En Cisjordanie occupée, l'escalade des violences israéliennes depuis le 7 octobre 2023 provoque une détérioration alarmante de la santé mentale des Palestiniens, alerte Médecins Sans Frontières (MSF).Postes de contrôle omniprésents, incursions militaires, violences de colons et démolitions de maisons plongent la population dans une peur permanente, entravant l'accès aux soins, à l'éducation et aux services essentiels. « La peur est partout et elle paralyse », témoigne Salma, psychologue de MSF à Hébron, évoquant une population qui ne projette plus l'avenir mais se prépare à la perte. Selon MSF, les cliniques constatent une hausse marquée des troubles anxieux, dépressifs et post-traumatiques, chez les adultes comme chez les enfants. Beaucoup vivent avec l'angoisse diffuse que ce qui se passe à Gaza finira par les atteindre. Les enfants, particulièrement exposés, expriment leur détresse par des troubles du sommeil, des crises de panique ou un repli sur eux-mêmes, tandis que les parents peinent à les rassurer dans un contexte d'insécurité permanente. Cette souffrance psychologique est aggravée par la difficulté, voire l'impossibilité, d'accéder aux soins. MSF souligne que la peur de franchir les checkpoints dissuade de nombreux Palestiniens de se rendre dans les cliniques, y compris lorsque des équipes mobiles sont déployées. « Ce n'est pas une crise temporaire, mais un traumatisme générationnel long et douloureux que les Palestiniens de Cisjordanie sont contraints de vivre jour après jour », conclut la psychologue.