Plusieurs laiteries privées connaissent de "graves difficultés" d'approvisionnement en poudre de lait, subventionnée par l'Etat, a indiqué lundi à l'APS le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, appelant à une répartition "équitable" des quotas entre public et privé. "Nous subissons une discrimination en matière d'acquisition de poudre de lait subventionnée par l'Etat. Les unités de production du secteur public bénéficient de quantités qui leur permettent de fonctionner en H24, tandis que plusieurs laiteries privées n'ont que l'équivalent de deux ou trois heures de production de lait en sachet par jour", a déploré M. Ziani. Affirmant que sa confédération réclame une répartition "équitable" des quotas entre les laiteries publique et privées, M. Ziani a expliqué que le groupe public "Giplait", à travers ses 15 unités de production, est "privilégié" par rapport aux laiteries privées, dont le nombre dépasse les 120 laiteries. Il a, dans ce sens, rappelé la tenue le 2 mai courant d'une réunion, au siège de la CIPA, durant laquelle ont été dénoncées les "graves difficultés et obstacles" dont sont victimes les laiteries, ainsi que les "barrières qui mettent en danger la viabilité de l'outil de production et le maintien du niveau de l'emploi direct et indirect" de ces privés. Les participants à la réunion, présidée par M. Ziani, avaient notamment souligné "l'impact dévastateur de cette perturbation (manque d'approvisionnement) sur leurs revenus, et par conséquent leur capacité à rembourser leurs dettes et maintenir leurs investissements". Le responsable a donc déploré la fabrication et la commercialisation de produits dérivés avec des prix libérés par certaines laiteries en recourant à la poudre de lait subventionnée, précisant que l'ONIL qui possède 24 contrôleurs en la matière, "ne peut pas tout contrôler à travers toutes les wilayas du pays". M. Alim a précisé que plus d'une autre centaine de laiteries privées activent à travers le territoire national dans la production du lait et ses dérivés "sans toutefois recourir à la poudre de lait subventionnée". "Ils achètent de la poudre de lait chez des importateurs privés puis transforment et vendent librement leurs produits", a-t-il fait savoir. Selon lui, le prix réel d'un (1) litre de lait, nécessitant 103 grammes, est 42 DA et non pas 25 DA, comme c'est le cas en Algérie, relevant que la consommation nationale du lait est de 139 litres par habitant/an, alors que la moyenne recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 90 litres par habitant/an. M. Alim a appelé les laiteries privées à s'organiser dans des coopératives et à investir dans la production nationale de lait, précisant que "Giplait" s'est déjà lancé dans de ce type d'investissements. Il a également appelé au développement de la production nationale de lait cru pour répondre aux besoins de consommation et réduire la dépendance de l'Algérie à la poudre de lait importée, rappelant que la facture de l'importation de ce produit avoisine les 600 millions de dollars en 2018.