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Détention préventive : "un usage abusif et systématique" (Ksentini)
Publié dans Algérie Presse Service le 09 - 07 - 2011

ALGER - Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a interpellé, dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme en Algérie, le chef de l'Etat sur la détention préventive et l'usage "abusif et systématique" qui en est fait.
Dans un entretien à l'APS, Me Ksentini relève que la détention préventive est une "grande faiblesse de notre système judiciaire" car il en est fait "un usage abusif et systématique", selon lui.
Il est vrai que le ministère avance un taux de 11 % des personnes en détention par rapport à la totalité des détenus, mais pour Me Ksentini, ce taux est "beaucoup plus important" et représente "au moins le tiers" des prisonniers. La population carcérale dans les 133 centres de détention que compte le pays s'élève à environ 56.000 détenus.
"Nous n'avons pas les mêmes critères sur la détention préventive", explique l'avocat qui relève que la loi considère en état de détention préventive toute personne qui n'est pas définitivement condamnée, alors que le ministère de la Justice considère en état de détention préventive uniquement les personnes placées en détention préventive par le juge d'instruction.
"La loi nous permet de nous débarrasser de cet abus et ce n'est qu'à ce moment-là que la justice peut se targuer d'être irréprochable", observe cet avocat, avant de constater que la détention préventive "fait des dégâts dans les foyers et des familles entières se sont écroulées à cause d'elle".
Pour lui, c'est tout simplement une situation "dramatique" qui "nécessite absolument d'être revue". "Si on apporte des corrections avec un peu de bon sens et de bonne volonté, l'Algérie peut devenir un Etat extrêmement propre en matière des droits de l'homme", estime Me Ksentini.
Par ailleurs, le président de la CNCPPDH a souligné avoir interpellé le président de la République dans un rapport qu'il lui a remis il y a deux semaines, sur d'autres sujets, notamment la réconciliation nationale, la levée de l'état d'urgence, la liberté de la presse, la liberté d'opinion et de culte.
Le rapport aborde également la question les droits sociaux et insiste, selon son auteur, sur les élections que la commission voudrait "transparentes", a souligné Me Ksentini. Le rapport fait état aussi du "malaise social" dans le pays, de la souffrance de la jeunesse "marginalisée" et "désespérée" de trouver un logement ou du travail, et aborde le phénomène des "harraga".
Me Ksentini ajoute avoir insisté sur la nécessité d'approfondir la démocratie, car pour lui, "il ne suffit pas de proclamer la démocratie dans les textes mais il faut que la population la ressente dans la pratique quotidienne". A ce sujet, l'avocat juge "insuffisants" les efforts consentis pour une démocratie qui demande à être "améliorée et approfondie".
Le plus important en démocratie, pour la CNCPPDH, ce sont des élections "totalement libres et transparentes, de manière à les rendre indiscutables aux yeux de l'opposition". "C'est à partir de là que les choses changeront vers plus de démocratie", estime l'avocat.
"Cela me chagrine de voir que l'Etat diabolise l'opposition et que l'opposition diabolise l'Etat, alors que les deux parties devraient travailler pour l'amélioration de la pratique démocratique", a commenté Me Ksentini. Il a également regretté qu'une partie de l'opposition ait "refusé" de prendre part aux consultations sur les réformes politiques qui s'étaient déroulées au mois de juin dernier.
"Je ne porte aucun jugement sur les motifs qui sont les leurs (les partis d'opposition). J'aurais préféré qu'ils se présentent, s'expriment, fassent des propositions, et défendent leur point de vue tout en essayant de les imposer", a ajouté Me Ksentini.
Au volet de la réconciliation nationale, l'avocat pense qu'il y a des "dispositions complémentaires" à prendre, parce que pour lui il y a "des oubliés" de cette réconciliation, tel que "les internés du sud qui n'ont pas été indemnisés et qui devraient être réhabilités moralement", a-t-il dit. Il propose aussi d'accorder un statut aux familles des disparus et aux familles des victimes du terrorisme.
Au sujet de la presse, Me Ksentini se déclare pour sa "liberté totale". A son avis, la situation de la presse s'est "indiscutablement améliorée", mais il estime "grotesque", "moyenâgeux" et "inadmissible" de mettre un journaliste en prison pour ses écrits.
"Les Algériens, pris individuellement, sont souvent des lumières, mais ne savent pas travailler ensemble et sont souvent inefficaces en collectivité", selon l'avocat qui estime que "ça commence à devenir pathétique parce que ça a trop duré" et qu'"il est temps pour nous de nous réveiller sérieusement et d'aller de l'avant".
Il a néanmoins relevé que les longues années de terrorisme "ont brouillé les cartes" et ont "complètement dévoyé le pays", avant d'observer que "remettre les choses sur les railles n'est pas du tout facile".
Interrogé sur le cas Mohamed Gharbi, l'ancien moudjahid qui vient d'être mis en liberté conditionnelle dernièrement après avoir purgé dix ans de prison pour avoir tué un terroriste repenti, Me Ksentini s'est félicité que cette libération soit intervenue de manière légale, et dans le respect des lois.
Il a exprimé, pour terminer, son soulagement de voir que les prédictions de règlement de compte et d'assassinat de repentis ayant suivi la promulgation, en 2005, de la charte de réconciliation nationale ne se soient pas confirmées. "L'affaire Gharbi a été heureusement un cas unique", s'est félicité le président de la CNCPPDH.


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