La coalition de l'opposition à Djibouti USN (Union pour le salut national) a mis en garde mercredi contre les risques d'une "révolte populaire", à la veille de l'élection présidentielle dans laquelle le président Ismaël Omar Guelleh est candidat pour un quatrième mandat, ont rapporté des médias. "La perte de confiance des citoyens djiboutiens dans le processus électoral risque de pousser à une révolte populaire" et menace "directement la sécurité et la stabilité tant recherchées par la communauté internationale présente à Djibouti", écrit le représentant à Paris de l'USN Maki Houmed-Gaba, dans une lettre ouverte au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement djiboutien a modifié la constitution pour permettre au président de briguer un quatrième mandat "officialisé par la force", et il est "responsable d'une politique systématique de répression à l'encontre des formations politiques, des organisations de la société civile et des citoyens djiboutiens", affirme le responsable de l'opposition. M. Houmed-Gaba réitère les accusations de l'opposition contre les forces de sécurité, responsables selon elle du "massacre de 27 civils", le 21 décembre dernier, lors d'une cérémonie traditionnelle. Le gouvernement avait lui évoqué 7 tués et des blessés tant chez les civils que les policiers. Le secrétaire général de l'USN, Abdourahman Mohamed Guelleh, est "en détention depuis plus de trois mois, accusé de participation à une action subversive", ajoute le responsable de l'opposition, qui dénonce aussi "l'arrestation cette semaine d'une partie de (la) famille" de M. Guelleh. M. Houmed-Gaba demande au chef de la diplomatie française "d'exiger un véritable dialogue politique du gouvernement djiboutien avec la coalition USN, à la veille d'élections présidentielles du 8 avril, d'ores et déjà rejetées par un grand nombre de Djiboutiens ainsi que par une partie importante de l'opposition djiboutienne". Lors d'un entretien mardi à Paris avec son homologue djiboutien Ali Mahmoud Ali Youssouf, M. Ayrault a évoqué la situation politique à Djibouti, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. "Les deux ministres ont évoqué le climat politique, à l'approche des élections, et l'importance du dialogue pour une situation apaisée", a simplement indiqué le ministère.