La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a réaffirmé jeudi à Alger que la levée des réserves émises par l'Algérie concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), "n'entame nullement les constantes nationales, ni les valeurs religieuses". Lors d'une séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, la ministre qui répondait à une question sur la levée des réserves émises par l'Algérie concernant certains articles de la CEDAW, a affirmé que la levée de ces réserves "n'entame nullement les constantes nationales, ni les valeurs religieuses". "La démarche est, aujourd'hui, purement pragmatique, en ce sens qu'il s'agit d'énumérer les questions techniques relevant des prérogatives du ministère de la solidarité nationale, compte tenu des obstacles qui entravent la mise en œuvre de son programme d'action sur le terrain. Il s'agit également de définir les questions juridiques dont la révision est du ressort du ministère de la Justice", a-t-elle ajouté. La ministre a tenu à rappeler à ce propos que "la Constitution algérienne stipule que l'Islam est la religion de l'Etat", précisant que "la levée des réserves émises par l'Algérie sur certains articles de la convention ‘CEDAW' s'inscrivent dans le cadre des acquis réalisés en matière de promotion du rôle de la femme et concernent les amendements introduits à certaines lois algériennes liées à la femme". Après l'actualisation des codes de la famille et de la nationalité en 2005, lequel a permis à la femme algérienne, mariée à un étranger, de donner sa nationalité à ses enfants et de voir sa place consolidée au sein de la famille notamment lorsqu'el "n'entame nullement les constantes nationales, ni les valeurs religieuses" le a la garde de ses enfants mineurs, les réserves ont été levées à l'époque sur l'article 9 (alinéa 2) de cette convention internationale, en vertu du décret présidentiel du 28 décembre 2008. La ministre a rappelé la loi amendant le code pénal qui évoque la criminalisation de la violence, publiée en décembre 2015 et la dernière révision constitutionnelle de 2016 qui a consacré le principe de parité homme/femme dans le marché du travail, soulignant qu'il s'agissait de la poursuite de cet effort en levant les réserves sur certains articles de cette convention internationale et en tenant compte des acquis réalisés. L'Algérie a adhéré, le 22 janvier 1996, à la convention internationale, en émettant des réserves sur certains de ses articles, par égard aux grands principes contenus dans la législation et la règlementation nationales, notamment dans les codes de la famille et de la nationalité.