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« Je rêve d'un monde sans guerre... »
Georges Moustaki. Chanteur et poète
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2004

Georges Moustaki, attablé devant la baie vitrée d'un hôtel sur les hauteurs d'Alger qu'il retrouve après une absence d'une vingtaine d'années, pour deux concerts, est un pâtre universel, poète, chanteur, instrumentiste, écrivain et humaniste.
Ce retour en Algérie, ce sont des retrouvailles...
Je me demandais qu'est-ce qui me ramènerait, un jour, en Algérie. Quand il passe un peu de temps, on se dit, bon, peut-être qu'on a perdu un peu le fil. Mais, en fait, non. D'une part, je suis revenu et, d'autre part, j'ai eu des retrouvailles très chaleureuses avec le public algérien, hier soir.
Cela fait vingt ans que vous ne vous êtes pas produit en Algérie...
Oui, cela fait vingt ans. Comme je suis venu souvent, je n'arrive pas à situer les lieux de spectacle dans l'ordre. Je ne sais pas si la dernière fois c'était à la salle Atlas ou au Théâtre de verdure de Sidi Fredj
Mais la toute première fois, c'était dans les années 1950...
Je suis venu avec Edith Piaf en 1958 mais pour chanter en première partie. Mon vrai séjour en tant que tête d'affiche, c'était en 1972.
Vous n'êtes pas dépaysé en fait...
En fait, je suis rarement dépaysé parce qu'à Alexandrie, ma ville natale, il y avait tellement de communautés, de races, de religions et d'ethnies que quand je suis parti, je ne me suis senti dépaysé nulle part. Et comme je suis méditerranéen, c'est vraiment rentrer à la maison. J'ai retrouvé quelque chose qui me manquait. Des couleurs, des odeurs, des visages, des comportements, des rituels... Depuis avant-hier, je vis comme ça dans un climat très familier où je ne me sens absolument pas dépaysé...
Alexandrin, grec, égyptien, juif, français, méditerranéen, et brésilien d'adoption, vous êtes un enfant de bohème..
Un enfant de tout cela (rires).
Mais aussi pâtre universel et citoyen du monde...
Citoyen du monde. De papier, d'abord je suis grec et puis français jusqu'à l'âge de 50 ans. Il faut dire que je suis égyptien de naissance et je suis polyglotte par vocation. Cela m'ouvre à un grand nombre de rencontres en Amérique latine, du Nord, en Asie. Mais je n'ai pas la citoyenneté des pays du monde entier.
Vos racines égyptiennes vous les revendiquez...
Elles sont permanentes en mon for intérieur. Elles se sont estompées quelque temps quand je suis arrivé en Europe. Parce que j'avais une nouvelle vie, et je voulais m'intégrer. Donc, je ne l'ignorais pas , je ne la reniais pas, mais je la mettais en veilleuse, un peu de côté. Je voulais aller vers d'autres horizons, cultures et émotions artistiques. Et puis avec le temps, j'ai commencé à avoir une forte nostalgie du Moyen-Orient. J'y suis retourné, notamment dans le monde arabe.
Un lien filial et affectif...
Je n'ai pas coupé les liens avec l'Egypte, j'y retourne souvent. Quand j'ai rencontré Warda Djazaïria, des artistes moyen-orientaux, du Maghreb ou d'Egypte, ce sont des relations évidentes, naturelles et spontanées qui se sont installées.
Avec des artistes algériens aussi...
Je suis très lié à Arezki Belkacem qui est mon ami, voisin, il a été mon accompagnateur pendant quelques mois. Sinon, hier, j'ai retrouvé Djamel Allam. J'ai été très lié avec Reinette l'Oranaise, c'est une grande dame qui m'a beaucoup apporté. Et puis avec la mouvance raï qui est intéressante. Cheb Mami fait partie des rencontres relativement récentes. J'ai croisé M. Bouteflika dans un avion il y a quelques années, il avait une très grande attention pour moi chaque fois que je me suis produit en Algérie. Je pense avoir de ses nouvelles mais ses fonctions ont changé. Il est devenu Président. Moins disponible.
Votre chanson phare Le métèque est un « délit de faciès » qui vous collera toujours...
C'est un étonnement de ma part parce que c'est sur un thème de délit de faciès qui a existé et que j'ai pris très sereinement parce que je n'ai jamais été victime de persécution réelle. C'était seulement des propos désobligeants. Mais cela m'a donné l'idée de faire une chanson qui était une revendication légitime des gens qu'on traite d'une manière plus blessante d'étranger, de métèque, de rasta, d'Arabe, de melon... Mais j'en ai fait une chanson d'amour. Et j'ai vu qu'elle est devenue emblématique et porteuse d'un message qui m'a dépassé. Cette chanson n'est pas près de quitter ni mon répertoire ni mon image.
Justement dans votre répertoire figurent des textes humanistes...
On a la chance d'avoir une tribune. D'abord quand on est artiste, on a le devoir de critiquer le monde, de dénoncer. La chanson est le message le plus universel.
Qu'est-ce qui vous révulse ?
C'est le pouvoir autoritaire qui règne dans le monde. La guerre en Irak est une erreur patente, une imposture, une tromperie. On est en train de détruire une région sans que personne puisse réagir. Même les Américains en sont victimes. Cela me révulse. Je rêve d'un monde où l'on s'exprimerait par les sentiments, par des sourires, par des caresses. Quand j'aime une femme, je suis un sensuel amoureux humaniste.
Votre actualité ou des projets...
Après six ans d'écriture en prose, j'ai à mon actif quatre romans en sept ans, je vais sortir un nouveau disque en septembre 2005. La tournée reprendra mi-janvier jusqu'au mois de mai où je serai en concert à Alexandrie.


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