Iberdan N Tissass, un livre sur l'histoire de la Guerre de libération entièrement fait en tamazight vient d'être publié par les éditions Le pas sage à Alger. L'auteur du livre n'est que le grand écrivain et ancien officier de l'ALN et un des artisans du 1er Novembre 1954 en Haute Kabylie, Messaoud Ath Aâmmar. Présenté par son fils, mardi, à la maison de la culture de Tizi Ouzou lors d'une rencontre qui a réuni beaucoup de monde : Abdeslam Abdenour en présence de Abdellah, fils de l'auteur Messaoud Oulamara, en plus de quelques personnalités à l'image, de Malika Matoub, de Belaïd Abrika. De nombreux férus de la langue amazigh sont aussi venus débattre de l'œuvre tant attendue. Le livre qui vient tout juste de voir le jour, est en effet pas aussi jeune que ça. En effet l'idée du livre date de 1984. Elle est née après la conférence donnée par le défunt auteur à l'université Mouloud Mammeri, à l'occasion de la commémoration des manifestations de Décembre 1960. Le livre est un véritable voyage dans la Kabylie des années 1920. Le lecteur s'invite ainsi à revivre l'une des périodes les plus structurantes de l'histoire de ce pays. Comprenant 26 chapitres, le récit se structure suivant la succession des événements dans le temps, rapportés dans une vraisemblance intacte. Le récit est directement lié aux événements dont l'auteur a directement participé : les mises en place des sections PPA et le quadrillage de la Haute Kabylie, la collecte d'armes de guerre, le soulèvement raté de 1954, la « crise berbériste » de 1949/1950, les bombardements au napalm, la vie en prison et au maquis… Le plus frappant, c'est que l'auteur à su rapporter les dates exactes, les noms des lieux et des gens. Le livre qui a failli être publié en langue française, a été finalement une grande réussite. « Il n'aurait pas eu le même impact s'il n'était pas publié en Tamazight », affirment quelques intervenants lors du débat autour de l'œuvre. La qualité de la langue, des témoignages recueillis du défunt auteur, a influencé le choix d'écriture.
