Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en urgence, mercredi, pour débattre de la situation à Alep après plus d'une semaine de combats dans la périphérie de la ville syrienne, en violation du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 février et que les Etats-Unis et la Russie tentent de rétablir. La réunion se tiendra à la demande de la France et du Royaume-Uni pour tenter de rétablir le cessez-le-feu, au moment où des efforts diplomatiques s'intensifient pour tenter de mettre un terme au bain de sang coulé depuis le 22 avril à Alep, deuxième ville syrienne divisée en deux, où de nouveaux combats et bombardements entre forces gouvernementales, et l'opposition armée ont fait mardi une trentaine de morts. Le jour même, Moscou avait déclaré lors de la visite de l'envoyé spécial de l'ONU en Russie, Staffan de Mistura, espérer un cessez-le-feu "dans les prochaines heures" à Alep, tandis que le chef de la diplomatie américaine John Kerry a menacé le président syrien Bachar al-Assad de "répercussions si Damas ne respectait" pas le nouveau cessez-le-feu actuellement discuté entre Washington et Moscou, qui concerne notamment la ville d'Alep. De son côté, l'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, a estimé que la situation à Alep était un dossier relevant "de la plus haute priorité". "Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence à ce sujet mercredi" a-t-il dit, soulignant qu'"Alep brûle". Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques Jeffrey Feltman rendra compte aux 15 pays membres de la situation dans cette grande ville du nord de la Syrie. Toujours sur le plan diplomatique, une réunion doit se tenir mercredi à Berlin entre les ministres des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier et français Jean-Marc Ayrault, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura et le coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hijab pour discuter de la situation sur le terrain dans ce pays en crise depuis 2011. Reprise des violences malgré le cessez-le-feu La Russie dit "maintenir des contacts quotidiens avec la partie américaine sur le dossier syrien", ajoutant qu'"un accord devrait bientôt être élaboré par la Russie et les Etats-Unis sur le cessez-le-feu à Alep". "J'espère qu'une décision serait bientôt annoncée, peut-être même dans le prochaines heures", a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, notant que les deux pays faisaient des efforts conjoints pour promouvoir une trêve "élargie et consolidée"en Syrie. Sur le terrain, les rebelles ont lancé une attaque d'envergure avec de violents bombardements contre les secteurs gouvernementaux d'Alep, où au moins 16 civils ont été tués et plus de 60 blessés, selon l'agence de presse syrienne Sana. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a donné un bilan de 19 morts et 80 blessés, dont certains grièvement atteints. Condamnation des attaques contre le corps médical L'envoyé chinois aux Nations Unies, Liu Jieyi, a appelé la communauté internationale à intensifier la protection du personnel et des installations médicales dans le conflit syrien suite aux récentes attaques contre des hôpitaux en Syrie. Les actes de violence, les attaques et les menaces contre le personnel médical devraient être mis en examen et punis par le droit national, a affirmé M. Liu après qu'une résolution condamnant de telles attaques a été adoptée mardi par le Conseil de sécurité de l'ONU. Cette résolution adoptée à l'unanimité par le conseil de 15 pays est intervenue suite à une série d'attaques visant des hôpitaux en Syrie. L'agence de presse syrienne a indiqué notamment que "des obus tirés par les rebelles" contre l'hôpital al-Dabit, dans le quartier de la Mohafaza, au centre d'Alep, ont fait trois tués et 17 blessés. Au total, quatre hôpitaux du côté sous contrôle des rebelles et deux du côté sous contrôle du gouvernement ont été durement touchés par la dernière vague de violences, selon les médias. La semaine dernière, l'hôpital de campagne d'al-Qods, situé dans un quartier occupé par les rebelles à Alep, avait également été frappé par un missile tiré par un avion de chasse. L'envoyé chinois a en outre appelé le Conseil de sécurité à mener "activement de bons offices diplomatiques et politiques afin de résoudre les différends entre les parties concernées via des méthodes pacifiques, dont le dialogue et la négociation".
