Une Agence nationale de la qualité de l'enseignement supérieur sera créée prochainement, a annoncé mercredi à Oran, un enseignant-chercheur à l'Ecole nationale des travaux publics d'Alger, membre responsable de la commission d'implémentation d'un système d'assurance qualité des établissements du supérieur en Algérie (CIAQES). Dans une communication sur "la demande algérienne dans l'implémentation de l'assurance-qualité dans l'enseignement supérieur", animée lors des travaux du colloque méditerranéen sur l'accréditation des formations d'ingénieurs ouverts mercredi à l'Ecole nationale polytechnique d'Oran "Maurice Audin" (ENPO-MA), Mohamed Lerari a affirmé que ce projet attendu depuis l'année 2018 et validé par la tutelle permet d'accompagner les efforts visant à améliorer la qualité de l'enseignement supérieur et également la gouvernance des établissements de l'enseignement supérieur, notamment les écoles. "Un travail colossal a été accompli depuis 2012 avec la formation des personnes-ressources, à savoir les responsables assurance-qualité des établissements et surtout l'élaboration d'un référentiel qualité", a souligné le conférencier, expliquant que ce référentiel est un ensemble de près de 130 objectifs-qualité, répartis sur sept (7) domaines correspondant à l'action d'une université, à savoir la formation, la gouvernance, la recherche, la vie à l'université, les infrastructures, la coopération et les relations avec le monde socio-économique. Il a précisé, a ce titre, que les trois derniers domaines étant spécifiques au contexte algérien, l'un visant à préserver les investissements en matière d'infrastructures, l'autre à encourager la mobilité nationale et internationale des étudiants et des enseignants pour encourager l'université à se tourner vers le monde socio-économique de manière à contribuer au développement du pays . Au passage, il a rappelé que le modèle assurance-qualité est basé sur l'évaluation qui, elle-même, comporte deux parties, à savoir l'auto-évaluation en interne menée sur la base du référentiel national et une évaluation externe qui représente le regard externe . La coordinatrice du Réseau mixte des écoles algéro-françaises, Meriem Houda Belmehdi a indiqué, quant à elle, que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé un processus d'autoévaluation ainsi que la démarche assurance qualité, il y a plus de deux ans. Un rapport a été adressé à la tutelle qui a assumé sa volonté à bâtir un projet d'établissement et à aller vers l'accréditation de la formation pour assurer à la fois la reconnaissance des diplômes que ce soit à l'intérieur ou en tant que label d'excellence, a t-elle expliqué, estimant qu'il est impératif pour l'agence d'élargir le cercle de ses compétences au monde socio-économique pour les besoins des futurs diplômés. L'expérience française en matière d'accréditation des programmes et des écoles d'ingénieurs a été mise en exergue par Didier Erasme, membre de la commission française des titres d'ingénieurs (CTI) selon les référentiels français et européens (EURO-ACE), qui a mis en avant l'importance du processus d'accréditation du diplôme, son admission par l'Etat et la référence (CTI). L'expérience et le témoignage dans l'accréditation des formations d'ingénieurs: cas de l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis (ENIT) a été également abordé lors de la première journée de ce cette rencontre de deux jours, qui a été une opportunité pour les participants de connaître l'intérêt de la coopération et les projets internationaux et de s'enquérir des référentiels des compétences, de la qualité, des métiers, de la formation accordée par une agence, des avantages du label qualité et autres critères majeurs de l'accréditation. Auparavant, le directeur de l'Ecole nationale polytechnique d'Oran, Mohamed Senouci a mis en avant l'importance du développement et de la diffusion de la culture d'assurance qualité et autres actions en faveur de la reconnaissance académique et professionnelle.