Les prix du mouton de l'Aïd sur les marchés et les points de vente ouverts dans la wilaya de Aïn Defla maintiennent leur tendance à la baisse affichée depuis une quinzaine de jours, suscitant un profond soulagement parmi les chefs de famille à la veille de la célébration de la fête du sacrifice. Nombre de pères de familles de condition modeste rencontrés dimanche par l'APS reconnaissent avoir appréhendé les dépenses inhérentes à l'achat du mouton de l'Aïd notamment eu égard au fait que cette fête religieuse intervient quelques jours seulement après la rentrée des classes. Il faut dire que comparativement à l'année dernière, une baisse atteignant 10.000 dinars, voire plus, est signalée par les habitués de ces marchés qui soulignent qu'un jeune mouton d'à peine six mois est proposé entre 24 000 et 28.000 dinars alors que le prix de la bête de huit à neuf mois tourne autour des 32 000 dinars. Pour d'aucuns, cette chute des prix aussi salutaire inattendue permettra à de nombreux pans de la société d'effectuer le sacrifice de l'aid, mettant par la même occasion du baume au coeur de leur enfants qui attendent avec impatience le moment où ils pourront parader avec leur mouton. --Des prix nettement inférieurs à ceux affichés l'année dernière-- Même si sa renommée n'est pas identique à celle du mouton de Djelfa, Aïn Sefra, Naâma ou Mécheria, celui de Aïn Defla n'en constitue pas moins le point de mire des citoyens des régions avoisinantes (Alger, Blida, Tipaza, Mascaraà) au regard des caractéristiques de sa viande et de l'alimentation qui lui est astreinte par les éleveurs. Au marché à bestiaux de Aïn Defla, les prix des bêtes variaient entre 20 000 et 55 000 dinars. Sous un soleil de plomb, des pères de familles négociaient les prix proposés dans l'espoir de voir ceux-ci diminuer encore de deux ou trois mille dinars. "Faites tout le tour du marché et je vous défie de trouver un mouton à ce prix (35 000 dinars)", lance un vendeur venu de la région de Aïn Soltane ( une cinquantaine de km au sud de Aïn Defla) à un citoyen, jurant l'avoir acquis à 42 000 dinars. "Prenez le et ne me payez qu'après y avoir goutté le jour de l'aïd", enchaîne Abderahmane (l'éleveur), visiblement convaincu de la qualité de son mouton. Assurant que les prix des moutons ont considérablement chuté par rapport à l'année dernière sans pour autant se prononcer sur les raisons de cette métamorphose, ce quadragénaire soutient avec philosophie qu'il faut parfois "travailler à perte". La tendance à la baisse du prix du mouton est également perceptible au niveau du marché d'El Attaf (30 km à l'ouest de Aïn Defla). De manière générale, les citoyens jettent leur dévolu sur les moutons dont les prix oscillent entre 25 000 et 40 000 DA, relèvent des vendeurs. Selon un vendeur venu de Ksar El Boukhari (Médéa), les prix affichés sont inférieurs de quelque 15 000 dinars par rapport à ceux de l'année dernière, assurant que pour cet aïd, tout le monde procédera au sacrifice car, assure-t-il, " il y en a pour toutes les bourses". --Se faire accompagner par un connaisseur avant de se rendre au marché à bestiaux-- La vente de moutons étant une activité très lucrative qui aiguise l'appétit des revendeurs, nombre de citoyens ne se "jettent pas à l'eau" en dépit de la clémence du marché, prenant le temps qu'il faut pour examiner les bêtes de manière exhaustive. "Le marché à bestiaux c'est comme celui des voitures, il faut de préférence s'y rendre accompagnée d'une personne qui en connaît les rouages afin de ne pas avoir de mauvaises surprises", soutient Ali, rencontré au marché Aâdja de bétail situé à la sortie sud de Khémis Miliana, affirmant qu'il ne faut pas se fier à allure du mouton, "le plus important étant le régime alimentaire qu'il observe". Se disant "profane", en matière de connaissances relatives aux spécificités du marché du mouton, il soutient que les procédés auxquels recourent certains vendeurs pour engraisser les moutons incitent à être "vigilant" et à se faire accompagner d'une personne expérimentée avant de s'"aventurer" dans un marché à bestiaux. Ainsi donc, Aïn Defla où le bêlement des moutons se fait entendre aux quatre coins de la ville vit, ces jours-ci, une ambiance particulière. Tout le monde, les enfants en premier lieu, éprouve du plaisir à regarder ces troupeaux dans les immeubles ou dans les rues. Cette grande fête religieuse à laquelle tout le monde accorde une grande importance, est synonyme de grosses dépenses car il faut également acheter des vêtements neufs aux enfants, préparer plusieurs gâteaux et acheter un tas de produits.