L'auteur-réalisateur Ahcène Osmani a présenté, mardi soir à Jijel, les premiers rushes de son film "Les Lions d'Algérie", lors d'une cérémonie tenue à la résidence universitaire Abderrahmane-Boussaâ, en présence des autorités de la wilaya, de Moudjahidine et d'étudiantes. Cet échantillon de témoignages de Moudjahidine ayant vécu les moments forts de la guerre de libération nationale est une "contribution à la sauvegarde de la mémoire", a déclaré le cinéaste lors d'un point de presse organisé pour l'occasion. Les épreuves des repérages effectués dans plusieurs hauts lieux de la lutte armée de libération nationale dans ce qui fut la wilaya II historique, mettent en évidence les atrocités des forces coloniales perpétrées envers les populations locales. Ce long métrage de 2h30 est une "épopée de l'Algérie", depuis 1945, avec les massacres du 8 mai, jusqu'au 5 juillet 1962, date de recouvrement de la souveraineté nationale, a indiqué Osmani au cours de son point de presse. Il a également fait savoir que son film qui a nécessité un budget de 1,6 milliard de dinars rassemblera, durant son tournage à travers 29 wilayas du pays, plus de 100.000 figurants, 12 assistants-réalisateurs, 337 techniciens entre décorateurs, machinistes, perchmans, et accessoiristes, ainsi que 22 hélicoptères de type "banane". Les repérages qui ont duré une quinzaine de jours dans la wilaya de Jijel ont permis de glaner un important gisement de renseignements et de souvenirs en relation avec la lutte armée de libération nationale dans cette région, dans certaines zones, à l'image d'El Milia, qui furent déclarées interdites. "Les Lions d'Algérie" ambitionne, selon son réalisateur, de reconstituer des faits historiques avérés et de retracer les étapes les plus importantes de la guerre de libération nationale à travers la wilaya III. Ce long-métrage de mémoire a aussi pour objectif de "glorifier et de magnifier la guerre de libération nationale, d'immortaliser les actes héroïques du peuple algérien dans son combat contre les forces coloniales françaises et dans sa résistance aux atrocités et aux actes criminels de la 4ème puissance mondiale", a encore déclaré le réalisateur. Pour Osmani, "il faut rafraîchir la mémoire à notre jeunesse qui est en droit de connaître l'Histoire de son pays", d'autant que cette oeuvre sera un "cinglant démenti aux nostalgiques d'un passé colonial, banni à jamais par le courage et la bravoure du peuple algérien". Il a appelé, par ailleurs, les pouvoirs publics à accorder "plus d'importance et d'intérêt à l'écriture de l'Histoire du pays au moyen de différents supports". Ahcène Osmani, lauréat d'un prix de l'UNESCO à Montréal (Canada) en 1999, a déjà signé une quinzaine de courts, moyens et longs métrages axés sur le combat contre l'oubli et toutes les atrocités vécues par le peuple algérien pendant la lutte armée de libération nationale.