Pan d'une mémoire collective entre les deux peuples algérien et tunisien, et témoins de la lutte des peuples maghrébins contre le colonialisme, les évènements sanglants de Sakiet Sidi Youcef dont le 61ème anniversaire sera célébré vendredi prochain, demeurent un "champ d'investigation ouvert" à même de rapprocher davantage les deux peuples. Pour Dr Djamel Ouarti, enseignant d'histoire à l'université Mohamed-Chérif Messaadia de Souk Ahras, les évènements de Sakiet Sidi Youcef "n'ont pas suffisamment été étudiés". Pour lui, les quelques études et recherches universitaires consacrées à ces évènements sont basées sur des informations rapportées par la presse d'alors ou dans le cadre des articles abordant ces évènements en tant qu'un "détail" de la Guerre de libération nationale. Ainsi, cet épisode a été évoqué par le défunt Dr Yahia Bouaziz, dans le second tome de son ouvrage "la révolution d'Algérie aux 19ème et 20ème siècles" et par Abdalah Megalati dans sa thèse de magister sur "le rôle des pays du Maghreb arabe dans le soutien de la révolution de libération algérienne", souligne l'universitaire. Dr Ouarti affirme également qu'en dépit des efforts des deux ministères des Moudjahidine et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, les chercheurs sur la révolution libératrice trouvent des difficultés d'accès aux diverses archives exigeant des déplacements personnels vers les lieux de leur conservation à l'étranger, à l'instar de la France, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte et de la Syrie. Il a ajoute que l'Union soviétique avait expliqué l'attaque par "le désespoir de la France devant son incapacité à brider le peuple révolté". "L'emplacement de Sakiet Sidi Youcef était stratégique en tant que zone frontalière pour l'activité de l'ALN, centre de transit des armes et munitions et lieu de regroupement des réfugiés", ont relevé Amel Djeddi et Khaoula Bouziane, dans leur mémoire de master présentée en 2016 à l'université de Tébessa et intitulée "l'agression française sur Sakiet Sidi Youcef et son impact sur la position tunisienne envers la révolution". Approchées par l'APS, les deux chercheuses ont souligné que parmi les plus importants ouvrages de référence à leur travail figurent le livre "Les tunisiens et la révolution algérienne" du chercheur tunisien Habib Hassan Ellaouleb et l'étude "Les rapports algéro-maghrébins et africains durant la Révolution algérienne" d'Abdallah Megalati. Pour ces deux universitaires, ces mémoires abordent les évènements étudiés selon des angles multiples malgré le fait de refléter parfois "des points de vue personnels ou des orientations politiques et idéologiques".