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Un asile pour 1300 internés
Les malades mentaux de baghdad abandonnés
Publié dans El Watan le 09 - 10 - 2008

Sur le chemin de béton principal qui court le long des petits pavillons à un étage d'Al Rashad, le seul asile de fous d'Irak, Samira, la cinquantaine, frétille soudain de joie dans sa longue robe rouge orangée et son foulard noir. Elle vient d'apercevoir le docteur Sarsan.
« Docteur, où étiez-vous, comment allez-vous. Je suis contente de vous voir. Moi très bien merci. Oui merci », égrène-t-elle, le visage illuminé d'un large sourire débordant de rouge à lèvres rose, tout en poursuivant prestement sa route. Raghad Sarsan, 44 ans, lui sourit doucement. « Il y a une dizaine d'années encore, Samira était journaliste », explique le psychiatre en la suivant du regard. « Un jour, elle a écrit un article qui a déplu au régime de Saddam Hussein. Elle a été arrêtée, torturée.
Depuis, elle est malade, mais stabilisée », ajoute-t-il. Le praticien arrive à l'atelier de peinture, un large rectangle de béton propre et bien tenu, comme nombre des bâtiments que l'asile, rénovés ces dernières années par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), déploie sur son domaine, 19 ha de terrain vague parsemé de palmiers empoussiérés au nord-est de Baghdad. Le long des murs reposent des dizaines de tableaux colorés figurant, entre autres, des mains empêchées de monter au ciel par des menottes, une femme avenante à la chevelure arc-en-ciel, des cœurs brisés enchaînés.
Le vieil Hagop Armin est, lui, l'auteur d'un tableau rose-orangé représentant un tabouret et un oûd (luth), une guitare orientale. L'homme maigre, visage anguleux et cheveux blancs très ras, est polyglotte. Il était ingénieur et faisait ses études aux Etat-Unis, lorsque la maladie l'a rattrapé. « Je suis né en 1957 », lâche-t-il cinq fois en anglais, le regard fixe. Il s'assoit, un accordéon rouge sur les genoux, ses doigts malingres et hésitants tirent bientôt un air inconnu et mélancolique « qui remonte à quand j'avais sept ans ». Puis il enchaîne en français. « ça va bien ? Moi ça va ! Mon amour, je t'aime ! », répète-t-il encore et encore, jusqu'à se faire rabrouer par les infirmiers.
Comme Hagop, la plupart des 1300 internés d'Al Rashad sont minés par une schizophrénie héréditaire, pathologie mentale lourde, plus ou moins grave selon les cas. Rien à voir a priori avec les traumatismes de la guerre qui se sont multipliés ces dernières années. En théorie, car, ils servent parfois de déclencheur de la maladie, comme pour Samira. Le médecin arrive au quartier des femmes. Propre, carrelé de blanc et sans autre meuble que des lits sommaires et de petits coffres personnels. Sur le perron, il croise Saïda, vieille édentée à force de mordre tout ce qui passe, camarades comprises. Ils s'échangent un sourire.
Le psychiatre préfère jouer l'humour : « ça nous en a fait des points de suture à raccommoder chez les autres. Et elle a encore la mâchoire inférieure ! » A peine entré, il est assailli par une demi-dizaine de patientes en chemise de nuit. Maigres, parfois outrageusement maquillées, elles ont le sourire charmeur et un seul mot à la bouche : « rentrer » chez elles, dans leur famille. Mais cela n'est pas si simple. Selon le docteur Sarsan, 40% des malades pourraient être libérés, mais ne le sont pas, car les familles n'en veulent plus. « C'est comme au cimetière, ici. On est là, parce qu'on ne peut plus aller ailleurs. »


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