Dans un entretien accordé à El Khabar, M. Aboudjera Soltani, le président du parti islamiste, MSP, a mis en garde contre le détournement des réformes politiques préconisées par le président de la République à des questions techniques. M. Soltani a appelé l'administration à ne pas se mêler du projet sur les réformes politiques en le laissant aux soins du président de la République : « Le peuple lui a donné un chèque en blanc, car il est l'initiateur de ce projet », a-t-il déclaré. ** Vous avez appelé pour que la classe politique soit informée du rapport sur les consultations sur les réformes politiques, remis par M. Bensalah au président Bouteflika, êtes-vous d'accord avec ceux qui considèrent que ce processus accuse un retard énorme ? Il y a une volonté politique pour la mise en œuvre des réformes, mais cette volonté est amoindrie par l'administration. Je crains que les réformes soient confiées à l'administration, qui considère ces réformes comme des question techniques, en se contentant de la révision de quelques lois et en ajoutant d'autres. ** Laissez-vous entendre que votre mouvement a constaté une volonté de détournement des réformes politiques, en se contentant de quelques aspects techniques ? Le peuple algérien à donné un chèque en blanc au président de la République, car il est l'initiateur de ce projet, ayant pour objectif l'absorption de la colère populaire, affichée lors de son discours du 15 avril dernier. Par la suite, le président a donné un délai pour l'élaboration des réformes à mettre en œuvre, afin qu'elles soient à la hauteur des aspirations du peuple algérien. Dans le cas où ces réformes se transforment en aspects techniques, le MSP mettrait en garde contre la colère de la rue. Quand un projet politique est confié à l'administration, ce sont les techniciens qui s'en occupent, alors que la situation en Algérie n'a pas besoin de réformes techniques. ** Le Maroc a entrepris des réformes osées par rapport à l'Algérie, par contre la classe politique en Algérie attend toujours que le pouvoir affiche la nature des réformes, qu'en pensez-vous ? C'est incomparable. Le peuple marocain ne peut pas accéder au trône au Royaume du Maroc. Mais en Algérie, une République, le peuple a le droit d'exiger plus de réformes, à l'exemple des lois de élections, des partis politiques et des associations.
