«Ce Liban qui ne pleure jamais et qui veut oublier ses peines et sourire au monde entier…» Telle était la phrase prononcée par le grand chorégraphe libanais Ahmed Khelati lors du premier spectacle offert au public bélabbésien, au stade du 24-Février, lors de la soirée d'ouverture du festival international de danses populaires. La troupe, appelée Moulaya, de danseurs et danseuses invités hors compétition à la cinquième édition du festival de Sidi Bel-Abbès, a secoué la scène pendant 17 minutes de spectacles variés de danses et de mouvements, en donnant plein les yeux à l'assistance épatée aussi par les différentes tenues reflétant la richesse des traditions arabes. Le premier tableau artistique offert au public était accompagné de la chanson la plus célèbre au monde du patrimoine libanais, «Aladellouna». La trentaine de danseurs et danseuses, réunis en cercle ou en ligne, se tenaient par les petits doigts, croisaient et déposaient les pieds devant en répétant le mouvement, puis sautaient en inversant les pas et la direction avant de se regrouper en forme de papillons ou se disperser comme pour exprimer la liberté et la joie, un tableau peint aux couleurs du printemps. Chaque mouvement dégagé par les membres de cette troupe, répondant à des notes différentes de la «Dabka», étaient dessiné par ce grand chorégraphe libanais venu d'un pays de verdure. Sa longue expérience dans le domaine, qui prend racine dans les années 80, lui a permis de faire le tour du monde avec plusieurs générations de son pays natal, le Liban, participant le long de toutes ces années, à plusieurs festivals et tournées culturelles au Liban et à l'échelle internationale (Amsterdam, Philadelphie, Monaco, Canne…), comme aux quatre éditions du festival culturel à Doha ainsi qu'à l'exposition arabe à Paris. Interrogée sur son court séjour dans la ville de Sidi Bel-Abbès et ses premières impressions sur la réaction du public, qui était en plein symbiose avec chaque danse présentée par les jeunes artistes, le chorégraphe, heureux et détendu, a souligné que le but de leur participation en hors compétition à ce festival était plutôt de tisser un lien entre les civilisations et traditions des deux pays, et «renouer avec les racines et les ancêtres afin de faire passer un message de paix, de fraternité et de joie au monde entier». «Le fait de se retrouver dans un pays comme l'Algérie, qui nous a accueillis à bras ouvert, un pays dont la culture embrasse l'universel, est pour nous une grande fierté», soulignait encore Ahmed Khelati avant de de quitter la capitale de la Mekerra.