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Sarkozy, plus c'est gros, plus ça passe
Publié dans Réflexion le 05 - 09 - 2010


« La seule chose que je n'accepterai pas, affirma le Président, c'est qu'on abaisse le niveau des pensions. Elles sont trop basses.» La promesse serait heureuse, si la baisse des pensions n'avait pas été organisée de longue date. En juillet 1993 précisément, par le gouvernement Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du Budget. Cette réforme, opérée au cœur de l'été sans aucun débat national, n'a pas seulement allongé la durée des cotisations de 37,5 à 40 annuités. Elle a surtout sérieusement dégradé les pensions en changeant leurs méthodes de calcul. Résultat : de 1994 à 2010, le taux de remplacement du dernier salaire par la première pension du régime général a été réduit de 12 points, selon le premier rapport du Conseil d'orientation des retraites. Le Chef de l'Etat s'en est pris une fois encore aux 35 heures. Un choix, dit-il, « catastrophique du point de vue des salaires et du point de vue de la croissance » ; un choix qui selon lui a aggravé le chômage. Or si l'on en croit les statistiques présentées dans les graphes ci-contre, la croissance française ne semble pas avoir réellement souffert des 35 heures, non plus d'ailleurs que l'emploi. Quant à la durée hebdomadaire du travail, les salariés français n'ont pas à rougir de la comparaison européenne. Ne comptez pas sur Nicolas Sarkozy pour abroger le bouclier fiscal, puisque sa conviction est faite : «De tous les pays de l'OCDE, nous sommes celui qui paie le plus d'impôts. » Notons toutefois que le Danemark, la Suède, la Belgique et l'Italie dépassent la France à ce classement. Cela signifie, soit dit en passant, qu'aucune corrélation ne peut être établie entre le taux des prélèvements obligatoires et le taux de chômage, particulièrement bas au Danemark et en Suède. Rendons justice à Nicolas Sarkozy : il n'a fait qu'acquiescer au propos de Jean-Pierre Pernaut, affirmant, après tant d'autres : « Un jeune sur quatre est au chômage ». C'est heureusement beaucoup moins que cela, comme le rappelèrent des notes anciennes de ce blog. Mais les idées reçues ont la vie dure, surtout lorsqu'elles sont bien entretenues. A ce propos, saluons l'artiste. Le Chef de l'Etat prétendit un jour qu'il voulait appliquer la règle des trois tiers aux profits des entreprises : un tiers pour l'investissement, un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés. Déchiffrages informa ses lecteurs de l'incongruité d'une telle proposition : elle laminerait l'autofinancement des investissements au profit des salariés. Le directeur général de l'Insee le confirma bientôt. On croyait l'affaire enterrée. Eh bien non ! Nicolas Sarkozy « attaché à cette idée », est prêt à « passer par une loi si les partenaires sociaux ne se mettent pas d'accord ». Cet acharnement inquiète. Pas de bouclier fiscal en Allemagne Combien de fois faut-il répéter un mensonge pour en faire une vérité? Nul doute que Nicolas Sarkozy se soit lancé dans la réalisation d'un test afin de répondre à cette question. C'est ainsi que, depuis plusieurs années, il répète à l'envi que l'Allemagne s'est dotée d'un bouclier fiscal limitant à 50% du revenu les impôts payés par un contribuable. Il ajouta lundi soir qu'outre-Rhin, “il y a un consensus public sur le bouclier fiscal à 50%“. En général, il précise que l'Allemagne a inscrit ce principe dans sa constitution… Ce sont des bobards à peine dignes d'un Frederic Lefebvre. Aucun bouclier fiscal n'existe en Allemagne. Il y eut naguère une disposition indiquant que l'impôt sur la fortune - et uniquement celui-ci - ne devait pas dépasser 50% du revenu. Mais même cette disposition a été abrogée. Si l'ambassadeur de France à Berlin a cinq minutes à perdre et s'il rêve d'une fin de carrière au Zimbabwé, qu'il fasse une note au Président. Mme Liliane Bettencourt est une référence en la matière Les interventions télévisées du Chef de l'Etat se suivent et, décidément, se ressemblent. sur France 2, Nicolas Sarkozy s'est une fois de plus félicité qu'en France, « personne ne paie plus de 50% de ce qu'il a gagné » (en impôts). Et une fois de plus, il a désigné son modèle : « Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans »… Il a répété cela avec un aplomb déconcertant. Ignorerait-il encore, tant le sujet lui tient à cœur, que cette disposition fiscale a disparu outre-Rhin depuis 2006, en même temps que l'impôt sur la fortune, auquel elle s'appliquait exclusivement ? La justification politique du bouclier français pâtit évidemment de cet acharnement à solliciter les faits. « De tous les pays du monde, ajouta le Président, la France est celui qui taxe le plus les contribuables aisés ». C'est difficile à croire, parce que le seul autre pays européen disposant encore d'un bouclier fiscal, le Danemark, met la barre plus haut qu'en France : la somme des impôts sur le revenu et des taxes locales peut y atteindre 59% du revenu. De même, la France n'est pas, “avec la Suède, le pays d'Europe où les impôts sont les plus élevés“, comme l'a prétendu Nicolas Sarkozy. En témoigne le graphique ci-contre, où le poids des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) est rapporté au PIB. Au demeurant, le « contribuable aisé » n'est pas une définition statistique propice aux comparaisons internationales. En revanche, Mme Liliane Bettencourt est une référence en la matière. Elle verse à l'Etat « plusieurs millions d'euros par mois », s'est écrié le Chef de l'Etat. « 400 millions en dix ans », précisa David Pujadas, citant les avocats de la troisième fortune française. Un impôt de quelque 40 millions d'euros par an, certes, c'est une somme. Voyons donc à quoi elle se rapporte. La fortune de la dame est estimée par le magazine Challenge à 14 milliards d'euros – au diable les décimales. Et faisons l'hypothèse que ce patrimoine, intelligemment placé, rapporte 5% l'an. C'est une hypothèse très prudente, car le rendement du capital, sur le long terme, est plutôt de 7% à 8%. Bref, voilà une fortune qui assure à Mme Bettencourt un revenu annuel de 700 millions d'euros. Pour ceux que l'accumulation de zéros déconcerte, disons que cela correspond à plus de deux lotos gagnants par semaine. Ce qui étonne, ce n'est donc pas que la dame paie des impôts, c'est qu'elle en paie aussi peu. 40 millions, rapportés à revenu de 700 millions, cela fait un taux d'imposition de 5,7%. Il faut donc supposer que Mme Bettencourt a divisé fortune et revenus de celle-ci entre plusieurs bénéficiaires. Le secret fiscal interdit d'en savoir plus – à moins, rare privilège, de relever du même centre des impôts que l'intéressée. Ce qui est probable, quoi qu'il en soit, c'est que Liliane Bettencourt acquitte un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sans rapport avec sa fortune estimée. La quasi-totalité de celle-ci est investie en actions de l'Oréal, la firme que son père, Eugène Schueller, créa en 1909. Et comme la riche héritière est membre du conseil, d'administration de l'Oréal, ce placement est assimilé à un outil de travail et, à ce titre, exonéré d'ISF. Le commun des mortels peine en tous cas à admettre que c'est à cette femme, troisième fortune française, que le Trésor public a remis l'an dernier un chèque de 30 millions d'euros au titre du bouclier fiscal. Nicolas Sarkozy, lui , sait pourquoi : « Je souhaite (que Mme Bettencourt) reste propriétaire de l'Oréal et que l'Oréal ne parte pas dans un autre pays ». Etrange justification du bouclier fiscal. S'il n'existait pas, Mme Bettencourt serait très vivement incitée à conserver ses actions de l'Oréal , car en les cédant, elle perdrait le bénéfice de l'exonération d'ISF sur l'outil de travail. Avec le bouclier fiscal, au contraire, l'impôt de Mme Bettencourt est le même – 50% de ses revenus – que sa fortune soit placée dans l'Oréal ou dans n'importe quoi d'autre.

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