Le 4 novembre, les Américains ont choisi pour la première fois un Noir pour la Maison-Blanche. L'événement est historique. Il convoque l'histoire de ce pays où l'esclavage était encore de mise il y a quarante ans. L'élection du 44e président des Etats-Unis a été marquée par un niveau de participation sans précédent. Le rejet de l'ère Bush était tel que le Parti républicain, incarné par John Mc Cain, partait avec un sérieux handicap. Le choix d'une femme, Sarah Palin, comme colistière et pouvant de ce fait devenir la première vice-présidente de l'histoire américaine, n'a pas été d'un grand apport. Plus de 130 millions d'électeurs sont allés voter contre 120 millions en 2004. C'est le rêve américain qui déferle sur toute la planète qui n'a d'yeux et d'oreilles que pour cette élection pas comme les autres. Le résultat est inédit. En plus des bastions démocrates qu'il a tous conservés, Barack Obama a conquis plusieurs fiefs républicains. L'Ohio, la Floride ou la Virginie, qui avaient permis la victoire de Bush, tombent dans l'escarcelle démocrate, confirmant le ras-le-bol des Américains face à une administration se distinguant par une gestion désastreuse. Les espoirs que placent les Américains, et beaucoup de peuples à travers le monde, dans le mandat de celui qui a promis la fin de la guerre en Irak, sont immenses. Dans un pays miné par une crise financière aiguë enclenchée par le cataclysme des subprimes et embourbé dans deux guerres meurtrières, le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009, sera mis à rude épreuve. Les Américains attendront la concrétisation des promesses de la campagne de rêve menée par celui qu'on compare facilement à J.F. Kennedy comme une couverture médicale pour tous et une politique écologique plus ferme. Les peuples du monde, usés par une politique va-t-en-guerre des néo-conservateurs, attendront avec curiosité la nouvelle politique américaine prévue par le nouveau locataire du bureau ovale. M. B.