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Plusieurs mois après leur installation : Les communes de Souk Ahras dans l'impasse
Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2008

Le wali de Souk Ahras a, récemment, chargé le chef de la daïra de Taoura de gérer les projets de développement local (PCD) de la commune, qui porte le même nom au lieu de l'APC. Mesure qui intervient à un moment où les dissensions entre membres de l'exécutif qui persistent depuis dix mois ont réduit à néant la crédibilité et le rendement de la commune.
A H'nencha, le maire, déclaré depuis son installation persona non grata par les autres élus de la commune, voit, à son tour, ses prérogatives partagées par le chef de la daïra de Mechrouha. Les directions de l'exécutif ont été chargées, quant à elles, de la gestion des projets sectoriels de développement. Dans les deux cas, les élus communaux se limiteront à la signature des documents délivrés par l'état civil et la gestion purement administrative de ses services. A Ouled Driss, où les choses n'arrivent toujours pas à se décanter à cause d'hostilités entre deux blocs antagoniques au sein de l'assemblée, une délégation présidée par le DRAG dépêchée sur les lieux tentera de remédier à une distanciation entre élus qui risque de dégénérer.
Sidi Fredj, l'une des communes les plus pauvres du pays, n'a pas été épargnée par les intrigues et les coups fourrés. Le P/APC, plébiscité d'abord par son parti et ensuite par la population locale, est traîné devant les tribunaux pour « dilapidation de deniers publics », et ensuite réhabilité dans ses droits par voie de justice avec la même facilité remarquée lors de sa destitution pour « poursuite judiciaire » comme motif. Il continue à crier au « complot visant à ternir l'image d'un élu » qui aurait refusé d'abdiquer devant certaines personnes. Si le maire de Sidi Fredj (et bien d'autres élus poursuivis en justice) a réussi à faire valoir tous ses droits, celui de rejoindre son poste d'origine compris, l'ex-P/APC de H'nencha, acquitté dans une affaire similaire, n'a jamais réussi à réparer les dégâts causés par le putsch dont il a été victime.
Luttes interminables pour le positionnement au sein des assemblées, tiraillements claniques et partisans, népotisme, ingérence des lobbies décideurs, appétits voraces autour des marchés et projets d'utilité publique et pour couronner le tout une instrumentalisation criarde de la justice par certaines sphères capables d'orienter le verdict vers le meilleur ou vers le pire. Telle est la situation à Souk Ahras, des mois après l'investiture des communes. Celle du chef-lieu ne déroge pas à la règle et, pis encore, se distingue par le scandale du couffin, une contestation-record de la part des citoyens, ainsi que la transformation du siège de l'APC en arène où l'on se livre volontiers aux joutes oratoires et aux règlements de comptes intra-partisans.
Du couffin du Ramadhan au logement rural
Le scandale des couffins du Ramadhan à Souk Ahras a encore une fois mis à nu les carences existantes dans la gestion de nos instances élues et apporté un énième démenti aux rédacteurs des bulletins de bonne santé, aux courtiers et aux courtisans de tous bords. Le mutisme sidérant observé par les officiels et les tentatives de réduire à un simple fait divers une grave affaire de détournement porteuse d'autres révélations gravissimes confirment un détournement à grande échelle qui est assimilé à une injure pour la population locale. Voulant vainement mettre le tout sur le dos d'un bouc émissaire, certains milieux s'embourbent davantage dans cette affaire. Le premier mis en cause dans ce scandale monte au créneau et menace de cracher le plus gros morceau où se trouvent impliqués de manière irréfutable des élus de la commune et autres responsables.
Des révélations en cascade ont immédiatement suivi la découverte des couffins chez T.A., à la cité Ibn Rochd, après perquisition par les éléments de la police judiciaire. C'est d'abord, l'inculpé et un groupe du comité de quartier qui nous révèlent l'existence de 8 noms de personnes décédées sur la liste des bénéficiaires du couffin au niveau de ce quartier. Neuf nécessiteux révèlent, plus tard, doléances et pièces d'identité jointes, avoir été privés de leurs lots sans raison valable par les représentants communaux. Ces révélations ont été précédées, estiment-ils, par la remise de 3 000 lots sur une liste qui compte plus de 7 000 nécessiteux, et ce sur la base d'un tirage au sort, au lieu de classer ces derniers par ordre de mérite, d'où les difficultés dans le contrôle des listes, les chaînes interminables devant les centres de distribution, les échauffourées et les bousculades.
La première semaine du même mois, une vieille dame a trouvé la mort à la cité Berrel Salah et une autre y a failli voir sa vie passer à trépas après avoir été piétinée par une foule compacte de protestataires. Ces derniers déclarent avoir été témoins d'attributions de couffins à des personnes à l'abri du besoin, voire à des commerçants. Dans le chapitre de la gestion financière, l'APC n'arrive toujours pas à fournir des arguments valables pour réfuter les déclarations faites par un élu FLN, en l'occurrence Rabie Djelailia. De graves anomalies dans les dépenses relatives au carburant et à la restauration ont été ouvertement dénoncées, preuve à l'appui, par ce membre lors de la première réunion de l'exécutif communal, tenue le 23/07/2008.
Il continuera, d'ailleurs, à critiquer les dépenses excessives de l'APC et révélera, par voie de presse, que pour les seuls chapitres restauration et carburant, la commune a dépensé en quelques mois 2 460 000 DA. En guise de représailles, une ancienne condamnation en appel au niveau de la Cour suprême de ce même élu est tirée des oubliettes pour l'évincer. Une réunion extraordinaire est programmée le 03/08/2008 pour débattre de son départ forcé avec comme référence une lecture sommaire des articles 32 et 33 du code communal, laissant, ainsi, planer le doute du putsch programmé. Zouheir Adjailia, l'avocat de l'élu déchu, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour signaler le caractère illégal de l'opération, en déclarant : « R.Djelailia n'a jamais fait l'objet auparavant de réserves de la part de la DRAG, encore moins des services de sécurité lors de l'étude des dossiers de candidatures par ces deux services. Il ne peut en aucun cas faire l'objet d'une quelconque mesure disciplinaire de la part de ses pairs ».
La proposition de mettre fin à ses activités, approuvée par le wali, est actuellement devant la Chambre administrative de Constantine. Quelques jours après l'adoption de cette sanction, Lazhar Kouachi, élu de même obédience, rallie le même opposant et confirme les dépassements dans la gestion financière. Un autre membre du conseil communal, Mohamed Nouiri, du parti des travailleurs, leur emboîte le pas et avise officiellement les autorités et l'instance suprême de son parti. Le 16 septembre, une autre « réunion punitive » est organisée pour débattre des sanctions à infliger à ce dernier et mettre au banc des accusés une presse écrite qui ne fait que rapporter des scandales avérés, sinon dénoncés par les élus et les citoyens lésés.
Dépassements et hogra
Une semaine après, le P/APC redouble de vigilance quant à la gestion financière, mais demeure pris en otage par deux vice-présidents chargés respectivement des finances et des affaires sociales. Deux affaires du foncier ont également éclaboussé la gestion de la commune. Pour avoir dénoncé par voie de justice, une grave affaire de faux et usage de faux et un détournement d'une parcelle de terrain appartenant à sa mère au profit de trois personnes, Laïch Louardi, un citoyen, qui est en même temps employé à l'APC, a été victime d'abord de provocation de la part d'un élu communal et ensuite d'une série de sanctions administratives, abusives et contraires aux textes en vigueur.
Voulant crânement semer l'amalgame entre cet employé en sa qualité de citoyen plaignant et celle d'agent de l'APC, l'élu en question transformera la réclamation en faute professionnelle et provoquera la réunion d'un conseil de discipline dans des conditions contestées par l'employé. Maître Bouacha Kamel, l'avocat plaidant en sa faveur, trouve dans la décision 258/2008 du 16/09/2008, remise à l'intéressé après l'avoir demandée avec insistance, une infraction à l'article 167 de l'instruction 06/03 du 15/07/2006 qui stipule qu'il est du droit de l'employé concerné par une mesure disciplinaire d'être informé sur la nature des fautes professionnelles commises dans un délai de 15 jours. Le plaignant pour faux et usage de faux se trouve menacé de perdre son poste, sinon à retirer sa plainte et chercher un compromis chez le puissant vice-président chargé des finances dont le nom est cité par plusieurs personnes. Amrane Feddaoui est un autre citoyen, victime de dépassements et de hogra. Les dérobades et « le silence complice » des services communaux l'ont amené à prendre, à son tour, la voie des tribunaux. Attributaire d'un logement rural avec 15 autres bénéficiaires affectés, après étude des dossiers, à Oued Lokehol, il en est privé par deux personnes autoproclamées propriétaires du site sans documents valables.
Jugeant sa présence encombrante, il sera privé de son logement par ces deux faiseurs de lois qu'il dit épaulés par des élus. La sortie des services techniques de l'APC, le 08/ 04/2008, a apporté la conclusion suivante dans son rapport (n°85) : « Nous n'avons pu mettre Amrane Feddaoui sur la liste à cause de l'opposition de personnes qui ont menacé de recourir à la force. Nous sollicitons l'intervention des forces de l'ordre par le biais du chef de daïra et du P/APC pour achever cette opération avant l'expiration des délais ». Malheureusement, aucune suite n'a été donnée à cette correspondance.
Ennemis d'hier et d'aujourd'hui
Transportant avec eux les chamailleries et des luttes intestines autour des élections des bureaux des kasmas et de la mouhafadha, les élus FLN sont, depuis des années, dans une inextricable bipolarité dictée par les tiraillements existant au sommet et un jeu d'équilibre tactique entretenu à outrance par un député. Au sein de la même formation est représentée une mouvance où subsiste un noyau nationaliste pur et dur et une autre plaçant comme chef de file un militant de l'ex-FIS. Sans vouloir s'étaler sur les textes portant sur la réconciliation nationale, il est de notoriété publique que les militants du parti dissous demeurent privés de toute activité politique ou partisane jusqu'à nouvel ordre.
L'APC de Souk Ahras en compte deux, dont un exclu de l'école de police en 1992 pour adhésion à un mouvement subversif portant atteinte à la sûreté de l'Etat (archives de la DGSN faisant foi) ; d'autres communes en feront autant. A l'assemblée communale, une coalition MSP-FLN, partie d'un arrangement familial, s'impose comme alternative au point de déteindre sur les décisions de la majorité des élus, le P/APC compris. Ce dernier qui, faut-il le souligner, a imposé une discipline et des normes de gestion administratives sur ses pairs, a redoublé de vigilance en matière de dépenses, sauf-on ne sait trop pour quelle raison - celles relatives aux affaires portées devant la justice pour lesquelles il demeure peu frugal. Sentant le contrôle rigoureux perdurer en matière de finances, un groupe décideur aux ambitions politiciennes démesurées prépare la relève de manière tacite.
Ouvrir plusieurs fronts en même temps et créer des situations litigieuses précipiteraient plutôt le départ du maire. Dans les coulisses, l'on parle déjà d'un débonnaire vice-président pressenti au poste de premier magistrat de la ville grâce à la coalition précitée (MSP-aile islamiste du FLN) et des accointances avec certains milieux politico-financiers. Induit en erreur, à bon escient, par ses deux conseillers,le maire frappera à hue et à dia au point de provoquer l'essoufflement de l'APC dans une interminable guerre avec opposants, presse écrite, société civile et quelques citoyens. « Au lieu de gérer les affaires de la cité, la commune de Souk Ahras gère ses propres conflits et peine, dix mois après son installation, à fonctionner à 5% ». Ce sont là les propos d'un élu.


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