ROME - Un groupe de parlementaires italiens a demandé, jeudi, au gouvernement de leur pays de délivrer des permis de séjour pour les réfugiés africains qui avaient fui la guerre civile en Libye l'an dernier pour rejoindre les côtes italiennes par voie maritime. Ces parlementaires ont indiqué, dans une conférence de presse au Sénat, que ces réfugiés étaient contraints de fuir au péril de leur vie la Libye et sont actuellement placés dans des centres de rétention, appelant le gouvernement à leur octroyer des permis de séjour "pour raisons humanitaires". Selon les conférenciers, le nombre de ces réfugiés serait environ 25.000 personnes dont des femmes et des enfants. Les signataires de la pétition présentée au sénat, qui sont issus du parti démocratique italien (centre-gauche), ont expliqué que ces personnes sont toutes des demandeurs d'asile mais qu'elles n'ont pas obtenu ce droit conformément aux lois européennes dans ce domaine. "Ces gens sont des Africains qui travaillaient en Libye au début de la crise, et leur attribution du droit d'asile et il serait juste et conforme aux conventions internationales, de leur délivrer des permis de séjour pour un an pour des raisons humanitaires", a souligné Roberto della Seta, Vice-Président de la Chambre des députés italiens. Le parlementaire a rappelé la mesure prise par l'ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, l'an dernier, au profit des migrants tunisiens en leur octroyant des permis de séjour pour pouvoir circuler librement en Europe, estimant que le gouvernement actuel devrait prendre une décision similaire pour aider ces personnes placées dans des centres. La pétition a été également adressée au chef du gouvernement Italien Mario Monti, à la ministre italienne de l'Intérieur, Maria Cancellieri et au ministre de la Coopération et de l'Intégration, Andrea Riccardi, selon les conférenciers. Selon un dernier bilan du Conseil Italien pour les réfugiés (CIR), rendu public en janvier dernier, environ 1,5 million à 2 millions d'étrangers principalement des pays du Sahel et d'Egypte vivaient en Libye durant la période l'ancien régime, et depuis le début de la guerre civile dans ce pays, quelque 28.000 sub-sahariens avaient fui vers les côtes italiennes, demandant l'asile. La situation dans ces deux pays a fait grimper les demandes d'asile qui ont atteint le chiffre record de 10.860 au cours des six premiers mois de 2011, une hausse de 102% par rapport à l'année précédente, avait expliqué ce Conseil.
