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Hommage à Abdou B. Il ne connaissait pas l'impossible !
Publié dans Batna Info le 07 - 01 - 2012


Par : Slemnia Bendaoud
“Oser des réformes possibles" est le dernier texte publié par Abdou Benziane, plus connu sous le pseudonyme de Abdou B au journal Le Quotidien d'Oran, paru jeudi 29 décembre 2011. L'auteur, grand animateur de la rubrique du jeudi, ne se doutait certainement pas qu'il s'agissait là de sa dernière publication, avant de trouver la mort sur son chemin quelques heures plus tard. Hasard des circonstances ou simple jeu subtil de la rédaction, c'est côte à côte que son article parut avec celui de Mohamed Mebtoul intitulé : “Des rêves brisés !".
Quel titre ! Et quel sens donner au départ de celui qui nous quittera tout à l'heure !
Le “Dit du jeudi", rubrique qu'animait hebdomadairement le défunt Abdou Benziane, donnait apparemment cette assurance de loin que son titre était plutôt bien plus “optimiste" que celui de son voisin de circonstance, le sociologue Mohamed Mebtoul. Que non ! Loin s'en faut. Le pessimisme était donc de rigueur ! Le même ou presque. C'est plutôt la manière qui changeait. La façon d'opérer le diagnostic qui différait d'un texte à un autre. Traitant du même sujet, les deux textes étaient déjà à l'origine intimement liés, mais non leurs auteurs. Depuis, ce fut cette séparation entre un auteur et son semblable, entre un écrivain et son texte, entre une véritable plume et ses fidèles et nombreux lecteurs. Pour Abdou Benziane, ce fut malheureusement la dernière salve par plumes interposées.
Le journaliste aura depuis lors bien déposé sa plume ; celle-ci ayant choisi à jamais de définitivement rentrer dans son plumier. Ainsi, la plume comme son maître se sont donc rangés. Chacun dans son coin. Chacun dans son cercueil. Les deux quittent à contrecœur, mais à vie, le monde de l'information et de ces belles lettres qui nous émerveillent pour toujours et à chaque instant. Dieu en aura voulu ainsi. Qu'Il accueille le défunt en Son vaste Paradis !
à soixante-sept ans, l'auteur du “Dit du Jeudi" quitte notre monde ici bas pour celui de l'au-delà, sans malheureusement nous avoir tout dit ! Sans nous dire au revoir ! Interrompant à jamais ce “dit" du prochain jeudi ! Celui du jeudi 29 décembre 2011 aura été le dernier jeudi durant lequel, comme de tradition, il nous aura rendu cette visite, sans même savoir que c'était celle de ses adieux.
à la profession, au journal, à ses nombreux lecteurs et à la vie tout simplement ! Il le réalisa comme pour essayer d'aller au bout de ses idées, jusqu'au bout de son dernier souffle alerte et fécond de réflexions salvatrices et novatrices, jusqu'au terme de l'année qui s'est paresseusement écoulée, craignant elle aussi sa mort prochaine et certaine. Son dernier message est très clair.
Il s'articule autour d'une petite et très courte phrase, provenant de ses tripes, en mouvement et sans le moindre détour, composée d'ailleurs de trois mots liés par un seul article. Démonstratif, en plus ! “Oser des réformes possibles" est donc cette “expression-message" léguée à son public sous la forme d'un véritable “testament" tant son contenu traçait convenablement cette salutaire voie à suivre pour nous les survivants.
Ce fut donc ce seul héritage pour une plume qui manqua subitement de jus ou d'encre, préférant se retirer pour de bon, convaincue que l'heure de sa retraite était enfin arrivée ! Au galop, sans aviser, sans dire allo ! Abdou Benziane avait cette subtile manie de débuter ses textes en y introduisant la magie des mots des classiques qui ont marqué leur temps et nos esprits. La toute dernière des citations coutumières dont il usait fréquemment était cette fois-ci empruntée à la plume féconde de l'aviateur-auteur Saint-Exupéry. C'est donc au travers de “l'homme se découvre quand il se mesure à l'obstacle" que Abdou Benziane entame son écrit, le tout dernier d'une longue série. Avait-il la prémonition que l'obstacle était si grand pour finalement bien l'empêcher de voir si loin ? Savait-il encore qu'il était arrivé à ces horizons bouchés, ne pouvant donc plus continuer à prendre son chemin quotidien, celui de nous livrer ces succulents écrits ? Son coup d'arrêt fut net. Parce que c'est son cœur qui a flanché ; s'est arrêté complètement de battre ; de normalement fonctionner ! Il est donc parti, croyant fermement en ces “réformes possibles". Cependant, il laissait entendre qu'il fallait également “oser". Et c'est là où réside justement tout le problème de l'Algérie. C'est sous la forme d'un véritable “diagnostic-réquisitoire" qu'il aura écrit son dernier texte et “pondu son ultime papier" en signe d'un dernier avertissement à la nation. Son flair de journaliste confirmé lui fait dénicher cette pensée que “la classe politique officielle n'éclaire plus le paysage, figée sur ses rentes et ses privilèges...". Il est donc arrivé à cette conclusion après avoir fait le tour du propriétaire et de la question posée, se demandant encore si “à la veille de ce rendez-vous politique important, toutes les salves ont été tirées". Il en conclut donc que “chacun des acteurs concernés a planté son drapeau sur sa crête avec les soucis premiers de n'écouter que ses propres échos". Il y parvient donc à cette vérité tangible : “La continuité de l'immobilisme est la bible d'une gouvernance tatillonne et surtout conservatrice..." Il était donc bien convaincu que ces responsables algériens bien en place depuis 1962 voulaient à tout prix “reconduire la pensée unique" en leur qualité “d'éternels tuteurs" d'un peuple auquel ils dénient la majorité, mais pas la glorieuse guerre qu'il avait si bien menée contre l'occupant français des années durant. Ils veulent donc tout le temps le soumettre à cette “hégémonie du conglomérat d'une administration excluant toute rupture avec les pratiques du passé". Néanmoins, il prédit que la probable entrée en lice du Front des forces socialistes (FFS), lors des prochaines consultations électorales de 2012, est de nature à impulser un véritable déclic et une séquence majeure sur la scène politique nationale. Elle “crédibilisera le scrutin", dit-il encore. Il terminera donc sur ce ton très fort, en écrivant : “Le FFS ne sera qu'un atout pour l'avenir du pays." C'est déjà noté.
Le tout proche avenir le confortera probablement dans son raisonnement. Qui sait ? Mais Abdou Benziane n'est pas seulement ce journaliste qui nous rend visite tous les jeudis. Il est également cet homme du cinéma qui sait commenter les films et bien les critiquer. Il a d'ailleurs pratiquement pris part à tous les festivals de Cannes (France). Tout comme il a eu à animer la revue Les deux Zécrans, dirigé la télévision algérienne à deux reprises entre 1990 et 1994. Le monde arabe et celui maghrébin en particulier lui reconnaîtront cette touche experte et cette transparence irréprochable à s'engager déjà à cette époque-là dans ces émissions à caractère politique de la période de l'après-octobre 1988 qui valurent l'Algérie cette gageure de la primeur de la “liberté d'expression" et de choix politique responsable du citoyen. “Face à la presse" de Mourad Chebine n'était autre que cette émission vedette qui arrivait à rivaliser avec ces programmes hautement concoctés de TF1 ou France 2, au point où nos frères marocains et tunisiens s'en régalaient, n'en croyant pas leurs yeux !
C'est dire aussi que durant cette même période beaucoup d'Algériens se sont réconciliés avec leur pays pour retourner y vivre après un long exil. Et c'est surtout durant cette même période qu'ils se sont davantage rapprochés de leur unique télé, à l'époque hautement vénérée. Depuis lors, l'Unique est tombée dans l'inique, orpheline de ses téléspectateurs, tous partis ailleurs à la recherche de ce mieux-être qui fait fuir nos harraga vers le plus vieux continent.
Commentant le passage de Abdou Benziane à la tête de la télévision algérienne, Omar Belhouchet, le directeur d'El Watan, a eu cette insolite réflexion : “Les dirigeants avaient peur des journalistes ; ont peur de la vérité." C'est tout dire en fait !


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