Il est conseillé de remettre le document d'archive aux historiens et académiciens intègres pour une "écriture objective de l'histoire de la révolution algérienne", a considéré mercredi l'historien Mohamed-Lamine Belghith. Dans sa communication aux travaux du séminaire national sur "la Révolution libératrice algérienne, entre document d'archive et témoignage orale", initié par l'université Abdelhamid Mehri (Constantine-3), le même universitaire a relevé que "le document d'archive peut contenir des vérités destructrices et doit de ce fait être remis aux seuls historiens et académiciens intègres". Les nouvelles orientations en matière d'utilisation des archives susceptibles de renfermer des surprises exigent "les conditions d'expérience, d'objectivité et de neutralité des historiens en plus de leur capacité à distinguer entre authentique et faux document", a ajouté le conférencier, estimant que "la sagesse recommande de reporter la divulgation de certaines vérités laissant au temps de faire son travail". Le même historien a distingué entre trois types d'écriture de l'histoire que sont l'écriture officielle contenue dans les manuels et encyclopédies, celle populaire transmise par l'oralité, les documentaires, les films et la presse et celle académique qui exige maîtrise parfaite des langues et dialectes notamment. De son côté, Azzedine Boumezou de l'université organisatrice a souligné l'importance de l'histoire orale dans la transcription de l'histoire de la Révolution en permettant notamment de combler certaines vides laissés par les documents d'archive. Il a également relevé que "le caractère secret des actes révolutionnaires empêchait souvent le recours aux documents parfois même détruits de crainte de tomber dans les mains de l'armée ennemie d'occupation". "Soixante-quatre ans après le déclenchement de la Révolution de libération, la majorité des acteurs de ces évènements sont morts ou se trouvent en âge très avancé sans avoir transcrit leurs témoignages parfois livrés grossièrement à leurs familles pouvant constituer source d'information exploitable", a encore souligné l'intervenant. Ce séminaire de deux jours devra connaître la présentation de nombreuses communications et la projection de documentaires sur la glorieuse révolution de novembre avant l'adoption de recommandations.