Tizi Oudjaboub, ce site enchanteur situé à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Bouira, demeure le lieu privilégié des gens de tout âge et d'autres venus des autres localités durant cette période des canicules. Elle possède une nature verdoyante et réputée pour son climat sain et son air pur. Se rendant sur les lieux en empruntant la RN 06 reliant Bouira à Boghni, une route complètement dégradée, des centaines de familles s'installent dans plusieurs endroits. A Tizi Oudjaboub, la nature est généreuse, malheureusement aucune infrastructure n'existe, sauf cette source merveilleuse qui jaillit à ciel ouvert. Ce point d'eau demeure à la merci des automobilistes qui viennent laver leurs véhicules en dénaturant l'environnement. Depuis des années et après avoir planté des arbres par la conservation des forêts de Bouira, ledit lieu offre une autre image. De nombreux visiteurs, téméraires, affluent dans l'espoir de passer des moments de repos et de détente. L'appel de la nature est tellement fort que les gens ne se soucient guère de l'état impraticable de la route et du manque de structures d'accueil. Soulignons que le tronçon relevant du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou menant vers Tizi Oudjaboub est bitumé, il reste celui dépendant de la DTP de Bouira, alors que l'enveloppe était dégagée pour le revêtement du deuxième tronçon. Les touristes, pour la plupart des immigrés, sont là : « On vient chaque été ici, c'est un lieu formidable qui malheureusement est négligé par les pouvoirs publics », a déclaré un jeune émigré. A notre passage jeudi dernier, des dizaines de voitures immatriculées à Bouira, Tizi Ouzou, Alger arpentent les routes sinueuses et non carrossables. D'autres préfèrent y aller à pied jusqu'au lieudit Tachachith Anadhour, un autre lieu implanté à plus de 1500 m d'altitude, où des dizaines de jeunes partagent leur fin de journée en jouant au football : « Nous sommes du village Nessmen (une bourgade relevant de la commune de Taghzout), et à défaut d'une aire de jeux, nous venons ici pour passer nos vacances », a annoncé un étudiant. Par ailleurs, ce site est fréquenté aussi par les vendeurs d'alcool. « Ils y viennent chaque soir, c'est leur lieu préféré... », enchaîne un autre. Un lieu, un paradis Les dizaines de boîtes de vin et de cannettes de bières laissées sur le bord de la route le prouve. Un signe frappant que les lieux sont régulièrement fréquentés. « Ce lieu est aussi fréquenté par les sportifs, ils sont nombreux, c'est un lieu idéal pour la préparation physique mais dommage sans infrastructure... », argument-ils. « Parlons tourisme en Algérie. Je vis au Canada et le jour où j'ai quitté mon village, ma première direction était le port d'Alger. Je connais assez bien le Canada, mais je ne connais pas les meilleurs sites de mon pays. Chez nous en Algérie, nous n'avons pas cette culture du tourisme…. », lance un émigré. Effectivement, Tizi Oudjaboub est un exemple criant et accéder à ce lieu relève du défi en raison du manque d'infrastructures. Ce n'est pas l'avis des nombreux visiteurs. Des familles, sacs de nourriture à la main, passent leurs journées à Tizi Oudjaboub en s'enfonçant dans cette petite forêt. Quittant Tizi Oudjaboub, nous laissons derrière nous des familles et des jeunes qui espèrent que ce lieu soit pris en charge par les pouvoirs publics. L'exploitation de ce lieu n'est qu'un plus pour les autres sites existant déjà dans la wilaya de Bouira. Complexe sportif, infrastructures de loisirs, restaurants sont les demandes des ces malheureux estivants.
