Le premier face-à face télévisé sur les questions d'actualité nationale américaine et internationale entre les deux candidats à l'élection présidentielle US de novembre prochain, le démocrate Barack Obama et le républicain John Mc Cain, a été suivi par des millions d'électeurs américains et de téléspectateurs dans le monde via le canal des grands networks. Deux autres débats télévisés similaires sont programmés entre les deux candidats rivaux dans les prochains jours. Pour leur part, les deux colistiers, le démocrate Joe Biden et la républicaine Sarah Palin, devraient s'affronter, eux aussi, dans un face-à-face télévisé avec la force, l'ambition et le désir de séduire l'électorat américain, particulièrement les indécis. Le rituel des débats télévisés constitue toujours un moment fort de la campagne électorale aux Etats-Unis d'Amérique autant qu'un exercice redouté par les candidats qui savent que le niveau et la qualité de leurs prestations respectives sont déterminants sur l'issue du vote des Américains. Cela constitue une opportunité de plus pour les électeurs issus de leurs familles politiques respectives, mais aussi de tous les autres électeurs qui n'ont pas encore fixé leur choix de tester et d'évaluer les connaissances de chaque candidat sur les grands dossiers qui préoccupent le peuple américain et de mesurer les capacités de chacun à prendre en main les destinées du pays. Le candidat qui sort victorieux de ce duel prend une sérieuse et précieuse longueur d'avance dans la course à la Maison-Blanche sur son rival. Dans d'autres démocraties, en France, les débats entre les deux prétendants à l'Elysée ont toujours marqué de leur empreinte la vie électorale et politique française . En Algérie, comme c'est le cas dans le monde arabe et d'une manière plus générale dans tous les systèmes politiques fermés, cette tradition démocratique est étrangère aux mœurs politiques de ces pays. La transparence et le débat contradictoire à travers la lucarne du média lourd : la télévision dont on connaît le pouvoir de persuasion sur les citoyens, font manifestement peur pour que la classe politique n'en fasse pas une exigence de la vie politique. Verra-t-on un jour des candidats à la course à la Présidence se donner la réplique à la télévision dans le respect mutuel, en mettant en avant la seule légitimité qui fonde les systèmes démocratiques : la force de l'argumentaire et la capacité de rallier les électeurs autour d'un programme électoral crédible ? Un programme qui n'est pas forcément le meilleur ou le plus attractif comme les différents relais du pouvoir cherchent à le faire accroire parce qu'il est porté par un candidat de ce même pouvoir. Pour en arriver là, il faudrait tout inventer chez nous. Il faudrait jeter les bases réelles et saines d'un véritable débat démocratique qui passe par une ouverture à la classe politique sans exclusive du champ politique et médiatique et la levée de toutes les entraves à l'exercice d'une démocratie participative.
