Décalée aux ultimes retranchements sud de la wilaya, M'chira est une commune déshéritée qui souffre de plusieurs maux, entre autres les infrastructures de base. Pour qui ne connaît pas cette petite localité à vocation typiquement agricole, M'chira, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est la parfaite illustration des communes pauvres où le développement local effectif peine à se frayer un bout de chemin et n'est perceptible qu'à travers de modestes équipements publics. Distante de plus de 70 km au sud du chef-lieu de wilaya et accessible dans sa partie nord par le CW48, cette petite municipalité de 13 132 âmes ne vivote que grâce à la céréaliculture, l'élevage bovin (beaucoup plus destiné aux besoins domestiques), l'élevage ovin et les cultures maraîchères. Le chômage dans cette partie de la wilaya où les unités industrielles créatrices d'emploi sont inexistantes y est foudroyant. Le P/APC, Ramdane Mehaouchi, le situe (chômage) au-delà des 95%. Constituée d'une dizaine de mechtas à consonance berbère, Charra, Gahrar, Gabel Kelalla, Boutakhmaten, Feham, Aghalad nord et sud, M'chira dispose à Ras Laâyoune d'une source naturelle qui alimente la moitié de la région. Outre les 8 châteaux d'eau, dont deux de 500 et 1000 m3 et les autres disposant d'une capacité de stockage allant de 30 à 40 000 l, deux forages sont opérationnels pour combler un tant soit peu le déficit en matière d'AEP, alors que les deux autres n'ont pas encore bénéficié des installations nécessaires (pompes et réseau). « Quoique dotée d'une nappe phréatique des plus riches, la localité pâtit de la vétusté d'un réseau fabriqué à base d'acier noir, d'où la multiplication des pannes et de déperdition du précieux liquide », ont indiqué, Tahar Barour et Salah Bellokhlifi, respectivement 1er et 2e vice-présidents. La forêt de Feham, qui s'étend sur 2200 ha de sapin et une extraordinaire variété faunesque de sanglier, chacal, lièvre, tourterelle et de perdrix gambra, est un atout touristique prometteur au plan emploi et création de richesses pour peu que les responsables concernés daignent s'y intéresser. D'autant plus qu'un autre site forestier dénommé Ghar H'mam s'est vu doté d'un programme sectoriel de reboisement de 250 ha de cyprès et de pin d'Alep, tandis que 250 autres hectares sont en voie de lancement dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux (PHP). S'agissant de la protection de la commune contre les inondations, il est prévu au titre des programmes (sectoriel et Hauts-Plateaux) la prise en charge de Oued M'chira qui traverse de bout en bout la localité. D'après les élus locaux, une grande pression se fait sentir sur le logement social qui compte 1200 demandeurs, alors que seules 50 unités achevées seront livrées incessamment et 100 sont en voie de réalisation.
