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Hassan El Khatib a déclaré avoir libéré Alger, ce n'est pas juste
Les crimes de l'OAS n'ont pas été écrits suite à mes différends avec le pouvoir en 1962
Publié dans El Khabar le 16 - 03 - 2012

M. Rabah Zerari, (commandant Azzedine), ex membres de l'Etat Major de l'Armée à l'époque de Houari Boumediene, que ses différends avec le pouvoir qui ont fait surface durant l'été 1962, ont failli sans l'écriture de quelques chapitres de l'Histoire, notamment, les crimes de l'organisation de l'Armée secrète OAS. Commandant Azzedine a révélé dans une interview qu'il a accordée à El Khabar que le gouvernement provisoire a ordonné la proclamation de la zone autonome d'Alger pour la protection des citoyens des assassinats que l'organisation terroriste a commencé à perpétrer.
El Khabar : peut-on dire que l'OAS a remplacé l'organisation « Main Rouge » ?
Commandant Azzedine : on ne peut pas dire que l'Organisation de l'Armée Secrète OAS est apparue comme alternative à une précédente organisation s'appelant « Main Rouge ». Dès leur arrivée en Algérie, les pieds noirs se sont opposés à tout dialogue ou réformes soi-disant progressiste. Ils avaient un caractère rebelle. Le dernier mouvement qu'ils ont mis en place c'était l'Organisation de l'Armée Secrète, née en Espagne, et qui a été chapeautée, durant la fin de la guerre d'Algérie, par Joseph Ortiz, Jacques Susini, ... Général Salan, Pierre Lagaillarde et Susini (réfugiés à Madrid).
El Khabar : directement suite à votre démission de l'Etat Major de l'Armée, vous vous êtes rendus à l'intérieur du pays qui vous avez été chargé par le gouvernement provisoire de protéger les algériens des crimes de l'OAS. Comment avez-vous planifié de frapper les fiefs de cette organisation ?
Commandant Azzedine : j'ai été chargé de réorganiser la zone autonome, deuxième capitale alors et je me suis retrouvé ensuite à Tripoli. J'étais membre du conseil national de la révolution algérienne. Lors de cette réunion qui s'est tenue à Tripoli, j'ai démissionné de l'Etat Major de l'Armée de Libération Nationale. Je me suis retiré parce que je me suis rendu compte de l'existence d'un complot qui conduirait à la logique de l'usage de la force. J'ai démissionné de l'Etat Major sous prétexte que je serais plus utile à la zone autonome d'Alger où je combattrais les bataillons de l'Organisation d l'Armée Secrète, après que les nouvelles qui nous arrivaient faisaient état que cette organisation perpétrait d'atroces crimes dans la zone autonome d'Alger. J'ai quitté Tripoli en compagnie d'Omar Ousseddik, membre du conseil national de la révolution, Boualem Ousseddik, qui fut responsable de la propagande et de l'Information au niveau de la wilaya 4, le capitaine Ali Lounici, ainsi que Mustapha Leblidi. Nous sommes arrivés à la wilaya 4 et nous nous sommes rendus compte que nous avions rien à faire dans les maquis puisque désertés par l'Armée Française qui s'est rendu dans les villes où il y avait des problèmes sécuritaires. Nous avions, ensuite, été chargés par l'Etat Major de la wilaya 4 d'entrer à Alger, après feu vert du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne, qui l'a personnellement chargé de combattre les bataillons de l'OAS et de créer la deuxième zone autonome d'Alger, après la première qui a été lancée et sous le commandement de Yacef Saâdi. Nous avions commencé à réorganiser Alger. Dans l'ordre de mission qui m'a été envoyé il a été mentionné ce qui suit : Azzedine, vous êtes chargé d'assurer la sécurité. Ne répond pas aux provocations de l'Organisation de l'Armée Secrète. Vous devez être vigilants étant donné que l'organisation terroriste incitera et provoquera les algériens et les poussera à la mort. Elle poussera l'Armée Française à rejoindre les rangs de l'Organisation de l'Armée Secrète OAS et mettre un terme aux accords d'Evian. C'était ça notre mission sachant que le nombre de victimes algériennes s'élevait à plus de 50 morts par jour. L'OAS tuait d'une manière régulière. Aujourd'hui elle assassine des femmes algériennes et au lendemain, elle tue les professionnels d'un métier précis et ainsi de suite…parois l'OAS arrivait à tuer 100 algériens par jour.
El Khabar : comment aviez-vous pu anéantir les terroristes de l'OAS ?
Commandant Azzedine : les femmes algériennes ont joué un grand rôle dans la lutte contre l'organisation terroriste l'OAS. Ces femmes algériennes travaillaient chez des familles françaises au point où les européens en général leur faisaient confiance. Nous avons saisi cette opportunité et elles ont été contactées par nos services de renseignement. Ces femmes nous faisaient état régulièrement des déplacements et mouvements des membres de ces familles européennes. C'est ainsi que nous sommes arrivés à localiser le général Raoul Salan et nous avons informé les services de la gendarmerie française et les services de Vitalis Cross, alors Préfet de police d'Alger de novembre 1961 à juillet 1962 en plus des services d'Abderrahmen Fares Brouchi Nouar à Boumerdès. Nous ne pouvions pas nous rendre à l'endroit où il se refugiait et l'arrêter. Ces femmes ont, donc joué un rôle important, puisqu'elles se déplaçaient facilement, puisqu'elles étaient déposées par le propriétaire de la maison au quartier européen. Si ces femmes s'étaient déplacées toutes seules, elles auraient été certainement exécutées par les terroristes de l'OAS. Ces grâce à ces déplacements que nous avions pu détecter l'endroit de grand nombre de membres de cette organisation.
El Khabar : aviez-vous eu des accrochages directs avec cette organisation ?
Commandant Azzedine : effectivement, nous étions au courant et suivions de près les attentats et a liquidation d'algériens. Si nous étions restés les bras croisés sans réagir, les citoyens auraient perdu confiance en nous. Nous menions des opérations séparées contre des dirigeants de ce mouvement terroriste, en particulier contre ses membres influents, dont Roger Degueldre, chef du commando Delta, qui a été arrêté et condamné à la peine de mort.
El Khabar : les membres de l'organisation secrète ne se sont pas contentés d'assassiner les algériens mais également des européens ?
Commandant Azzedine : des rumeurs font toujours état que c'est nous qui avions circulé le slogan « la valise ou le cercueil », cela n'est pas vrai puisque nous adissions dans le respect des clauses des accords d'Evian. Certaines de ses clauses stipulaient le devoir du respect des biens et de la vie de la minorité européenne, étant donné qu'elle avait de l'argent et avait des petites entreprises dont avait besoin l'Algérie poste indépendance. Cependant, l'organisation de l'Armée Secrète a commencé à mettre en œuvre la politique de la terre brûlée. Elle détruisait tout alors que nous voulions garder les aspects d'une vie normale après la signature des accords d'Evian. En réalité, nous ne vouions pas que ces européens partent. C'est l'OAS qui les poussait au suicide collectif en grandissant le fossé entre eux et nous. Nous pensions que leur départ ne serait pas dans notre intérêt. Ils sont quand même partis tout en pendant que nous allions sombrer dans le chaos, chose qui n'a pas eu lieu, Dieu Merci, et les aspects d'une vie normale étaient toujours là. Nous avions réussi à organiser une entrée scolaire, grâce à la mobilisation de tous les citoyens.
El Khabar : quel était le plan qu'ils avaient mis en place pour brûler Alger ?
Commandant Azzedine : ils voulaient mettre à feu toute la capitale, par des explosifs. Ils ont toutefois, échoué grâce aux membres de l'Armée de Libération Nationale et aux Fidayiines. Lorsque les négociations ont eu lieu entre l'organisation de l'Armée secrète et Abderrahmen Fares, nous avions refusé d'y prendre part au nom de la deuxième zone autonome. Nous avions donné notre avis à Krim Belkacem et au colonel Mohand Oulhadj, qui nous ont rendu visite. Nous savions que l'OAS ne pouvait pas brûler Alger, puisque nous avions maitrisé la situation à 100%, à quoi bon, donc de négocier ?, ils ont tout perdu alors qu'ils voulaient garder quelques biens.
El Khabar : aviez-vous donc effectue des opérations militaires ou teniez vous seulement à vos fonctions ?
Commandant Azzedine : les familles algériennes suivaient de près les nouvelles de la mort de leurs enfants et n'étaient en mesure de riposter. En ce qui nous concerne, notre action consistait seulement à l'enlèvement des têtes du mouvement OAS pour les juger puis les condamner à mort. Chose que les citoyens ignoraient. Ils ont, une fois, tenté de descendre aux quartiers européens pour se venger mais nous les avions empêchés. Un jour alors que c'était le 14 mai 1962, nous avions mené une opération militaire. Nous avions attaqué des cafés et restaurants auxquels se rendaient des membres de l'OAS et avions fait un bilan de 20 morts. M. Ahmed Yazid a déclaré que le FLN n'a rien à voir avec cet attentat alors que le groupe d'Abderrahmen Fares Brouchi Nouar a déclaré la même chose. Au lendemain j'ai animé une conférence de presse et nous avons revendiqué l'attentat. J'au eu recours à une astuce et déclaré que j'étais responsable de la zone autonome et membre du conseil de la wilaya 4 et membre d l'Etat Major de l'Armée de Libération Nationale et du conseil national de la révolution algérienne et qu'au nom de toutes ces institutions, j'ai exécuté cet attentat en réaction à l'irrespect des accords d'Evian.
De Gaule est revenu au pouvoir grâce aux « Pieds Noirs »
El Khabar : Quel est le rapport entre le général De Gaule avec l'OAS ?
Commandant Azzedine : les pieds noirs ont dicté à la France la politique à suivre en Algérie dès son invasion. Pendant la guerre de libération, ces derniers ont exercé une pression sur les autorités françaises. Les pieds noirs ont formé un lobby fort et violent. De Gaule est revenu au pouvoir grâce à ce lobby. Ils pensaient qu'il allait soutenir leur politique mais il les a déçus. Nous avons connu De Gaule à deux reprises, en 1945 où il nous a coûté 42 mille morts et après le 13 mai où il a conduit les plus grandes opérations militaires. Il a bombardé les Moudjahidines dans les monts et leur a induit d'énormes pertes. Toutefois, il a échoué à avorter la révolution. Nous avions beaucoup souffert à l'époque de De Gaule et avions également connu le Napalm. Nous avons arraché l'indépendance par la force et elle ne nous a pas été offerte sur un plateau, tels que le pensent malheureusement certains de nos jeunes. Nous sommes le seul pays arabe à avoir décroché son indépendance du colonisateur, quant aux autres pays arabes, l'indépendance leur a été offerte.
El Khabar : pourquoi ne trouve-t-on pas dans les librairies des livres relatant votre rôle dans cette période sensible ?
Commandant Azzedine : j'ai entendu la déclaration du colonel Hassan El Khatib, dans un film documentaire de Benjamin Stora, faisant état qu'il avait libéré Alger à l'instar du général Leclerc qui avait libéré Paris. Cela est faux. Nous devons cesser de falsifier l'Histoire. Hassan El Khatib est entré à Alger alors qu'elle a été libérée définitivement et ce sont les membres de la deuxième zone d'Alger qui l'ont libérée.
El Khabar : connaissez-vous le nombre exact des victimes de l'OAS ?
Commandant Azzedine : non, nous l'ignorons parce que la date de 1962 a été effacée et le rôle que nous avions joué a été falsifié. En 1962 l'Histoire de la zone autonome n'a pas été écrite. En 1962 on nous a envoyé des messages pour assister à la dernière réunion du conseil de la révolution algérienne à Tripoli. Nous leur avions répondu dès que nous avions reçu le télégramme et leur ont dit pourquoi pas à Alger, pour suivre l'exemple du premier congrès de la révolution qui s'est tenu à Ifri, à la Soummam, afin que les cadres de la révolution qui se sont formés dans les prisons, dans les monts et dans les villes puissent y assister, ainsi que les cadres de la fédération du FLN en France. Nous pouvions ainsi arriver à un consensus et former un parlement, puis un gouvernement algérien. Chose qu'ils ont refusée. Après l'indépendance, toutes les wilayas ont eu leur part, Yassef Saadi a pris sa part. Tout le monde a pris sa part à l'exception de la deuxième zone autonome, qui a osé exprimer son opposition lors du conseil national de la révolution. Je leur ai dit que je n'étais pas d'accord avec eux et que je tenais à la légitimité. Je ne suis pas pour les coups d'Etat. Boumediene a été en rogne contre moi. Je me suis rendu une fois à Tunis pour rencontrer Ben Kheda, C'est là qu'Ahmed Ben Bella m'a pris par la main et m'a dit : « je veux te parler en privé ». Il voulait me conduire loin des autres, chose que j'ai refusé et je lui ai répondu : « si tu veux qu'on parle ça sera devant tout le monde » et je refusé de le suivre. Nous sommes actuellement en 2012 et nous n'avons aucun membre de la zone autonome au sein de l'Organisation des Moudjahiddines. L'Histoire a été écrite par le pouvoir avec une gomme à la main. Il me considère à présent comme étant une source de dérangement puisque je suis un homme à principes et parce que personne n'est arrivée à me corrompre.
El Khabar : ils vous ont écarté sur le plan politique et ont indirectement effacé les crimes de l'OAS ?
Commandant Azzedine : ils ont effacé le combat du peuple algérien, nous avons perdu plusieurs des nôtres. Nous avions délivré Alger de tous les membres de l'OAS et tout cela a été effacé. Aujourd'hui, lorsque je rencontre les Fidayiines, je pleur pour leur situation.


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