La Coupe arabe 2025 ne cesse de livrer ses secrets, et ce n'est certainement que le début. L'Egypte a ressenti lors de son match de ce mardi les effets et en a fait les frais. Pour son entrée dans la Coupe arabe 2025, opposés au Koweït, elle s'est tout naturellement vue accrochée (1-1) dans un duel où elle évita une défaite qui aurait fait grand bruit. Espérait un début tranquille, une mise en route sans secousse. Elle a finalement eu droit à une piqûre de rappel : dans cette compétition où les certitudes s'effritent aussi vite que les minutes défilent, le prestige ne protège de rien. Face à un Koweït insolent de courage, les Pharaons ont frôlé l'humiliation, arrachant l'égalisation qu'au bout d'un temps additionnel devenu salvateur. Ce match n'a pas seulement montré les limites égyptiennes, il a révélé, avec force, l'évolution d'un football arabe qui ne se satisfait plus des étiquettes de «grand» et de «petit». Le Koweït, présenté comme un invité discret du tournoi, a joué avec une maturité et une audace qui ont confondu les pronostics. Organisation compacte, transitions éclairs, volonté farouche de ne rien céder : les Koweïtiens ont donné une leçon de sobriété et d'efficacité à une Egypte étonnamment indécise. L'ouverture du score en est devenue presque logique, fruit d'une équipe qui croit à ses plans et s'y tient. En face, les Pharaons ont trop longtemps joué avec la lenteur des équipes persuadées que leur moment finira par venir. Il n'est venu que grâce à une erreur grossière du gardien adverse, expulsé pour une sortie totalement décalée qu'aucune lecture tactique ne saurait justifier. Le penalty transformé n'a fait qu'éviter une défaite retentissante, sans masquer les signaux d'alarme. À l'issue de la rencontre, le sélectionneur Helmy Tolan a choisi de se réfugier derrière une déclaration désarmante : « Nous pouvions marquer dix buts. » On rappellera surtout qu'ils n'en ont inscrit qu'un, et sur penalty. Face à la performance impressionnante du Koweït, cette tentative de minimisation sonne creux, presque en décalage avec la réalité du terrain. Résultat : un groupe totalement relancé, une Egypte qui sème plus de doutes que de certitudes, et un Koweït qui s'installe comme l'une des révélations de cette édition 2025. Et plus encore : un message clair envoyé à tous les favoris. Dans cette Coupe arabe, la seule équipe qui gagne est celle qui joue. Et le Koweït, lui, a réellement joué. Le Maroc et l'Arabie saoudite ont eu peur Dans ces deux rencontres inaugurales, un point commun saute aux yeux : le Maroc comme l'Arabie saoudite ont semblé aborder leur match avec la conviction d'être au-dessus, une confiance assumée mais parfois trompeuse. Le Maroc, malgré un score flatteur de 3-1, a traversé de longues séquences où son assurance s'est transformée en excès de confort. Les Lions de l'Atlas ont dominé l'entame avec une maîtrise presque arrogante, pensant probablement avoir plié l'affaire dès le 2-0. Pourtant, les Comores ont mis en lumière des failles inquiétantes : une défense marocaine fébrile, un milieu parfois désorganisé et une équipe qui, une fois bousculée, peinait à retrouver ses repères. La seconde période a même ressemblé à un rappel à l'ordre : six occasions franches comoriennes, un Maroc recroquevillé et dépendant de l'inexpérience adverse pour éviter un retour au score. Une victoire, certes, mais loin de la démonstration qu'on aurait pu imaginer — presque un avertissement déguisé pour une équipe qui semblait se croire à l'abri trop tôt. Le résumé : le Maroc impose son tempo et étouffe son adversaire. Certains y verront une domination écrasante, mais les Comores, malgré un manque d'expérience évident dans le dernier geste, sont par moments parvenus à faire vaciller une défense marocaine parfois hésitante. Pressés, trop pressés même, les attaquants comoriens ont souvent gâché leurs meilleures situations, oubliant qu'une transition manquée pouvait se payer cash. Du côté de l'Arabie saoudite, le scénario a été plus maîtrisé, mais une impression similaire se dégage : une équipe convaincue de sa supériorité technique, parfois un peu trop sûre de sa capacité à faire la différence quand elle le décide. Si la victoire 2-1 face à Oman récompense un collectif mieux rodé, elle résulte aussi d'un match où les Saoudis ont laissé leur adversaire croire, à plusieurs reprises, qu'un exploit était possible. Le but omanais annulé juste avant la pause a été un sérieux avertissement, et l'égalisation de Ghanim Al-Habashi a démontré que la rencontre pouvait basculer si l'Arabie saoudite levait trop le pied. Le but d'Al-Shehri, à un moment où le doute commençait à s'installer, a rétabli une hiérarchie que les Saoudiens pensaient sans doute plus évidente. Ces deux matchs rappellent que dans une compétition aussi dense que la Coupe Arabe, la supériorité présumée ne suffit jamais. Maroc et Arabie saoudite ont gagné, mais tous deux ont laissé transparaître une forme de confiance un peu trop confortable. Une attitude qui, face à des adversaires plus expérimentés que les Comores ou Oman, pourrait rapidement se payer.