Les manifestants sont sortis une nouvelle fois, pour le 19ème vendredi consécutif à Alger, réitérant leur attachement au départ de tous les symboles du système, au moment où les initiatives de dialogue se poursuivent sur la scène politique pour tenter de parvenir à une solution à la crise que traverse le pays. Les manifestants, dont le nombre était visiblement inférieur par rapport aux précédentes marches, ont commencé, dès la matinée, à se regrouper à travers les principales artères de la capitale, notamment au niveau de la Grande-Poste, Boulevard Amirouche, rue Hassiba Benbouali et place Maurice Audin où un dispositif sécuritaire renforcé a été déployé. Comme à l'accoutumée, les manifestants ont réitéré les revendications exprimées dès le début du "hirak" le 22 février dernier, à savoir "le changement radical du système", "la consécration de la justice et de la démocratie", ainsi que "le jugement de tous ceux qui ont été impliqués dans la dilapidation des deniers publics". Les manifestants ont également brandi des portraits des martyrs de la guerre de libération nationale, ainsi que des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Pour l'application des articles 7 et 8 de la Constitution", "La souveraineté appartient au peuple", "Les Algériens khawa khawa" (Les Algériens sont frères), comme ils ont réaffirmé leur attachement inébranlable à l'unité du peuple et de la nation et à ses origines. Ces marches se sont déroulées globalement dans le calme, à l'exception de quelques échauffourées enregistrées notamment au niveau de la Rue Didouche Mourad, la Grande-Poste et Hassiba Benbouali entre des manifestants et les forces de l'ordre Plusieurs personnes ont été interpellées dont la plupart pour avoir tenté de perturber l'ordre public, alors que d'autres pour avoir brandi des drapeaux autres que l'emblème national, ont constaté des journalistes de l'APS. Selon une source sécuritaire, la majorité des personnes interpellées ont été relâchées après ces opérations de contrôle, à l'exception de ceux qui se sont rendus coupables de port d'armes blanches ou de détention de produits prohibés (drogue et psychotropes...), lesquels seront présentés devant la justice. Pour rappel, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, avait mis en garde, lors de sa visite à Béchar, contre ceux qui tentent d'infiltrer les marches en brandissant des drapeaux autres que l'emblème national. "Il m'appartient également en cette occasion d'attirer l'attention sur une question sensible, à savoir la tentative d'infiltrer les marches et porter d'autres emblèmes que notre emblème national par une infime minorité. L'Algérie ne possède qu'un seul drapeau, pour lequel des millions de Chouhada sont tombés en martyr", avait-il souligné. Il est à signaler que l'accès au parvis de la Grande-Poste, lieu symbolique du "hirak", est toujours bloqué, de même que le tunnel de la Faculté et les voies menant vers le Palais du gouvernement pour parer à tout dérapage. Les manifestants ont commencé à se disperser aux environs de 17h dans le calme, cédant ainsi la place aux jeunes bénévoles qui, dans un geste de civisme et de citoyenneté, ont procédé au nettoyage des lieux des manifestations.