Le dossier de Tonic Emballage refait surface. Fructoso André, consultant et ex-administrateur au sein du groupe international Paper vient d'achever un rapport troublant qui va à contresens des orientations de l'administrateur désigné pour le contrôle judiciaire de l'entreprise. C'est ce que l'on peut déduire en tout cas de cette enquête, appuyée par une « étude de rentabilité de Tonic Emballage », conçue de manière à répondre à un souci lié aux possibilités de cette entreprise à rembourser ses dettes. « Cette étude de rentabilité est basée sur la reconquête des clients », précise Fructoso André dans son rapport, dont une copie a été remise à El Watan. « Le temps passé à Tonic Emballage m'a permis également de rencontrer des clients importants, tels que la fromagerie BEL (la Vache qui rit) et tout particulièrement la société Henkel Algérie, accompagné d'un acheteur européen. Cette société de renommée internationale envisageait la production de leurs emballages pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, en partenariat avec le groupe Tonic et se chiffre en centaines de millions d'emballages, ce qui aurait permis un développement et un essor important pour Tonic Emballage et une image flatteuse pour cette entreprise algérienne. Il a été également évoqué les possibilités de livraison des sites de production Henkel en Europe », peut-on lire dans le rapport de l'ex-administrateur du groupe américain Paper, spécialisé dans la production de papier et carton d'emballage. Evoquant un autre facteur menant l'entreprise à la faillite, M. Fructoso, intervenant en tant que consultant à la demande de la direction générale de Tonic Emballage, a laissé entendre qu'« en n'approvisionnant pas régulièrement le groupe Tonic en matières premières, en pièces détachées, problèmes que rencontre le groupe Tonic aujourd'hui et qui je pense sont dus à des querelles financières et à une méconnaissance totale du métier par les intervenants extérieurs, tout ceci laisse courir d'énormes risques à cette entreprise ». Le dernier épisode de ce feuilleton a mis en cause l'administrateur judiciaire, les propriétaires et la BADR. Les 4000 travailleurs du groupe Tonic Emballage ont décidé, rappelons-le, de saisir la justice contre, mentionnent-ils lors d'un point de presse, « ces trois parties responsables de la situation intenable dans laquelle s'est enlisée l'entreprise ». M. Fructoso propose en guise de conclusion la création d'un holding qui « rassemblerait sous une seule identité les 11 unités actuelles de Tonic Emballage et reprendrait leurs dettes ». Lequel holding, d'après M. Fructoso, serait constitué d'actions détenues à 70% par les propriétaires et à 30% par la banque. « Chaque unité deviendrait des centres de profits, avec tous les outils de gestion nécessaires pour mesurer leur efficacité, rentabilité, taux de chute, profit, etc. », fait-il valoir. Parmi les autres suggestions émises, le consultant de Tonic Emballage propose aussi à la banque de participer au conseil d'administration et d'avoir un droit de regard sur les comptes tout en récupérant les bénéfices qui lui reviennent.Elle se verra remettre également un bilan trimestriel de chaque unité et suivra ainsi leur gestion. Si l'on se réfère aux calculs du consultant engagé par l'entreprise, une augmentation du chiffre d'affaires serait possible dès les années suivantes, ce qui aurait permis à ce holding, en accord avec la banque, un remboursement plus rapide de la dette. « Il est ainsi possible d'envisager le retrait de la banque des affaires de l'entreprise en cédant ses actions à leurs valeurs d'acquisition, et ce, une fois la dette totalement remboursée », conclut M. Fructoso, pour qui les solutions demeurent encore possibles face à l'action de liquidation.
