Le roman «Ghef wudem-im a tilelli» (Pour toi, ô Liberté), de Khelidja Benkerrou, est un éloge de la bravoure et de la détermination du peuple algérien qui a résisté à la colonisation française. Publié en 2025 aux «éditions Thinhinane», le roman a décroché le prix «Mon premier livre», lors de la 28e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) (29 octobre-8 novembre 2025), dans la catégorie du meilleur roman en Tamazight. Ecrit dans un style fluide et accessible, ce roman de 141 pages plonge le lecteur dans l'univers de la Guerre de libération nationale, marquée par les hauts faits d'armes des femmes et des hommes qui se sont battus contre un système colonial cruel et inhumain. Le livre raconte l'histoire d'une famille qui a lutté contre le colonialisme français, un héritage qui se transmet de génération en génération et une mission que l'on doit accomplir par devoir, malgré les épreuves et les défis. Pour Belkacem, le personnage principal, le devoir est de suivre le chemin de ses deux frères tombés en martyrs, mais aussi celui de son père, Ahmed, qui n'a pas été épargné par la cruauté de l'armée coloniale. Le roman montre également le véritable visage de la colonisation, mettant en lumière le quotidien des populations qui souffraient de maladies et de malnutrition. Le sort de Kaissa, l'épouse de Belkacem, décédée faute de soins, suivie d'un de ses enfants, emporté par la peste, en est un cas édifiant. Cependant, à travers ses personnages, le roman raconte comment les Algériens ont vécu la guerre, la famine et les maladies avec un seul objectif: survivre à la colonisation Le rôle des femmes durant la Révolution nationale est ainsi illustré à travers le personnage de Tassaadit, la mère de Belkacem. Femme et mère de martyrs, elle a continué à semer l'espoir et la vie autour d'elle. Son rôle dans le roman témoigne amplement des grands sacrifices consentis par les femmes algériennes durant la période coloniale. Le personnage de N'a Djouhra, la doyenne du village, illustre également le rôle de la femme dans la société algérienne durant la Guerre de libération nationale. C'est elle qui veille sur tout le monde, partageant la joie et la tristesse des villageois. Le roman de Khelidja Benkerrou dévoile le vrai visage du système colonial dans toute sa cruauté et sa monstruosité.