Début à Istanbul des travaux de la 51e session du Conseil des MAE de l'OCI    L'Iran poursuit sa riposte aux agressions sionistes, plusieurs cibles détruites    Ligue 1 Mobilis: l'ESS renoue avec la victoire, l'USMA sombre à Oran    Ligue de Diamant 2025 (Meeting de Paris) : l'Algérien Mohamed Yasser Triki termine 5e au triple saut    Une délégation ministérielle en visite à Annaba pour présider l'ouverture officielle de la saison estivale    Le Président Abdelmadjid Tebboune s'exprimera lors de l'African Energy Week (AEW) 2025    La nécessité d'un démarrage effectif de toutes les unités industrielles récupérées soulignée    Missions refusées    « Une page d'histoire figée dans le temps »    Pour une évaluation des performances des arbitres en fin de saison    La sélection algérienne en stage de présélection    Les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et l'impact sur le processus inflationniste    18 mois de prison ferme pour publication illicite de sujets du Bac à Ammi Moussa    Trump pousse Téhéran à se doter de l'arme nucléaire    Réunion de coordination pour la mise en œuvre du décret portant transfert de l'OREF    Campagne nationale de vaccination des enfants de moins de 6 ans dès dimanche prochain    BEM et Bac 2025: Le ministère de l'Education nationale exprime sa considération aux différents secteurs, instances et organes nationaux    Coupe du monde-2025: Kaylia Nemour en or aux barres asymétriques    La restructuration du CADC contribuera à la dynamique de l'industrie cinématographique    Finances : les réformes initiées ont atteint un stade avancé    Le président iranien appelle à l'arrêt inconditionnel de l'agression sioniste    ENTMV : 320 traversées programmées durant la saison estivale    El-Meniaâ : Divers projets pour améliorer le réseau électrique pendant la période estivale    Cour constitutionnelle: constatation de la vacance du poste de président, Mme Leïla Aslaoui assure l'intérim    Sortie de la 53e promotion de l'Ecole de Commandement et d'Etat-major de Tamenfoust    Oran: des recommandations pour la sauvegarde et la valorisation des archives manuscrites    Réunion de coordination entre le ministère de la Culture et la wilaya d'Alger pour la mise en œuvre du décret portant transfert de l'OREF    Boudjemaa salue les efforts de l'Etat en faveur de l'amélioration de la performance judiciaire et de l'instauration de l'Etat de droit    Le MCA a un point du titre, suspense pour le maintien    Vers l'intégration de 40 nouvelles spécialités dans le domaine numérique dès la rentrée prochaine    Rush sur le Parc de Mostaland    Donald Trump appelle à la reddition de Téhéran    Un lieu pour l'éveil des enfants à La Haye    « Abdelmadjid Tebboune n'a pas accordé d'entretien à des journaux français »    Déjouer toutes les machinations et conspirations contre l'Algérie    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Histoires vraies
La parenthèse de Marjorie (1re partie)
Publié dans Info Soir le 23 - 01 - 2004

Il y a des êtres humains qui semblent venir d?une autre planète. Physiquement, ils nous ressemblent. Ils ont une tête, des bras, des jambes, ils parlent, ils sont mariés, ils ont des enfants, ils travaillent. Mais tout cela n?est qu?une apparence.
En réalité, ces êtres-là, depuis leur naissance, vivent à côté de nous, en marge, dans un univers parallèle. Et nul ne sait à quoi ressemble cet univers. Ce n?est pas celui des fous. Celui-là, nous le connaissons un peu, car il arrive à des gens normaux d?y faire une incursion de temps en temps. Non, c?est un univers inconnu d?où sort parfois un criminel, par exemple. Mais pas forcément. Un être qui a fait quelque chose d?incompréhensible, de bizarre, de totalement illogique. A cet être-là, nous, c?est-à-dire la société ou la justice, nous demandons : «Mais pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi ?»
Et l?autre répond : «Je ne sais pas. Je l?ai fait, c?est tout.»
Et c?est là qu?il ne faut pas confondre avec l?univers des fous. La justice sait bien, elle, faire la différence, lorsqu?elle ne reconnaît à ces êtres-là aucune circonstance atténuante. Les experts le savent bien, eux aussi, lorsqu?ils les déclarent parfaitement sains d?esprit.
Marjorie D., cinquante ans, une Anglaise, mariée et mère de famille, a commis un crime étonnant, en toute connaissance de cause. Et elle a répondu de ce crime devant la justice anglaise, avec cette seule explication : «Je l?ai fait. C?est tout.»
C?est un petit pavillon de la banlieue de Londres. Avec des volets verts, un jardin minuscule, un morceau de gazon et un lapin de céramique au milieu. Dans la cuisine, il y a Marjorie et ses cinq enfants. Le petit déjeuner est servi. L?aîné a quinze ans, le plus petit cinq ans. Ils mangent avec appétit et vont disparaître dans quelques instants pour se rendre qui au collège qui à l?école. Dans la salle de bains, il y a Peter. Le mari et le père de ses enfants. Il fait sa toilette en chantant un air de La Traviata. Peter a cinquante-quatre ans, il est ouvrier spécialisé dans une usine d?aéronautique. Bon salaire et aucun souci matériel.
Dans le jardin, il y a le chien, un cocker noir de deux ans. Il dort, le nez entre les pattes. Non loin de lui, un chat angora, aussi blanc que le cocker est noir. C?est un tableau paisible, que les voisins connaissent bien. Marjorie et Peter sont mariés depuis dix-huit ans. Ils habitent ce pavillon depuis quinze ans. Ils n?ont pas de dettes, pas d?ennemis, les enfants sont en bonne santé, ils se disputent normalement, le mari n?est pas buveur, sa femme ne le trompe pas. Bref, rien, absolument rien, ne menace ce petit univers où rien ne cloche apparemment.
Nous ne pouvons révéler ni le nom de cette famille ni les détails qui pourraient la faire reconnaître, car ils ont le droit d?oublier, aujourd?hui, ce qui s?est passé ce matin-là.
Ce matin-là, un 17 avril, les enfants sont maintenant à l?école, Peter à son travail, le chien dans la cuisine et le chat dans son panier. Marjorie ferme la porte du pavillon. Elle est vêtue d?un imperméable bleu, d?une robe grise, et a mis un foulard sur sa tête. Elle ne porte pas de sac, elle s?en va, les mains dans les poches de son imperméable. Marjorie est une femme de taille moyenne, 1,65 m, de corpulence raisonnable puisqu?un peu mince, 52 kilos. Cheveux châtains courts, nez droit, yeux bleus, menton petit.
Elle s?éloigne dans la rue, bordée de petits pavillons semblables au sien. Et elle disparaît. Non seulement au bout de la rue, mais complètement. On ne la reverra plus.
Le soir, à dix-huit heures, Peter trouve la maison fermée à clef et les enfants assis dans le jardin en rang d?oignons et affamés.
«Où est votre mère ?
? On sait pas. On a demandé à la voisine, elle ne l?a pas vue de la journée.» (à suivre...)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.