Le président du Conseil national économique et social, (CNES), Mohamed-Seghir Babes, a plaidé mercredi à Alger pour un partenariat "responsable et paritaire" avec l'Union européenne (UE). L'accord de principe conclu entre le CNES et le Comité économique et social européen (CESE) émane du "respect total et absolu de la décision souveraine de chacune de nos institutions basée sur un partenariat responsable et paritaire", a affirmé M. Babes dans un point de presse sanctionnant ses entretiens avec le président du CESE, Staffan Nilsson. M. Babes, également président en exercice de l'Association Internationale des Conseils Economiques et Sociaux et Institutions Similaires (AICESIS), a prôné, ce sens, "un partenariat basé sur l'échange des points de vue et des expériences", soulignant que "notre pratique en terme de société civile est unique en son genre dans la région maghrébine". Toutefois il a relevé l'existence de "dysfonctionnements et difficultés" dans cette pratique à l'image, a-t-il dit, de "toutes les autres sociétés civiles y compris européennes". "Il est nécessaire de laisser le processus de l'émergence de la société civile se consacrer", a insisté le président du CNES, tout en indiquant que le CESE qui a reconnu les vertus de la société civile algérienne, a convenu avec son partenaire algérien (CNES) de "continuer de travailler ensemble pour consolider cette vision et la partager avec d'autres acteurs". M. Babes a mis l'accent, par ailleurs, sur la "nécessité" d'associer, selon des conditions appropriées, l'ensemble des fractions de la société civile comptant engager sa parole et ses actes responsables et exercer sa citoyenneté en toute responsabilité". "L'Algérie est engagée plus que jamais sur le chemin d'ouverture qui est celui de la pleine reconnaissance du rôle et de la fonction historique et incontournable de la société civile", a affirmé M. Babes. Il a également indiqué que les deux parties se sont mises d'accord sur l'importance de cet enjeu et la nécessité de "faire avancer les choses autour de la capacité d'agréger l'ensemble des éléments de la société civile dans le processus de développement". Concernant le rôle de la société civile dans l'accompagnement de la politique du bon voisinage entre l'Algérie et l'UE, M. Babes a dit que "nous sommes maintenant au cœur d'un dispositif qui entre dans un cadre actionnel", affirmant "l'existence" d'un plan d'action en phase de négociations mettant en œuvre les compétences du CNES et du CESE et engageant également l'ensemble de l'écheveau institutionnel de l'Union européenne. Le président du CNES a fait savoir dans ce contexte, que cette démarche qui est déjà a un "stade de négociations avancées" entre les autorités responsables respectives "va être le fait quasi privilégié et dominant de nos sociétés civiles dans les configurations institutionnelles dans lesquelles les sociétés civiles sont installées". Pour sa part, M. Staffan Nilsson s'est félicité des "bonnes" relations entre son institution et le CNES, ajoutant qu'"il a été convenu avec le partenaire algérien de poursuivre les négociations et les rencontres avec l'implication de certains acteurs pour essayer de garantir les meilleurs formes de coopération entre les pays membres de l'UE et l'Algérie". "Nous avons discuté entre autres des relations bilatérales et je voudrais que ce comité (CESE) joue le rôle de cheville ouvrière entre les deux instances notamment en ce qui concerne la question de la sécurité alimentaire, une question qui intéresse les deux parties et la région du Maghreb en général", a-t-il fait savoir. Abordant par ailleurs ses "appréciations" sur le rôle de la société civile algérienne, M. Nilsson a affirmé que son comité a eu à l'occasion de ses rencontres avec des représentants de la société civile, à constater "beaucoup de progrès". Il a cependant appelé à "accorder plus de place à cette société conformément au plan d'action conclu en 2006, relevant que le CESE "compte maintenant avancer de manière plus sérieuse et efficace avec l'Algérie". Il a également estimé que l'Algérie "peut aspirer" grâce à ses expériences et ses réalisations à un statut plus "privilégié" que d'autres partenaires "pour peu que certaines conditions soient remplies". A rappeler que le CNES et le CESE ont tenu mardi des entretiens autour du rôle de la société civile dans le rapprochement des rives nord et sud de la Méditerranée. Les entretiens ont porté essentiellement sur les voies et moyens d'un rapprochement programmatique entre les sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée en vue de développer et de concrétiser les larges perspectives de coopération qu'ouvre le processus de dialogue social et économique décidé par la déclaration conjointe de coopération signée entre les deux institutions consultatives en 2006.