiers en civil, silencieux. Sarkozy prend la parole, « Quiconque porte atteinte à un policier, un gendarme, à un fonctionnaire, par l'insulte ou un mauvais geste, porte atteinte à la République ». Soudain on aperçoit à l'image une douzaine de policiers qui lui tournent le dos. Sitôt le discours présidentiel achevé, les policiers se retournent. « Un affront pouvant coûter la révocation pure et simple. Symbole d'un malaise profond » conclut le commentaire.Les journalistes Jean-Michel Décugis et François Bordes ont demandé des autorisations pour filmer à l'intérieur des commissariats. Accès refusé. « Jamais la police n'a été aussi frileuse comme si on voulait nous cacher quelque chose » note Décugis. Qu'à cela ne tienne, les journalistes ont filmé en caméra flouté deux keufs de banlieue et à visage découvert plusieurs policiers, syndiqué, retraité ou simplement courageux voire exaspéré. Leur constat est amer. Une prime au silence Après les émeutes de 2005, et de 2007 à Villiers-le-Bel, la violence est montée d'un cran et la haine progresse des deux côtés. Une réalité embarrassante pour la place Beauvau et l'Elysée qui préfèrent cacher les impairs. Comme cette fusillade déclenchée à Villiers-le-Bel pendant les émeutes où 17 policiers de la compagnie Bravo sur 21 sont blessés. Un flic témoigne en visage caché : « On a voulu en parler à la presse. On nous a fait comprendre via notre patron, via l'Elysée et Beauvau qu'en fait il ne fallait rien dire, que notre carrière pouvait se terminer du jour au lendemain. Alors pour nous calmer, on nous a promis 600 euros de prime à tous ceux qui ont vécu Villiers le Bel et finalement les 600 se sont transformés en 300 euros de bons-cadeaux et une réception en grande pompe à l'Elysée. »Quelle réalité existe sur le terrain ? Celle du discours de tolérance zéro prôné par Sarkozy ou les notes internes de la police, très restrictives ? Les mots d'ordre selon plusieurs témoins sont de se servir le moins possible de son arme ou de son taser ; d'éviter de nouvelles émeutes quitte à ne pas répondre aux provocations.Pour exemple, nous sommes en voiture dans la cité des Bedottes (93) avec Yannick Landurin, un policier syndiqué. Un scooter joue du rodéo et provoque le policier. Mais celui-ci précise qu'il a pour ordre de ne pas répondre de peur que le jeune tombe, se tue et provoque ainsi des émeutes. Conséquence pour ces flics : les actes ne suivent pas le discours et les flics, sous pression, en nombre insuffisant, sont tentés de faire justice eux-mêmes. Réponses de voyous On apprend par deux policiers au visage caché que de plus en plus de gardiens de la paix mènent des « expéditions punitives » malgré les 3423 policiers sanctionnés par l'IGPN, la police des polices. «Aux voyous faut répondre comme des voyous sinon ils comprennent rien » confesse un interviewé. La marmite semble pleine et certains prédisent qu'aux prochaines émeutes, des flics pourraient eux aussi user de leur arme.Pour Pierre-Yves Delachaux, mandaté comme observateur dans un commissariat du 93 après les émeutes de 2005, le problème de la police en banlieue est avant tout structurel. La quasi-totalité des effectifs ont moins de trente ans. « Ils manquent les flics expérimentés, ce que j'appelle les sangliers, qui ont développé de l'intelligence.

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