Ameur Mohamed Amine, plus connu par les mélomanes oranais sous le sobriquet de Cheb Amine, a toujours le cœur partagé entre deux passions: la cuisine et la musique. De la première, il fera son métier qu'il continue à exercer dans un grand hôtel étoile de la ville d'Oran ; de sa seconde vocation, il souhaite bâtir une grande carrière artistique. Cheb Amine est né le 29 mai 1984 au quartier St Pierre d'Oran. Il se passionne dès son enfance pour la musique moderne, notamment le rap, le raï et le soul. Il a à peine 12 ans quand il quitte l'école et commence dès lors à montrer un vif intérêt à la cuisine. Il s'inscrit très tôt à l'antenne de Bir el Djir de l'Institut Supérieur de Formation Hôtelière et Touristique de Tizi Ouzou pour poursuivre des études dans cette spécialité qui seront couronnés par un stage de 6 mois dans un grand hôtel d'Oran où il exerce depuis plus de dix ans en qualité de chef de partie dans la gastronomie française. La passion pour la musique, il la tient de son père, un musicien chevronné de la formation El Manar, fort connu dans la sphère artistique d'Oran pour sa virtuosité au ‘oud (luth). Il a eu à accompagner Cheb Khaled au sein de l'orchestre du maestro Kouider Berkane. Le jeune mélomane est très tôt, lui aussi, musicien percussionniste dans une groupe de musique traditionnelle karkabou formée par des jeunes du quartier. A cette époque, il est connu sous le sobriquet de Amine « Tupac », une onomatopée qui atteste de son penchant pour le rythme. Plus tard, il se mettra à écrire et composer ses propres chansons où il opte résolument pour un métissage musical et linguistique. Il s'inscrit dans un genre musical qui une parfaite combinaison entre rap et airs de raï et toutes ses chansons sont systématiquement émaillées de passages en français ou en anglais. Ses influences artistiques sont Cheb Billal, Cheb Kader et le groupe américain Fifty Cents. Cheb Amine plaide pour un rap « nqay », un genre cool qui, même en puisant ses thèmes dans la mal vie et le désarroi des jeunes, tient à se démarquer avec ces chansons aux accents virulents et au verbe fait d'offenses gratuites et d'atteintes à toutes les convenances. En 2008, Cheb Amine éditera un premier album avec son groupe Ghetto 31, un opus de 8 chansons où ses thèmes de prédilection seront puisés dans l'amour, l'amitié, les rapports avec les parents, l'exil que l'on retrouve chez toute une génération de raïmen qui l'ont précédé. Les deux premières chansons « Lik enti man ouellich » et « Essayf sayyef neddi omri lel bhar » parlent d'amour. "Jeune ma yennejemch i'ich fi del bled, Kich yehmel yisoufri fiha melli zed traduit la détresse et la mal vie des jeunes. « Engoulek akhtiq khammem fi oueldik, tu vas mal finir » est un conseil lancé ceux qui veulent tenter la hedda, l'aventure de l'émigration clandestine. « Palestine mahgourine hetta el ouine » est un pathétique hommage à Ghaza. « Hey baby » est une tentative dans la musique soul. En 2009, il lance un second album sans titre qu'il vient d'achever et qui sera bientôt sur les étals. L'album contient 13 chansons, un produit que Cheb Amine qualifie de « commercial » qui comprend des airs rap et des airs raï. C'est DJ Kadirou qui en a signé les arrangements. Cheb Amine compte à son actif quelques galas, dont des soirées à la Maison de jeunes Maoued Ahmed et au Centre culturel français d'Oran. C'est une étoile qui monte.