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L'édition en langue amazighe entre diversité et faiblesse numérique
Publié dans Algérie Presse Service le 30 - 03 - 2013

Malgré le dynamisme de certaines maisons d'édition qui tentent depuis assez longtemps de se frayer un chemin dans la publication du livre en langue amazighe, l'édition dans ce domaine précis demeure aujourd'hui encore en deçà des attentes malgré la diversité des contenus, allant de la poésie au roman en passant par la traduction d'oeuvres littéraires universelles.
La constitutionnalisation en 2002 de tamazight en tant que langue nationale, a même donné naissance à de nouvelles maisons d'édition spécialisées mais les multiples difficultés auxquelles elles font face expliquent, en grande partie, la rareté du livre en tamazight dans les librairies et les bibliothèques.
Au moins douze maisons d'édition sont présentes dans ce créneau, notamment "Tira édition", "Odyssée", "La pensée" et "Al Amal" dont la majorité est domiciliée à Bejaia, Tizi Ouzou et Alger. D'autres maisons d'édition privées et publiques bien connues telles que l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) ou encore Casbah éditions publient quelques titres en tamazight.
Le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), M. Youcef Merrahi, admet sans peine que la publication du livre en tamazight n'a pas encore atteint le niveau escompté du fait que cette activité littéraire en est encore, selon lui, à ses premiers balbutiements. S'y ajoute un "manque d'intérêt" sur le plan pédagogique vis à vis de cette langue malgré son statut de langue nationale depuis environ une décennie.
Depuis sa création en 1995, le HCA se charge de la publication des livres en tamazight, et rien qu'en 2012, quelque 150 productions littéraires ont pu être publiées gratuitement par cette institution, a fait savoir M. Merrahi.
Pour M. Ibrahim Tazaghert, propriétaire de la maison d'édition Tira (Bejaia), la non vulgarisation de la langue amazighe est un des facteurs à l'origine de la faiblesse de la production littéraire en tamazight. "En dépit de son officialisation en tant que langue nationale, tamazight n'est pas encore dûment reconnue sur le plan institutionnel, d'où la marginalisation du livre en tamazight", a-t-il soutenu.
Il suffit en effet d'une brève tournée dans les librairies d'Alger pour s'en convaincre. Le livre en tamazight est quasiment absent des rayons, si ce n'est quelques exemplaires ici et là, plus à caractère pédagogique que littéraire.
De son côté, M. Tayeb Bibani, gérant de la bibliothèque de L'union des écrivains algériens, estime que le manque de demande sur les livres en tamazight, conjugué à l'absence de propositions de titres de la part des différentes maisons d'édition, n'incitent pas à la lecture de ce genre d'ouvrages.
Certains lecteurs imputent également ce manque d'engouement pour ces livres à la difficulté de lire la langue amazighe faute d'uniformisation de l'alphabet berbère. Le blocage psychologique pouvant naître du caractère tout à fait nouveau de l'édition littéraire en tamazight y serait aussi pour quelque chose.
Pour M. Youcef Amer, propriétaire de la maison d'édition "Al Amel" (Tizi Ouzou), ce type de livre connaît une faible demande du fait de la non standardisation du mode de transcription en tifinagh, arabe ou latin, ce qui entrave, a-t-il dit, la distribution du livre sur tout le territoire national ou bien le confine aux productions à caractère pédagogique ou parascolaire.
Des maisons d'édition menacées d'extinction
Dans les salons du livre organisés en Algérie, le livre en tamazight tous types confondus ne représente bon an mal an que 1 % de l'ensemble des ouvrages exposés, à en croire le secrétaire général du HCA, qui considère toutefois que la promotion de ce genre de livres passe "inéluctablement" par la participation des maisons d'édition concernées aux différentes manifestations littéraires.
Seulement, les éditeurs de livres en tamazight se plaignent, d'une seule voix, du manque de moyens matériels leur permettant de louer des stands dans les différents salons dédié au livre et à la lecture...
S'agissant de l'expérience du HCA, qui organise à Bouira le salon annuel du livre en tamazight et des supports audio-visuels correspondants, M. Merrahi déplore que cette manifestation culturelle "rencontre de nombreuses difficultés dues au manque de moyens et à des problèmes d'ordre bureaucratique".
Pour M. Tazaghert, éditeur depuis 2008, le livre en tamazight souffre d'un manque de vulgarisation en raison de l'absence d'un journal en langue amazighe. Ceci confirme, a-t-il relevé, l'idée selon laquelle le patrimoine culturel amazigh se transmet surtout par voie orale.
Concernant la création de sa maison d'édition "Tira" ("écriture" en tamazight), M. Tazaghert a confié qu'elle était née de ses propres convictions linguistiques et littéraires et se félicite, à l'occasion, du fait que son établissement a réussi à éditer de grands titres de la littérature universelle, comme "Le vieil homme et la mer" d'Ernest Hemingway, traduit par Mohamed Aarab Ait Kaci, ou encore "Calila oua dimna", traduit par le poète Boualem Senoussi.
Conclusion générale des différents interlocuteurs : malgré les nombreuses contributions littéraires dans le roman, la poésie ou le théâtre, il reste beaucoup à faire pour que le livre en tamazight trouve la place qu'il mérite parmi les autres publications et sorte définitivement des sentiers battus du bricolage-replâtrage et du statut étriqué de "simple activité d'amateurs".


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