Des historiens ont mis en avant, mercredi à Alger, la contribution de la société civile et ses efforts dans la collecte du patrimoine matériel de la Guerre de libération nationale ainsi que son attachement à préserver la Mémoire nationale en vue d'enrichir les musés nationaux à travers les wilayas historiques. Lors d'une rencontre organisée par l'association Mechaâl Echahid en collaboration avec le quotidien El-Moudjahid au Centre national des études et recherches sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954 (CNERMN54), les intervenants ont mis l'accent sur "la contribution de la société civile dans la collecte du patrimoine matériel de la Guerre de libération". Les intervenants ont souligné le rôle des associations dans la collecte des documents d'archives, d'armes, d'objets autres effets remontant à une période charnière de l'histoire contemporaine de l'Algérie, des objets du patrimoine qui ont été remis aux musés à travers les wilayas historiques en vue de les exposer au grand public. Dans ce cadre, l'historien Lahcen Zeghidi a appelé "l'ensemble des militants de la société civile intéressés par l'histoire nationale à collecter les différents objets du patrimoine de la Guerre de libération". Et de préciser que "cette initiative s'inscrit dans le cadre de la préservation et la valorisation du legs historique et sa pérennisation en tant que documents matériels à exposer dans les musés du moudjahid à travers les wilayas historique du pays, et ce dans le cadre d'une campagne s'étalant du 5 juillet 2022 à juillet 2023". De son côté, le directeur général du CNERMN54, Noureddine Essad, a mis en relief l'initiative lancée par l'association Mechaâl Echahid pour collecter le patrimoine matériel de la Révolution", citant "les efforts du ministère des Moudjahidine et des ayants droit dans l'écriture de l'histoire de la guerre de libération et la collecte de la matière historique, en l'occurrence les documents d'archives, les témoignages et les objets de musée constituant une matière historique brute susceptible d'aider le chercheur en histoire dans l'écriture de l'histoire nationale". Pour sa part, le président de l'Association Mechaâl Echahid, Mohamed Abed a rappelé "qu'un appel a été lancé à toute la famille révolutionnaire en Algérie et à l'étranger, ainsi qu'à toute personne possédant des pièces historiques familiales pour participer à leur collecte et remise aux musées nationaux à travers les différentes wilayas historiques en prévision de leur valorisation et présentation aux nouvelles générations, à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale". Le Directeur général du quotidien El moudjahid, Mohamed Koursi a indiqué que "les principales questions liées à la mémoire nationale concernent la restitution des archives et des documents, ce qui permettra de mettre en avant les vérités historiques liées aux crimes coloniaux abjectes perpétrés en Algérie depuis le début de la colonisation". "Le quotidien El Moudjahid créé pendant la guerre de libération nationale continue d'accomplir ses missions dans la collecte des témoignages vivants des moudjahidine par souci de préserver la mémoire nationale, car l'histoire est la base du présent et de l'avenir", a-t-il soutenu. La rencontre à laquelle a pris part la famille révolutionnaire a été marquée par la remise de l'arme du Chahid Ahmed Lounis, de documents et de correspondances qui lui appartenaient, en présence de son fils Abdelkrim Lounis. Ahmed Lounis, dont on ignore encore la tombe, est mort à l'âge de 25 ans sous la torture par l'armée coloniale en mars 1957 avec 17 chahid parmi ses compagnons arrêtés à l'ouest d'Alger (Ain Benian).
