Au Théâtre AEK Alloula, les spectacles de théâtre pour enfants ont toujours constitué un événement et su capter spontanément les faveurs du public, comme pour nous rappeler à chaque occasion que l'institution théâtrale d'Oran a été la première à accorder tout l'intérêt nécessaire à ce genre. De ce fait, la représentation générale de la pièce pour enfants « El Assad ouel Hattaba », samedi après-midi, devait se dérouler inéluctablement dans un théâtre archicomble. Cinquième production de l'année au TRO, le spectacle « El Assad ouel Hattaba », écrit par Mourad Senouci, devait constituer un test pour le comédien Samir Bouanani, converti en l'occasion en metteur en scène, et la jeune troupe de comédiens qui s'est honorablement acquitté de sa tâche dans un spectacle léger, tout en couleurs et en chansons, comme le veut la tradition dans ce genre de spectacles, qui ne fut cependant pas exempt d'imperfections, notamment sur le plan des costumes qui ne collait pas à l'exubérance du décor et sur le plan de la langue qui, à certains endroits, n'a pas su apporter la dose de naïveté, de poésie et de merveilleux nécessaire. « El assad ouel Hattaba » est une fable qui relate la mésaventure du lion roi, imbu de son pouvoir, qui se voit discréditer par l'homme dans son statut de seigneur de la forêt. Il décide alors d'aller à la rencontre de cet être inconnu et intempestif, dont tous les animaux vantent les mérites et qui vient faire de l'ombre à son auguste autorité, pour se venger définitivement de lui. Dans sa quête il fera, tour à tour, la rencontre de l'âne, du papillon et du singe, qu'il assimilera à l'homme pour se retrouver enfin devant la bûcheronne qui, par un judicieux subterfuge, parviendra à l'enfermer dans une cage lui prouvant ainsi son infériorité devant l'intelligence de l'homme.
